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Israël appelle à l'aide la France dans sa guerre contre la Résistance en Méditerranée; l'Elysée est partant?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le porte-conteneur iranien "Shahr e-Kord" attaqué le 11 mars/Noor News

Ce missile de croisière qui aurait été tiré, selon le site militaire français Opex360 à la hauteur de Haïfa en direction d'un cargo iranien, le jeudi 11 mars, et que The Wall Street Journal dit avoir été l'un des engins utilisé depuis quelques mois contre 12 embarcations iraniennes en mer Rouge et en Méditerranée, a quelque chose de génant : évidemment il a totalement raté sa cible, puisque le cargo "Shar-e kord" ne s'est ni arrété ni lancé un appel de détresse et que le personnel, civil, a même réussi à éteindre le petit feu avant d'accoster quelques heures plus tard à Baniyas, port pétrolier syrien.

Mais ce missile a été tiré en Méditerranée où la marine française a une très forte présence depuis le 4 août 2020, date à laquelle la double déflagration du port de Beyrouth a offert une occasion en or aux forces navales de l'OTAN, française comprise de débarquer au Liban avec armes, missiles, marines et y rester. Evidemment l'enquête iranienne sur cette attaque terroriste, sur l'arme avec quoi elle a été faite se poursuit, et la conclusion s'en suivra, mais le fait que la marine française ait choisi juste ce début de mars très tendu en termes de guerre Israël/ Résistance et ce, pour mener des exercices maritimes conjointes en Méditerranée orientale avec Israël suscite des suspicions ici en Iran. Surtout que le président Macron s'est démarqué ces derniers temps par une dernière sortie anti-iranienne, particulièrement ahurissante, qui a consisté à s'en prendre littéralement au droit géostratégique de l'Iran à l'existance, en exigeant, qu'Israël "nucléarisé" et dont le réacteur de Dimona se métastase depuis 2019 et qui se reserve le droit de tuer sur le sol iranien les savants iraniens et s'en vanter,  rallie la table du dialogue nucléaire.

Cette même France qui accueille depuis ce dimanche le président de l'Entité sioniste et son chef de guerre Kochavi, un partisan pur et dur de la guerre ouverte contre l'Iran. Ici en Iran, on se demande d'ailleurs pourquoi un Kouchavi devraient par exemple rencontrer juste 48 heures avant l'attaque visant le porte-conteneur Share-e Kord le général de brigade Lecointre, chef d'état-major français autour des "coopérations militaires" liées au "dossier iranien". 

Commentant cet exercice conjoint France/Israël auquel a aussi participé la Grèce, dont les Patriot, re-déployées récemment en Arabie saoudite sous l'impulsion US, n'ont rien pu ce 7 mars face aux missiles et aux drones d' Ansarallah , Jerusalem Post écrit : "La marine grecque a déclaré dans un communiqué que le but de l’exercice est de relever les nouveaux défis et les nouvelles menaces dans l’environnement maritime et de renforcer le niveau de coopération et de compréhension mutuelle entre les deux pays. La Grèce et la Turquie, deux pays voisins, sont à cheval sur les frontières maritimes et les ressources énergétiques de la mer Égée et de l’est de la Méditerranée, ce qui a conduit à des divergences et à des tensions persistantes depuis le déploiement, le 10 août dernier, de l’Oruç-Reis, un navire de prospection sismique turc escorté de bâtiments de guerre dans des eaux revendiquées par la Grèce et riches en hydrocarbures".

L'effort du quotidien pour relier la manoeuvre au supposé contentieux gazier franco-turc aurait pu être convaincant si  Erdogan et Macron n'étaient pas du même camp et si depuis que La Turquie a rallié Riyad dans sa guerre anti-Résistance au Yémen, et même bien avant que la France et la Turquie ne s'étaient mises pas à flirter en échangeant à nouveau avec la France, personne ne croit que la manœuvre méditerranéenne précitée ait un but anti-turc. Au contraire, tout indique que l'Hexagone a accéléré cette dérive anti-Résistance que la politique de Paris au Liban a fait porter au grand jour et que les choix du président Macron aussi bien  face à l'Iran que face au Hezbollah, à Ansarallah ou encore à la Résistance irakienne clarifient on ne peut de façon plus claire. La France pourrait-elle avoir joué un quelconque rôle dans l'affaire de "Shar e-Kurde"?

Ou ce qui revient au même, cette coalition maritime anti Iran que Trump a tenté sans succès de créer dans le golfe Persique avec l'OTAN et qui a fini par enfanter d'une colaition maritime anti Iran dirigée par la France sionisée de Macron compte-t-elle agir en Méditerranée contre la Résistance? On se rappele du coup de Grace 1 à Gibraltar que la Grande Bretagne a fait et que sa Majesté n'a pas tardé à regretter quand l'Iran s'est mis à riposter. Maintenant que Biden est aux commandes et que Paris a l'air de se sentir dans son "environnement américain", rien n'est plus à écarter. D'où sans doutte cette lettre ouverte par une partie de l'opinion française qui ne comprend pas pourquoi la France devrait sans cesse entrer en conflit contre un axe de la Résistance avec qui elle pourrait définir des terrains de coopération voire des intérêts communs.  

Cité par Sputnik, un parterre d’élites militaires, d’élus, d’universitaires français avertissent du danger des politiques erronées de l’Elysée et de l’OTAN envers l’Iran javant d'appeler, dans une lettre ouverte, Emmanuel Macron à jouer « un rôle historique dans un effort de normalisation avec l’Iran, après plus de quarante ans de tensions qui ont exacerbé les conflits régionaux. »

«La France a tout à gagner économiquement et diplomatiquement sur le marché iranien.  Aujourd’hui, la France n’a qu’une vision court-termiste, celle des contrats d’armement avec les pays du Golfe», résume la lettre. Or l’Iran représente un marché d’environ 90 millions d’habitants, ... Le marché français vers l’Iran pourrait représenter minimum cinq milliards de dollars par an. Ce ne sont pas les deux milliards avec l’Arabie saoudite ni les 2,7 milliards avec les Émirats. Actuellement, il y a ce qu’on appelle de la réexportation de produits français vers l’Iran. »

Et la lettre d'ajouter : Jusqu’au début des années 2000, les relations économiques entre l’Iran et la France étaient au beau fixe. Il n’y a qu’à voir le parc automobile iranien pour constater les liens entre les deux pays. Aujourd’hui, 30 à 40% des voitures iraniennes sont de marque française. ...Téhéran comptait sur l’ouverture internationale qui devait suivre l’accord de 2015 pour renouveler sa flotte. Or Airbus pourrait se positionner sur le marché, estimant que «l’Iran pourrait commander 150 Airbus juste après l’accord, une aubaine quand on sait  que l’entreprise française compte «supprimer 15.000 postes.»

Et la lettre poursuit :  «Il y a aujourd’hui en France un lobbying assez fort, bien organisé, de certaines puissances qui ont intérêt à ce que les acteurs ne rentrent pas dans l’accord sur le nucléaire iranien [JCPoA]. Ce sont des groupes de pression à l’échelle étatique. Lorsque Macron envisage d’intégrer l’Arabie saoudite à l’accord sur le nucléaire iranien, ne pensez-vous pas qu’il répond à des intérêts étrangers?»

Et de conclure : " Plus à l’ouest, Washington et Tel-Aviv seraient en embuscade. on se rappelle de ces « néoconservateurs» qui refuseraient «que la France ait une quelconque indépendance» sur le dossier iranien. L’extraterritorialité des sanctions américaines a en effet empêché les entreprises françaises de commercer avec l’Iran. Cela a été le cas pour Renault, PSA ainsi que Total. BNP Paribas en avait fait les frais en 2015, la justice américaine l’avait condamné à une amende de 8,9 milliards de dollars pour avoir contourné les embargos américains en Libye, à Cuba et en Iran. De ce fait, l’Iran s’est tourné vers l’Est et les partenaires indiens et chinois pour compenser les pertes relatives aux marchés européens."

Mais la lettre ne relève point le "virage militaire" qu'est sur le point de prendre le tropisme pro US de l'Elysée et qui risque de déboucher tôt ou tard sur un clash...un clash parfaitement injustifié France/Résistance pour servir les intérêts saoudo-sionistes...

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SOURCE: FRENCH PRESS TV