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Accord sino-iranien, l'Iran compte en faire une plate-forme pour promouvoir l'économie de la Résistance

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Si les États-Unis échouent, leur plus important moyen d’hégémonie perdra son efficacité.

Si le pacte de coopération stratégique Iran-Chine réussit à aider l’économie iranienne à se sauver des pressions causées par les sanctions américaines, le monde entier apprendra comment ne pas céder à l’arrogance des États-Unis, c'est ce qui ressort d'une majeur partie des analyses consacrée à l'accord Iran-Chine. Mais il y a bien plus: en effet en choisissant de s'allier avec Pékin, l'Iran cherche à promouvoir une économie de la Résistance qui l'a aidée à mettre au pas la politique de la pression maximale US, à défier le régime des sanctions US, voire à le rendre totalement stérile et à en faire un tremplin pour affaiblir le dollar.

Amir Sayyah, économiste iranien et membre du Centre de recherches du Parlement de la République islamique d’Iran, examine, dans un article, publié le mardi 13 avril par l’agence de presse Mashregh News, l’accord de coopération stratégique de 25 ans que l’Iran et la Chine viennent de finaliser. Là, quatre points sont à retirer :

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1- La Chine s’est attribué le premier rang sur la liste des puissances économiques du monde quant à plusieurs indices dont la parité de pouvoir d’achat (PPA), le volume d’exportations, l’excédent commercial, etc. Dans le même temps, la Chine est l’unique puissance économique du monde qui est aussi bien capable que motivée pour neutraliser les sanctions économiques des États-Unis.
Bien que l’économie iranienne ait déjà survécu les sanctions paralysantes, elle a pourtant besoin d’un marché étranger et d’un immense investissement pour pouvoir regagner sa force. La Chine est en mesure de subvenir à ce besoin. D’autre part, entretenir une coopération pétrolière avec l’Iran dans une région aussi délicate qu’instable dont les pays obéissent aveuglément aux États-Unis paraît efficace à Pékin. Bref, une coopération sino-iranienne est un jeu gagnant-gagnant. 


2- Dès que l’accord de coopération de 25 ans entre en vigueur, les sanctions des États-Unis contre l’Iran perdront leur efficacité et l’économie iranienne sortira de l’isolement. D’où les tentatives des États-Unis visant à accéder au contenu du document original afin de bloquer les voies par lesquelles l’Iran pourrait sortir de l’ère des sanctions. S’ils échouent, leur plus important moyen d’hégémonie perdra son efficacité. 

Lire aussi: Pékin s’aligne sur l’axe de la Résistance : les impacts d’un séisme stratégique anti-US

Et d'ajouter : "  Mais il y a bien plus .. en signant un poacet avce la Chine, l’Iran cehrche surtout à étendre à l’échelle internatianle sa théorie dite économie de la Résistance, une économie qui l’a largement aidé à amortir la pression maxilalelm US à lui faire échec et en plus a aider les pays alliés comme le Venezuela.  

C’est à ce dernier aspect, très probablement, auquel  le MAE chinois en visite à Téhéran  faisait référence lorsqu’il a déclaré que l’accord signé avec l’Iran,  « bouleverserait totalement le paysage géopolitique dominant dans la région de l’Asie occidentale qui a si longtemps été soumise à l’hégémonie des États-Unis ». Et comment ? La Chine compte tout simplemùent porter sa contribution à la promotion de l’idée de l’économie de la Résistance bien qu’elle ait cultivé ellememe une forme très particulière de libéralisme.  

Pour les deux parties, il ne s’agit pas seulement de signer un pacte de commerce et d’investissement, ni d’une simple entraide entre alliés. La « Résistance » réside précisément dans la manière dont ils essaient de s’entraider. Il s’agit d’un mode de développement économique. Il représente la notion selon laquelle toute ressource génératrice de rente – monopoles bancaires, fonciers, ressources naturelles et infrastructures naturelles – devrait appartenir au domaine public afin de répondre aux besoins fondamentaux de tous – gratuitement. L’alternative consiste simplement à privatiser ces « biens publics » (comme en Occident), où ils sont fournis à un coût maximal  financiarisé – les taux d’intérêt, les dividendes, les frais de gestion et les manipulations d’entreprise pour le gain financier.

En quoi cette « formule » change-t-il tout ? 

Un autre exemple : Le coût d’embauche du personnel de R&D en Chine représente un tiers ou la moitié du coût comparable aux États-Unis, de sorte que les dépenses technologiques de la Chine sont plus proches de 1 000 milliards de dollars par an (en termes de parité de pouvoir d’achat), alors que les États-Unis ne consacrent que 0,6% de leur PIB, soit environ 130 milliards de dollars, à la R&D fédérale.

À un certain niveau, cette « formule » constitue donc un défi stratégique pour l’écosystème occidental. Dans un coin, les économies stagnantes de l’Europe et de l’UE, hyper-financiarisées et alimentées par la dette, dans lesquelles l’orientation stratégique et les « gagnants et les perdants » économiques sont déterminés par les grands oligarques, et dans lesquelles les 60% luttent et les 0,1% prospèrent. Et, dans le coin le plus éloigné, une économie très mixte dans laquelle le Parti fixe un cap stratégique pour les entreprises d’État, tandis que d’autres sont encouragés à innover et à faire preuve d’esprit d’entreprise dans le moule d’une économie dirigée par l’État (quoique avec des caractéristiques taoïstes et confucéennes).

Socialisme contre capitalisme ? Non, il y a longtemps que les États-Unis ne sont plus une économie capitaliste ; c’est à peine si c’est une économie de marché aujourd’hui. Ils sont devenus, de plus en plus, une économie rentière depuis qu’ils ont quitté l’étalon-or (en 1971). Cette sortie forcée des États-Unis de la « fenêtre de l’or » leur a permis, grâce à la demande mondiale de titres de créance américains (obligations du Trésor), de se financer gratuitement (à partir de l’excédent économique mondial). Le Consensus de Washington garantissait en outre que les afflux de dollars à Wall Street en provenance du monde entier ne seraient jamais soumis à des contrôles de capitaux, et que les États ne pourraient pas créer leur propre monnaie, mais devraient emprunter en dollars à la Banque mondiale et au FMI. Et cela signifiait essentiellement emprunter au Pentagone et au Département d’État en dollars américains, qui étaient en fin de compte les « exécuteurs » du système. L’évolution du système financier américain vers une entité qui privilégie les actifs « réels », tels que les hypothèques et les biens immobiliers qui offrent une certaine « rente », plutôt que d’investir directement dans des entreprises spéculatives, signifie également que les jubilés de la dette sont interdits. (Les Grecs peuvent raconter l’expérience de ce que cela implique, dans les moindres détails).

Le fait est que, sur le plan économique, la sphère hyper-financiarisée des États-Unis se rétrécit rapidement, alors que la Chine, la Russie et une grande partie du Monde » se tournent vers le commerce de leurs propres devises (et n’achètent pas de bons du Trésor américain). Dans une « guerre » de systèmes économiques, les États-Unis se retrouvent donc sur la défensive. Et c’est là le véritable sens de l’économie de la Résistance. Iran-Chine sauront en faire une alternative". 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV