TV
Infos   /   A La Une   /   Iran   /   Moyen-Orient   /   L’INFO EN CONTINU

La Nouvelle Delhi tombera-t-il à nouveau dans le piège US/Israël à l'orée de son retour au méga projet stratégique de Chabahar?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le corridor Iran-Inde-Afghanistan/illustration

Après avoir cessé son commerce avec l'Iran par crainte d'avoir à vexer la présidence Trump, puis perdu de la sorte la seule voie d'accès qui s'offre à lui pour se lier à l'Asie centrale à savoir le port de Chabahar, l'Inde du PM Moody a été de loin l'un des Etat les plus heureux de voir Trump partir. Surtout que l'Iran n'a pas attendu les investissements indiens pour étendre le port stratégique de Chabahar qui situé au large de l'océan Indien est potentiellement apte à servir de site naval conjoint pour une alliance navale Iran-Russie-Chine, comme l'ont d'ailleurs prouvé les récents exercices militaires iraniens avec ces deux pays. Il y a trois jours, l'ambassadeur de l'Inde à Téhéran a déclaré qu'avec la coopération de l'Iran et de l'Inde, le port de Chabahar sera un pont reliant les pays de la région à l'est et à l'ouest de la mer Caspienne par le couloir nord-sud.

Il a fait cette remarque au séminaire qui a réuni les ambassadeurs et représentants de plus de 20 pays à Téhéran, dont l’Inde, la France, l'Allemagne, la Russie, le Royaume-Uni, la Finlande, le Japon, la Corée du Sud, l'Australie, le Bangladesh, la Suisse, le sultanat d’Oman, l'Afghanistan, le Kazakhstan, le Tadjikistan, l’Indonésie, la Malaisie, la Norvège, le Turkménistan, l’Ouzbékistan et le Sri Lanka. L'idée a été donc parfaitement eurasiatique. En allusion à la visite du Premier ministre indien Narendra Modi en Iran en 2016 et à la signature d'un accord de coopération entre l'Iran, l'Inde et l'Afghanistan pour le développement du port de Chabahar, Dharmendra a déclaré : « Le lancement d'une route commerciale sécurisée et d'un libre accès pour les pays sans littoral de la région aux pays d'Asie centrale et d'Europe occidentale est l'un des objectifs de l'accord. »

Les investissements indiens ont permis le développement une partie du port sur la côte sud-est de l’Iran, le long du golfe d’Oman, afin de transporter des marchandises vers l’Iran, et par là vers l’Afghanistan et les pays d’Asie centrale. Le port de Chabahar a traité 123 navires et 1,8 million de tonnes de marchandises de février 2019 à janvier 2021.   "C'est bien supérieur à nos attentes. Imaginez l'ampleur des opérations et les économies de fret une fois qu'il sera pleinement opérationnel », a fait remarquer le ministre indien avant d'ajouter : L'année dernière, au milieu de la pandémie, l'Inde a utilisé le port de Chabahar pour envoyer 75 000 tonnes de blé à titre d'aide humanitaire à l'Afghanistan et un premier lot de 25 tonnes de pesticide malathion vers l'Iran pour faire face à une invasion acridienne." Au même séminaire, le Secrétaire général de la Chambre de commerce de l’Iran, Bahman Eshqi, a enfoncé le clou et dit  « Chabahar est en mesure d'être un point de connexion pour les pays clés de la région et avec la participation et la coopération gagnant-gagnant des États. »

L'Inde est appelé à mettre en place une ligne de chemin de fer d'environ 600 km entre le port de Chabahar et Zahedan, la capitale provinciale du Sistan-Baloutchistan en Iran, près de la frontière afghane, pour un coût de 1,6 milliard de dollars pour faciliter la circulation des marchandises vers l'Afghanistan. Puis New Delhi propose aussi l'inclusion du port de Chabahar dans le corridor de transport international Nord-Sud (INSTC) - reliant Mumbai à Moscou, projet mis en avant par l'Iran , l'Inde, la Russie en 2000, puis soutenu par 10 autres pays d'Asie centrale, et qui envisage un réseau multimode de 7 200 km de long de bateau, de rail et de route pour le transport de marchandises, visant à réduire les coûts de transport en environ 30 % et le temps de transit de 40 jours à environ 20 jours. C'est tout ceci que le PM Moody a failli de perdre en suivant un peu aveuglément l'axe US/Israël sous Trump, en allant même jusqu'à annuler l'autonomie du Cachemire musulman. Le séminaire n'en pas parlé mais l'Iran projette effectivement de faire du Chabahar non pas un rival de Gwadar au Pakistan où la Chine investit mais un port jumeau dans le stricte logique qui a régi l'émergence des BRICS. 

Le camp US/Israël restera-t-il les bras croisés? bien sûr que non. Il y a peu un colis a explosé non loin de l'ambassade sioniste à la Nouvelle Delhi et Israël  qui venait de commettre le meurtre du savant nucléaire iranien Fakhrizadeh en a accusé l'Iran. Or dans cette opération fausse bannière signé Israël c'est bien Chabahar qui est visé. la Nouvelle Delhi se laissera-il piéger à nouveau?   La police indienne dit avoir trouvé les traces de l'Iran. L'Iran a rejeté le lundi 8 mars cette allégation concernant et s'est dit prêt à coopérer avec les autorités indiennes dans l'enquête sur l'incident. Un communiqué publié par l'ambassade iranienne a déclaré que « l'explosion suspecte » de janvier avait conduit à « une attaque injuste et des accusations diffamatoires non fondées contre l'Iran ». Le communiqué a relié l'incident aux ennemis des relations indo-iraniennes, ce qui est plus que probable. Reste à savoir si  Moody récidivera ou si une bonne fois pour tout, et mettant fin à ses fluctuation, il  finira par intégrer l'axe de l'Est.

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV