À peine une semaine après l’annonce de la tenue de grandes manœuvres militaires américano-marocaines au Sahara occidental, dans l’objectif déclaré de faire face au Front Polissario et le pays tiers qui chercherait à l’armer, le soutenir et l’équiper, le département d’État américain a fait publier un rapport « accablant » concernant la situation des droits de l’homme en Algérie. Évidemment, ce rapport qui marque encore une fois le culot que peuvent avoir les dirigeants d’un État où les Noirs se font toujours lyncher par les policiers, où les Asiatiques se font griller eux aussi, n’est pas publié sans arrière-pensées. Il s’agit de surfer sur les secousses post-telluriques laissées par le Hirak, lequel Hirak continue à créer une confusion l’aspiration à l’ouverture et l’aptitude à se laisser manipuler par les cyber soldats de l’Empire.
Aussi, lors de l’édition 2021 d’African Lion, c’est en réalité tout le Sahara marocain qui sera le théâtre de ces manœuvres auxquelles participeront des milliers de soldats, dont 5 000 Américains. Une nouvelle occasion est donnée aux Forces armées royales (FAR), qu’il s’agisse des forces terrestres ou aériennes, de se « frotter » aux Marines américains en vue de peaufiner leurs « capacités combatives". D’ailleurs l’annonce de cette nouvelle va de pair avec le refus de Biden de revenir sur la politique trumpiste au Sahara occidental, en dépit des espoirs qu’il avait suscités dès son accession à la Maison-Blanche.
Le texte se fourre le nez directement dans l’affaire Hirak puisqu’il le sait sensible et y voit un moyen de déstabilisation et puis va jusqu’à remettre en question le concept même de la République en Algérie : « Les principaux problèmes relatifs aux droits de l’Homme ont compris la détention arbitraire, les prisonniers politiques, le manque d’indépendance et d’impartialité de la justice, l’intrusion illégale dans la vie privée, de graves restrictions à la liberté d’expression et de la presse, y compris les lois pénales sur la diffamation, les arrestations de journalistes et le blocage de sites », énumère le département d’État dans son rapport.
Et la liste n’est pas close. Il ajoute « l’entrave substantielle dans les libertés de réunion et d’association pacifiques, le refoulement de réfugiés vers un pays où ils seraient menacés pour leur vie ou leur liberté, la corruption, l’absence d’enquête et de prise de responsabilité pour la violence faite aux femmes, la traite des personnes, des restrictions importantes à la liberté d’association des travailleurs, et les pires formes de travail des enfants ».
South Front reprend l’information rapportée par Reuters : " les Forces démocratiques syriennes (FDS) ont capturé le chef de guerre d’origine algérien du groupe terroriste Daech lors du cinquième jour de l’opération d’al-Hol.
Le 1er avril, l’opération humanitaire de sécurité à grande échelle des FDS dans le célèbre camp d’al-Hol, dans le nord-est de la Syrie, est entrée dans sa cinquième journée. Soutenues par les États-Unis, les FDS ont annoncé que leurs éléments avaient repris le contrôle des sixième et huitième sections du camp, où environ 60 000 personnes sont détenues. Un jour plus tôt, les des FDS ont sécurisé la cinquième section. Plus de 1 400 tentes ont été fouillées et sécurisées. Les FDS n’ont pas partagé le nombre total de suspects arrêtés le cinquième jour. Cependant, le groupe a annoncé qu’un chef de guerre de Daech d’origine algérienne avait été capturé. Un dénommé Muhammad Abdul Rahman Sharif Dabakh était le commandant militaire de Daech dans la ville d’al-Chaddadi dans le sud de Hassaké. Au cours du quatrième jour de l’opération, les FDS ont arrêté plus de 70 daechistes. De nombreuses personnes détenues dans le camp d’al-Hol sont soit des proches de terroristes de Daech, soit des membres présumés du groupe."
Et le site d’ajouter : " Les FDS ont lancé le dimanche 28 mars une opération de sécurité dans le camp d’al-Hol. L’opération des FDS, dominées par des combattants kurdes, durera au moins 10 jours".
Une information parfaitement codée à l’adresse d’Alger : en effet on sait bien que les FDS, agents des Américains sont chargés entre autres de garder al Hol pour gérer le trafic de terroristes vers les bases US à al TAnf ou encore à Al Anbar en Irak. Le fait de décrire ce trafic comme une opération militaire à l’intérieur du camp est absurde à moins d’y voir une menace larvée à l’adresse de l’Algérie : Le Pentagone est-il en train de menacer l’Algérie par des infiltrations terroristes ? Il est grand temps qu’Alger revoie ses liens avec Washington.