La Russie a menacé jeudi l’Union européenne de représailles en cas de nouvelles sanctions.
Selon le ministre russe des Affaires étrangères Moscou est prêt à rompre ses relations diplomatiques avec l'Union européenne.
«Nous y sommes prêts. [Nous le ferons] si nous voyons, comme nous l’avons senti plus d’une fois, que des sanctions sont imposées dans certains secteurs qui créent des risques pour notre économie, y compris dans des sphères sensibles. Nous ne voulons pas nous isoler de la vie internationale mais il faut s’y préparer. Selon un proverbe russe "qui veut la paix prépare la guerre"», c'est ce qu'a souligné le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.
Lavrov a déclaré que «l'UE n'est pas un partenaire fiable, du moins au stade actuel».
Mardi, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a recommandé l’adoption de nouvelles sanctions contre Moscou après l’affront subi lors de sa visite à Moscou la semaine précédente, durant laquelle trois diplomates européens été expulsés pour s’être ingérés dans les affaires intérieures russes.
«Si vous êtes tellement préoccupés par les droits de l'homme et le traitement des manifestants, il est nécessaire de regarder également les images que nous avons données à nos collègues suédois ainsi qu'à Bruxelles à la veille de la visite. Regardez-les. Elles montrent comment un policier conduit sa jeep sur les manifestants gisant par terre et bien d'autres choses. Le monde entier a vu comment une jeune femme a été pressée contre le mur par un jet d'eau d'une lance d'incendie aux Pays-Bas, après quoi, elle a quitté l'endroit couverte de sang», a réaffirmé le chef de la diplomatie russe, lors d'une conférence de presse donnée le 5 février.
Josep Borrell s’est dit préoccupé par les «choix géostratégiques des autorités russes».
La relation entre la Russie et l’UE a atteint un nouveau très bas la semaine dernière lorsque le chef de la politique étrangère de l’UE, Josep Borrell, s’est entretenu avec son homologue russe à Moscou.
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Jeudi, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova a également apporté le commentaire suivant :
«Je voudrais mettre en garde nos partenaires européens sur toute nouvelle démarche inconsidérée. Elle sera suivie inexorablement, comme vous le comprenez, d’une réponse proportionnée».
Elle faisait référence aux discussions en cours à Bruxelles sur de nouvelles sanctions contre le Kremlin.
«Il est absolument inacceptable d’utiliser les droits humains et les principes démocratiques comme des instruments géopolitiques», a-t-elle ajouté.
Des analystes ont déclaré que les dernières différences entre Moscou et l'UE pourraient faire pression sur la réalisation du projet de gazoduc entre la Russie et l'Allemagne, le Nord Stream 2.
Le projet a été vivement critiqué, notamment par les États-Unis qui ont imposé des sanctions aux entreprises travaillant sur le pipeline; une position qui ne semble pas changer sous la présidence Biden.
Ce ne serait pas la première fois que des entreprises et des particuliers russes font l'objet de sanctions venant de l'UE. Les relations entre la Russie et le bloc sont extrêmement importantes pour les deux parties étant donné leurs intérêts économiques, énergétiques et stratégiques.