Si les accords économiques sont bel et bien appliqués, l’Iran, la Chine et la Russie pourraient aussi sceller une alliance militaire.
Amir Hossein Ghaazizadeh Hachemi, premier vice-président du Parlement iranien, a déclaré, jeudi 15 avril, dans un entretien avec Sputnik, que le traité de coopération stratégique de 25 ans, signé entre l’Iran et la Chine, était axé sur les dimensions économiques plutôt que les dimensions culturelles, sociales et militaires mais que « les trois pays sont en mesure en former une Force conjointe ».
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« Le fait que le traité reprenne aussi des dimensions militaires devra être traité et examiné par les dirigeants des trois pays », a déclaré M. Ghaazizadeh Hachemi. Et de continuer : « À mon avis, l’Iran, la Russie et la Chine devront d’abord se concentrer sur une coopération économique. Un peu plus tard, nous pourrons entamer des pourparlers, dans le cadre de la Constitution iranienne, afin de mettre sur pied une Force conjointe, ce qui est très attendu des pays émergents. Mais il faut que ces trois pays soient prêts. Je ne peux avoir aucune prévision pour le moment car nous n’en avons pas encore parlé. »
Le haut parlementaire iranien a souligné que « ce sont les accords économiques qui devront d’abord être appliqués ». « Il faut que le traité inclue les trois pays au lieu de deux pays et nous allons ensuite y introduire des aspects culturels et militaires », a-t-il ajouté.
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Dans le cadre du nouveau principe du « virage vers l’Orient », introduit pendant les dernières années au sein de la politique extérieure de la République islamique d’Iran, celle-ci a développé ses relations et coopérations avec la Russie et la Chine en matière politique, de sécurité, d’économie ainsi que dans le domaine militaire.
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En sept ans seulement, le ministre iranien des Affaires étrangères a effectué une trentaine de visites en Russie.
Le principe du « virage vers l’Orient » est en effet une réaction aux sanctions unilatérales imposées par l’Occident et c'est un principe très cher au Leader de la République islamique d’Iran, l’Ayatollah Khamenei.
Le 23 mars, les ministres chinois et russes des Affaires étrangères ont accusé des pays occidentaux pour s'être ingérés à maintes reprises dans les affaires intérieures de Moscou et de Pékin. Signe du soutien à l’Iran, ils ont demandé aux États-Unis de revenir à l’accord nucléaire de 205 sans condition ni préalable.
La Russie et la Chine avaient auparavant aussi résisté à la décision des États-Unis de faire réimposer les sanctions des Nations unies à l’Iran.
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Le grand exercice militaire, organisé il y a presque un an par l’Iran, la Russie et la Chine, est un autre exemple manifeste de ce rapprochement stratégique.
L’Iran, la Chine, la Russie, la Corée du Nord et d'autres cherchent le soutien d'une coalition pour défendre la Charte des Nations unies en repoussant le recours à la force ou même sa menace ainsi que l'imposition des sanctions unilatérales, selon une lettre reçue jeudi 11 mars par l'agence Reuters.
Une note du « Groupe des amis pour la défense de la Charte des Nations unies » indique que le multilatéralisme « fait actuellement l’objet d’une attaque sans précédent ; ce qui, à son tour, menace la paix et la sécurité mondiales ».
Les autres membres fondateurs du groupe sont l'Algérie, l'Angola, la Biélorussie, la Bolivie, le Cambodge, Cuba, l'Érythrée, le Laos, le Nicaragua, Saint-Vincent-et-les Grenadines, la Syrie, le Venezuela et la Palestine.
La note indique que « le monde voit un recours croissant à l'unilatéralisme, marqué par des actions isolationnistes et arbitraires, y compris l'imposition de mesures coercitives unilatérales ou le retrait d'accords historiques et d'institutions multilatérales ainsi que par des tentatives de saper les efforts pour lutter contre les défis communs et mondiaux. »