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La Turquie veut plus que l'OTAN. Pourquoi?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le Projet de Coopération Structurée Permanente, PESCO, a pour objectif de contenir la puissance militaire de la Russie. (Illustration)

Ayant officiellement demandé à adhérer au nouveau projet de coopération militaire de l'Union européenne dont le but ultime est de contrer la Russie, la Turquie poursuit ses efforts visant à renforcer sa puissance militaire et tirer parti de ses capacités.

Le Projet de Coopération Structurée Permanente, aussi appelée “PESCO" est une sorte de traité pour renforcer les capacités militaires des pays européens via des formations militaires et le renforcement logistique à travers un réseau à travers le continent vert. Les États membres ont également prévu la création d'une unité conjointe de formation pour les officiers militaires.

Les nouvelles les plus importantes sur l'insistance de la Turquie à rejoindre PESCO ont été publiées par les médias allemands; parmi les Etats membre, c’est l’Allemagne qui a pris le plus au sérieux l’initiative prise par les Pays-Bas et dont l’objectif principale est de renforcer les structures de défense et militaires de l’ensemble de l’Union européenne pour contenir la puissance militaire russe.

En effet, une partie importante des activités du projet dit PESCO est liée à la prédiction du comportement militaire de la Russie en examinant par exemple les infrastructures techniques et logistiques nécessaires pour les forces occidentales de se déplacer le plus rapidement possible vers les lieux, en cas d'attaque violente contre l'Europe, comme celle menées contre la Lettonie.

Le projet profitera non seulement à l'Union européenne, mais aussi à l'OTAN et aux États-Unis. Pendant la présidence tournante de l'Allemagne de l'Union européenne en 2020, le projet a été étendu à des pays tiers et le gouvernement allemand a fortement soutenu la participation américaine au projet militaire.

Alors que la plupart des membres clés de l'Union européenne sont membres de l'alliance militaire de l'OTAN, la nécessité d'une nouvelle institution, basée sur un nouveau pacte d'armes de défense suscite des interrogerions: l'Union européenne est parvenue à la conclusion politique selon laquelle les décisions essentielles et décisives de l'OTAN sont soumises aux souhaits des États-Unis, ce qui a conduit à l’émergence d'une lacune importante dans les relations UE-OTAN-États-Unis, à savoir la nécessité pour l'Europe de devenir indépendante dans la prise des décisions de défense immédiates, sans dépendre directement des États-Unis et de l'OTAN.

Quant à la propension turque à devenir membre d’un nouveau pacte militaire dont le but ultime est de contrer la Russie, elle trouve ses origines dans la quête d’équilibre que mène la Turquie pour à la fois renforcer ses relations avec l’Union européenne et l’OTAN et dissiper les ambiguïtés occidentales et les positions négatives sur l'achat du système de défense aérienne russe S-400.

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Sur le plan pragmatique, Ankara tient à maintenir ses relations avec la Russie et coopérer avec Moscou. Cependant, il a opté pour soutenir l’Ukraine et les Tatars en Crimée lors des récentes tensions dans la mer Noir.

 Dans ce contexte, il convient de rappeler qu’au cours de ces dernières années, la Turquie s'est ouvertement tournée vers la Russie pour coopérer dans divers domaines qui vont depuis le transit d’énergie et de la construction de centrales nucléaires au tourisme (5 millions de visiteurs russes en Turquie par an). Sans oublier l’achat du système de défense aérienne S-400, ainsi que les coopérations dans le Caucase du Sud et en Syrie.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV