Le nouveau programme de missiles hypersoniques de l'US Air Force a subi un coup dur lundi après avoir échoué au lancement d'un bombardier B-52H Stratofortress volant depuis la base aérienne d'Edwards en Californie, a rapporté la chaîne CNN. Pour une Amérique qui ne cesse de brandir ses B-52 sous le nez de l'Iran pour un oui ou pour un non et ce, sans évidemment jamais oser à les utiliser, c'est un flop mémorable.
« Le B-52H Stratofortress a décollé lundi au-dessus de la chaîne maritime de Point Mugu avec pour mission de tirer le premier véhicule d'essai d'appoint pour le programme d'arme à réaction rapide lancée par voie aérienne (ARRW) AGM-183A. Au lieu de cela, le missile d'essai n'a pas été en mesure d'achever son lancement et a été retenu en toute sécurité sur l'avion qui est retourné à Edwards AF », a déclaré l'armée de l'air américaine dans un communiqué.
L'échec du test est un revers pour les États-Unis, qui sont engagés dans une course d’armement avec la Chine et la Russie pour développer des armes hypersoniques à un moment où les tensions ne cessent de s’accroitre dans le monde. Les missiles sont conçus pour voyager à une vitesse si élevée qu'ils peuvent parcourir de grandes distances et se déplacer rapidement dans un espace aérien fortement défendu pour attaquer des cibles telles que des ports, des aérodromes et d'autres installations avant de pouvoir être abattus avec succès. Et le programme plait particulièrement aux Iraniens. En effet, la Chine ayant signé un pacte de 25 ans avec l'Iran développe un programme d'armes hypersoniques et la Russie affirme avoir testé avec succès un missile. Les États-Unis se concentrent sur les armes hypersoniques conventionnelles basées sur des navires, des plates-formes terrestres et aériennes.
Or la Chine a testé un missile hypersonique pour la première fois en 2014 deux avant même la Russie. « Parmi les nouveaux systèmes d'armes que teste la Chine, il y a un véhicule de glissement hypersonique à portée intercontinentale - similaire à l'Avangard russe - qui est conçu pour voler à haute vitesse et à basse altitude, ce qui complique notre capacité à fournir un avertissement précis », a déclaré le général Terrence O’Shaughnessy, alors commandant du US Northern Command, en février 2020. Des coopérations en la matière attire les Iraniens qui ont lancé leur première satellite militaire en 2020, du nom de Nour-1.
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Le réseau de chaînes européennes ELN revient sur ce pacte et le relie au lancement en 2020 du premier satellite militaire iranien "Nour-1", en cherchant à y voir ce qui en fait l'exclusivité et tout ceci pour répondre à la question suivante : l'Iran pourra-t-il oui ou non faire de Nour un missile transcontinental? Avec la Chine tout sera accéléré : « C'est une percée à n'en pas douter, l'Iran ayant prouvé sa maîtrise de nouvelles technologies spatiales dont et surtout l'usage de propergol solide et même combiné avec du combustible liquide, d'une tuyère mobile pour le contrôle de vol ainsi que d'une composite en fibre de carbone légère ».
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The European Leadership Network (ELN) poursuit : « Or ce projet iranien qui fera sans doute l'objet des discussions avec les experts chinois a plusieurs particularités à ne pas sous-estimer : L’Iran a dévoilé pour la première fois son programme spatial parallèle géré par le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI). Jusqu'ici, ce fut le ministère de la Défense de concert avec l'agence spatiale iranienne qui concrétisait ce genre de projet. Cette nouvelle configuration institutionnelle se reflétait même sur les lieux du lancement ».
Mais il existe d'autres particularités, poursuit l'article qui dit : « Le lanceur de satellite Qassed a été le premier lanceur à avoir été activé en dehors du périmètre du centre spatial iranien Imam Khomeini, décollant de la base de Shahroud. Cependant, le rôle du CGRI ne se limitait pas seulement aux opérations de lancement. Le moteur du lanceur à trois étages Qassed, ainsi que le satellite Nour lui-même, ont été conçus et développés par le CGRI et ce, en dehors des structures régulières de l'industrie des missiles iraniens ».
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Après s'être inquiété de ce que le puissant CGRI est en charge du dossier, une "organe qui coopère étroitement avec les militaires chinois", l’ELN poursuit :
« Qassed est un lanceur à trois étages. Utilisant le moteur-fusée à ergol liquide "Ghadr" dans le premier étage, le moteur à propergol solide "Salman" dans le deuxième étage et un petit moteur inconnu comme troisième étape. Il y a peu de nouveauté dans le choix d'un "Ghadr" dans le premier étage de "Qassed": il s'agit d'une version améliorée de "Shahab 3", le "Ghadr" à combustible liquide a déjà servi de base au lanceur iranien "Safir". La véritable innovation du lanceur "Qassed" réside dans sa deuxième étape: le moteur à propergol solide "Salman".»
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Le site ajoute que « la rapidité avec laquelle l'Iran peut procéder à lancer le nouveau satellite à partir du point de départ donné, dépend à la fois des progrès qu'il a déjà accomplis dans le développement de moteurs de grand diamètre, ainsi que de la volonté politique des dirigeants iraniens. En effet, les relations militaires Iran-Chine remontent à l'époque de la guerre Iran-Irak. À une époque où les exportations d’armes vers l’Iran se heurtaient à de nombreux problèmes en raison d’un embargo sévère sur les armes. Afin d’empêcher la domination américaine sur le Moyen-Orient, la Chine s'est alors ralliée à Téhéran et a fourni à ce dernier des armes. Les relations militaires entre les deux pays n’ont jamais cessé de s’accroitre dans les années qui ont suivi la guerre imposée. Or désormais l'Iran est un fabricant et tout ce qui demande c'est de perfectionner ses savoirs. La Chine engagée en pleine guerre contre les USA et qui voit à travers l'Iran un partenaire à part en tier, n'a aucune raison de lui dire non».