Le déboire ukrainien où le Sultan a tout fait pour pousser Zalinsky à attaquer Poutine à coup de Bayraktar sans toutefois y parvenir a-t-il poussé le Sultan et ses maîtres otaniens à réactiver le front du Haut-Karabakh ? Possible. Selon le site web militaire russe Avia-pro, les positions de l’armée russe ont été attaquées par l’armée azerbaïdjanaise au Karabakh.
« J’ai pris connaissance de cette lettre adressée par la Russie dans laquelle ils affirment qu’ils n’ont pas pris l’initiative de tirs de missiles balistiques. En réalité, ce n’est pas la réponse à l’ensemble de notre lettre, car la question essentielle était de savoir comment l’Arménie avait reçu des missiles tueurs Iskander-M » a affirmé Ilham Aliev.
Le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev a menacé de recourir à la force pour établir un « couloir » à travers le sud de l’Arménie reliant l’ouest de l’Azerbaïdjan à la République autonome de Nakhitchevan.
« La création du corridor de Zangezur répond pleinement à nos intérêts nationaux, historiques et futurs. Nous mettrons en œuvre le couloir de Zangezur, que l’Arménie le veuille ou non », a déclaré Aliyev lors d’une interview à la télévision publique azerbaïdjanaise. « Si l’Arménie le souhaite, nous résoudrons ce problème plus facilement, si ce n’est pas le cas, nous le résoudrons par la force. Le peuple azerbaïdjanais retourne dans le Zangezur occupé », a-t-il déclaré.
Interviewé par Fars News, Ahmad Kazemi, expert iranien en droit international et chercheur des questions d’Eurasie, a mis au point les déclarations du président azerbaïdjanais au sujet de la province de Zangezur (Syunik).
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« Du point de vue du droit international, nous n’avons pas de bons occupants et de mauvais occupants, tout comme nous n’avons de bon ni de mauvais terrorisme. Logiquement parlant, comme l’occupation du Haut-Karabakh par les séparatistes du Karabakh et le soutien que l’Arménie leur a apporté sont condamnables, la revendication des territoires arméniens et la violation des frontières internationales sont également illégitimes », a-t-il expliqué.
Et de poursuivre : « C’est la deuxième fois qu’Aliev menace ouvertement l’intégrité territoriale de l’Arménie en violation des principes de la Charte des Nations unies, en particulier de l’article 2. Mais le gouvernement incompétent de Nikol Pashinyan n’a pas notifié ses protestations auprès de l’ONU et la porte-parole du ministère arménien des Affaires étrangères s’est contentée de condamner ces propos déclarant qu’ils “nuisent gravement” à la paix et à la stabilité régionales. »
Cet expert en droit international a souligné que dans l’histoire de la région, il n’y avait aucun couloir duquel parle le président azerbaïdjanais : « C’est aussi l’une des contrefaçons historiques de Bakou. Selon les règles du droit international, ainsi que la décision de la Cour internationale de Justice, les événements historiques qui subissent de nouveaux changements ne peuvent être considérés comme la base d’une revendication. Ainsi, même si on qualifie de véridiques les propos tenus par Aliev, une telle affirmation n’aura aucune légitimité juridique. Et si elle était basée sur des évolutions historiques, le Caucase faisait partie de l’Iran. »
« La revendication à répétition du président azerbaïdjanais de la province arménienne de Syunik - qui marque la frontière entre l’Iran et l’Arménie – a été mise en avant parallèlement aux actions de la Turquie et de l’Azerbaïdjan pour occuper cette zone à travers la mise en œuvre de deux plans simultanés à l’intérieur de l’Iran et dans la région. Ils sont conscients de l’opposition de l’Iran au changement des frontières internationales de l’Arménie. Et pour cette raison, et simultanément à l’escalade de la confrontation entre la Russie et l’Ukraine, ils ont préparé un plan multilatéral dans la conjoncture où l’Iran s’occupe aussi d’organiser les élections présidentielles. De ce point de vue, la tenue d’un exercice militaire par la Turquie dans l’ouest du Nakhitchevan avait pour but de mettre à l’épreuve la sensibilité de l’Iran ».
Plus loin dans ses propos cet analyste des questions de l’Eurasie a affirmé : « Les propos du président azerbaïdjanais montrent que Bakou n’a pas pour objectif d’ouvrir les moyens de transport, d’établir le régime juridique du Karabakh et de normaliser les relations avec Erevan ; plutôt, dans le cadre des objectifs de la Turquie et du régime sioniste, la République d’Azerbaïdjan poursuit un nouveau projet, baptisé “le couloir Zangezur”. Il cherche à renforcer le panturquisme, à éliminer l’Iran des équations énergétiques de la région. Ce projet prévoit également de limiter les activités sino-russes et de porter atteinte à l’initiative de la nouvelle route de la soie de la Chine. »