A ces 22 drones et missiles Samad 3, Zolfaqar et Badr de la Résistance yéménite qui ont porté dans la nuit de 7 à 8 mars le coup de grâce à la bulle « aérienne » par laquelle l’axe US/Israël a pendant des décennies fait chanter les États-nations du Moyen-Orient, brandissant, ça et là et à chaque sursaut de souverainisme, les B 52 , les B1, les F22, les F18… et autres pièces de l’arsenal aérien désormais parfaitement décalés de l’Empire, il manquait une case signée le Hezbollah. Or depuis quelques heures, le tableau est complet.
Si les 8 missiles balistiques Badr et Zolfaqar ont fait un trajet de près de 2000 kilomètres depuis Sanaa avant de s’abattre sur les réservoirs de pétrole d’Aramco à Ras Tanura, sans rater ne serait-ce que d’un mètre leur cible, un peu comme cet autre missile yéménite Qods-2 qui a visé en novembre 2020 le réservoir numéro 9 de la raffinerie de Djeddah, port situé lui à l’extrême ouest saoudien, quitte à tourner au cauchemar les retrouvailles Ben Salmane-Netanyahu, c’est qu’ils avaient pour mission entre autres, de prouver que la même chose pourrait désormais et à tout moment arriver à Israël et que ce dernier a tout intérêt à se taire et à surtout revoir de fond en comble ses plans.
C’est la réponse à cette question fatidique qui taraude diablement depuis le 7 mars l’esprit d’un Gantz d’un Kochavi et d’un Netanyahu et que le Hezbollah fait poser avec une acuité redoublée ce mardi matin du 9 mars, en réitérant à deux reprises et à intervalle de quelques heures son exploit du 6 février quand il a abattu en plein ciel d’al-Zahrani un drone tactique israélien Hermes 450 dont le constructeur isarélien Elbit dit : « c’est un appareil avec plus de 300 000 heures de vol opérationnelles et un record de sécurité et de fiabilité de classe et un choix des charges utiles comprenant les systèmes EO/IR/Laser, (les capteurs électro-optiques), SAR (Innovative Synthetic Aperture Radar/Ground Moving Target Indicator), GMTI (Indication de cibles terrestres mobiles (GMTI)... hyper-spectral, les systèmes de balayage grand public et d'autres charges utiles...."
Selon Al Manar, les deux drones israéliens ont été interceptés à quelques heures d’intervalle cette nuit de 8 mars à Meiss El-Jabal dans le sud du Liban, presque simultanément à une nouvelle attaque balistique d’Ansarallah contre l’aéroport stratégique d’Abha au sud du royaume saoudien. L’information ne fait pas état du type de drone israélien intercepté , mais évoque « une arme appropriée » qui « a repoussé les deux appareils israéliens ».
Chose nouvelle, l’armée libanaise revendique l’une des deux opérations d’interception laissant entendre à l’entité que les unités de DCA du Hezbollah, ses missiles sol-air qui ont réussi à pulvériser début février le fameux Hermes 450, ont déjà retrouvé le chemin de l’armée libanaise et que cette DCA du Hezbollah pourrait potentiellement s’étendre à l’ensemble du ciel libanais, y compris ce nord du Liban que Tel-Aviv traite en chasse gardée à chaque fois qu’il veut s’en prendre à la Syrie.
La nuit de 8 mars, les missiles sol-air du Hezbollah-armée libanaise n’ont pas détruits certes les deux drones israéliens à Meiss El-Jabal, mais leurs radars ont verrouillé sur les cibles et prouvé qu’ils sont alertes, fonctionnels et actives. C’est largement pour faire comprendre à l’axe US /Israël que le jeu aérien au Moyen-Orient est sur le point d’inverser avec un ciel syrien désormais » barricadé, un ciel libanais, sur le point de le devenir et surtout un ciel saoudien qui de l’Est à l’Ouest, en passant par le Sud, est « nu », « désarmé » et totalement « accessible aux missiles » de la Résistance. C’est énorme, c’est dévastatrice, comme découverte mais c’est bien vraie : l’Empire US et son affidé sioniste ont perdu au bout de 4 décennies de guerres au Moyen-Orient, le seul facteur qu’ils croyaient encore être un critère de supériorité, « puissance aérienne ».
La donne est-il réversible ? Peu probable.
Il y a peu SouthFront faisait état d'un séisme au sein du Pentagone avec en amont un "programe de DCA US" entièrement à refaire d'ici 2028 tout en soulignant que ceci, "le monde le doit à Ansarallah". le site écrivait : « Avec des missiles tactiques et de précision de type balistique et de croisière et une puissance de feu particulièrement nourrie et fréquente, Ansarallah a poussé le Pentagone à revoir de fond en comble la quasi-totalité de son système de DCA . L’armée américaine prévoit d’augmenter considérablement les capacités des unités de défense aérienne d’ici 2028 pour combattre les missiles de croisière, les missiles tactiques, les véhicules aériens sans pilote, ainsi que les obus d’artillerie et les mines. Afin de répondre globalement à la mission, des mesures sont prises pour moderniser le système de missiles antiaériens à longue portée Patriot PAC-3 (SAM), améliorer les systèmes de défense aérienne militaire et mettre en œuvre le programme «Integrated Ground Force / Air Defence. Le système de défense aérienne Patriot PAC-3 restera le principal moyen d'interception et de destruction des missiles de croisière et tactiques jusqu'aux années 2040.... D'ici 2025, il est prévu d'achever le déploiement de tous les missiles anti-aériens PAC-3 MSE avec une portée étendue d'interception de missiles opérationnels et tactiques. Pour l'utilisation de ces missiles, le matériel et le logiciel de contrôle sont en cours de mise à niveau vers la version PDB-8.1. Ce matériel et logiciel de contrôle est conçu pour s'intégrer à d'autres moyens de défense aérienne et, à long terme, au Complexe Tactique Anti-Missile (TAMC) de THAAD."
L'aveu d'échec est total : interrogé par Al Jazeera sur la frappe d'Ansarallah visant la côte est saoudienne, le chef du CentCom McKenzie affirmait : "evidemment nous avons aidé les Saoudiens et de différentes manières"... une aide totalement stérile...