Il y a évidemment une raison pour que le Sultan Erdogan soit la première partie à avoir condamné dans les termes les plus vifs la "tentative de coup d'État" militaire en Arménie, un Sultan qui d'ailleurs vient implicitement son soutien au président Pashinian. Ce dernier qui s'est littéralement refusé à jeter l'éponge, visiblement prêt à aller jusqu'au bout, on sait qu'il est ami de l'OTAN. Sans lui, l'Arménie pourrait-être pas perdu si royalement la guerre de 44 jours du Haut Karabakh. D'ailleurs son refus de se soumettre à la volonté de l'armée et puis une bonne partie de la population de quitter sa fonction est le signe que l'OTAN n'a pas renoncé au front sud caucasien anti-Russie, anti Iran, anti Chine même et que le retour des démocrates au pouvoir aura toutes les chances de voir ce front s’embraser à nouveau. Le néolibéral Pachinian qui a fait descendre depuis ce matin ses partisans dans la rue emboîte d'ailleurs le pas à Erdogan quand il a été victime d'un coup d'État en 2016. Reste à savoir si oui ou non la Russie est pour quelque Choisissez dans cette affaire, une Russie qui se voit directement menacée par l’étiquette US / OTAN non seulement en Syrie, et au Moyen Orient mais encore en mer Noire, voire en Crimée.
Le chef d'état-major des forces armées arméniennes a en effet rédigé dans un communiqué sa vive protestation "contre le limogeage du premier chef adjoint du chef d'état-major pour des raisons à courte vue et sans fondement, sans prendre en considération les intérêts nationaux et étatiques de la République d’Arménie et en se fondant uniquement sur des raisons personnelles et des sentiments ambitieux. "
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«Une telle décision prise dans une situation si compliquée dans laquelle se trouve le pays est une démarche anti-étatique et irresponsable. Le Premier ministre de la République d'Arménie et le gouvernement sont donc incapables de prendre des décisions appropriées dans cette situation critique et fatale pour le peuple arménien », indique le communiqué, ajoute que pendant longtemps ils toléraient patiemment les attaques des autorités en place visant à discréditer le peuple arménien ».
«Les forces armées arméniennes ont rempli leur devoir avec honneur et ont combattu l'ennemi aux côtés du peuple. La gestion inefficace des autorités en place et les graves erreurs de politique étrangère ont conduit le pays au bord de l'effondrement. Convenant de la situation créée, les forces armées arméniennes ont prévu la démission du Premier ministre arménien et du gouvernement, avertissant en même temps de ne pas utiliser à la force contre les personnes dont les fils sont morts tout en protégeant la patrie et l'Artsakh. L'armée a toujours été avec le peuple, comme les gens ont toujours été avec l'armée », indique le communiqué.
Force est de constater que le communiqué a été signé par le chef d'état-major des forces armées arméniennes Onik Gasparyan, ses adjoints, les chefs de département et d'autres membres du personnel.
Le conflit entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie laissera des impacts considérables sur le Moyen-Orient.
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Le premier ministre a dénoncé dans la foulée une tentative de coup d'État militaire après que l'état-major de l'armée eut lancé un ultimatum à l'adresse de son gouvernement. La veille, Nikol Pachinian avait limogé au fait un adjoint du général Gasparian, ce qui avait conduit l'état-majeur à réclamer sa démission, jugeant que le premier ministre «n'est plus en mesure de prendre les décisions qui s'imposent» .
On attendait évidemment la réaction du principal intéressé à savoir Moscou. Le Kremlin s'est dit préoccupé jeudi par la situation en Arménie. «Nous suivons la situation en Arménie avec inquiétude […] et bien entendu nous appelons tout le monde au calme», a déclaré à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
Mais en Russie personne n'aime Pachinian. Les députés et experts russes pro-gouvernementaux ont établi condamné hier le Premier ministre Nikol Pachinian pour avoir laissé entrer que les missiles les plus avancés d'Arménie de fabrication russe se sont avérés inutiles pendant la récente guerre avec l'Azerbaïdjan.
Dans un entretien avec le service de presse 1in.am diffusé mardi soir, Pachinian avait répondu à l'affirmation de l'ancien président Serge Sarkissian selon laquelle l'armée arménienne n'avait pas utilisé correctement les missiles Iskander contre l'avancée des troupes azerbaïdjanaises en raison de mauvais ordres du gouvernement. Serge Sarkissian avait fait cette réclamation plus tôt ce mois-ci en critiquant durement la gestion par Pachinian de la guerre de six semaines arrêtée par un cessez-le-feu négocié par la Russie le 10 novembre. «Laissez-le demander pourquoi Iskander renvoyé n'a pas explosé ou pourquoi il a explosé de, disons, 10%», a répliqué pachinien, sans donner plus de détails. Ces remarques ont provoqué une tempête de critiques en Russie, qui a fourni plusieurs systèmes Iskander à l'Arménie en 2015. Des membres de haut niveau de la Douma d'État, la chambre basse du Parlement russe, ont attaqué Pachinian en des termes habituellement forts. Mais l'affaire va visiblement au-dela des Iskandar. Le maintien au pouvoir d'un Premier ministre pro Otan et libéral est désormais un risque pour la Russie contre qui marque transatlantique se réorganise .; a également été critiqué par ses opposants politiques en Arménie.