Chine/Russie, d’habitude rivales en termes militaires, seraient-elles sur le point de créer une alliance militaire anti-US avec une nette prédilection pour l’objectif marin ? La Chine a dénoncé la nouvelle vague de sanctions imposées par les États-Unis à la Russie et a demandé à Washington d’adopter une approche différente. Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Wang Wenbin a déclaré, lundi devant les journalistes, que son gouvernement était « établi à l’aide de sanctions unilatérales » et travaillait avec ses alliés pour réduire leur impact. Et ajoutez : « La Chine et la Russie entretiennent un partenariat global entre elles. En matière de protection de la souveraineté de l’État, la République populaire de Chine et la Russie se soutiennent mutuellement. »
À quoi rime un soutien mutuel alors même que les deux puissances font face à l’objectif US/OTAN ?
Les détails concernant ce navire d’assaut amphibie sont parcellaires. On suppose qu’il est en mesure d’embarquer une trentaine d’hélicoptères d’attaque WZ-19 et de manœuvre [comme le Z-8 et le Z-20]. Il est également possible qu’il soit en mesure de mettre en œuvre des drones de type ARC500C du constructeur Aviation Industry Corporation [AVIC]. Pouvant voler à la vitesse de 170 km/h et disposer d’une autonomie de 5 heures, ces appareils sont génériques pour effectuer, en fonction de leur charge utile, des missions de reconnaissance, de guerre électronique, de transport ou encore de frappe. Le « Hainan » sera bientôt rejoint par deux autres navires du même type. L’un a entamé ses essais en mer en décembre 2020 tandis que l’autre a été lancé en janvier dernier. Au total, huit doivent être construits.
Le second bâtiment admis au sein de l’APL est un croiseur de type 055. Le premier de la série, le CNS Nanchang, a été engagé pour la première fois dans le groupe aéronaval du porte-avions CNS Liaoning, au début de ce mois. Baptisé « Dalian », il s’agit du troisième navire de ce type [et le second à voir été mis en service cette année].
Pour rappel, un croiseur de type 055 affiche un déplacement de 13 000 tonnes. Il est doté de 112 112 tubes de lancement vertical [48 à l’avant et 64 à l’arrière] pouvant tirer des missiles antinavires YJ-18A, des missiles de croisière CJ-10 ainsi que des tirer des missiles antiaériens HHQ-9 et HHQ-16. Il est aussi muni d’un système antiaérien de courte portée utilisant 24 missiles HHQ-10, en complément d’une tourelle H/PJ-38 de 130 mm et d’un canon automatique à 7 tubes CIWS [Close-In Weapon System] de type 1130.
La Russie et la Chine ont pris une série d’engagements de partenariat économique dans les semaines précédant les sanctions. Dans le cadre d’une visite dans ce pays d’Asie de l’Est en mars, le plus haut diplomate de Moscou, Sergueï Lavrov, a averti ses hôtes que « les États-Unis ont déclaré que leur mission était de limiter les possibilités de développement technologique de la Fédération de Russie et de la République populaire de Chine ».
Mais au train où vont les événements, les choses pourraient s’élargir et aller dans le sens d’une protection militaire mutuelle. Après tout entre la mer de Chine et la mer Noire, il existe plus d’affinités qu’il n’apparaît à la première vue. Et dire que ce genre d’alliance est suivi de près par les États anti-impérialistes que sont l’Iran, le Venezuela, l’Algérie...