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L’actualité en Afrique :
Les analyses de la rédaction :
1. RCA : Touadera gagne la bataille !
Plus d'un analyste se demande pourquoi le super président centrafricain, l'homme par qui est venu l'unité inter-centrafricaine contre l'occupation française a accepté que l'agent français François Bozizé revienne en RCA tenter son petit coup d'État et chercher à mettre en miettes 5 années d'efforts réussis de l'État centrafricain pour réduire le poids et l'influence française. La question a certes lieu d'être posée mais la réponse qui s'en suivra, prouvera que Touadera a raison.
BBC, média rival et allié de RFI qui consacre une très longue analyse sur la situation dans le pays, prétend que ce « nouveau regroupement de rebelles ex-séléka et anti-Balaka » qui veut « marcher sur la capitale Bangui, quitte à » plonger le pays dans les horreurs, et ce, au détriment d'« un État et d'une armée centrafricains « incapables de défendre la capitale » puisque « dépendants de l'ONU et de la Russie »... Le tableau est très sombre et ne laisse aucune chance au président Touadera. Et pourtant, la conclusion de l'article en remet littéralement en cause le message qui est le suivant : Touadéra a perdu la bataille de la souveraineté de la RCA. Lisons la conclusion : « sous l'intitulé : que va-t-il se passer ? BBC écrit : « La violence va probablement se poursuivre, mais les observateurs ne s'attendent pas à une récidive de l'effondrement total de 2013 dans l'anarchie »... Voici l'aveu le plus vif d'impuissance de l'axe néocolonialiste qui signe là l'échec de tout un projet auquel non seulement la France mais encore ses paires otaniens et américains ont contribué. Et BBC de poursuivre : « La sécurité a été renforcée par une mission de maintien de la paix de l'ONU forte de 14.000 hommes et une armée renforcée par des armes et des formations russes, ainsi que par des mercenaires privés envoyés par Moscou - dont aucun n'était présent il y a sept ans. » Évidemment la BBC tente là d'ignorer ce que l'armée centrafricaine est capable de faire en insinuant qu'elle n'est qu'une subalterne de la Russie qui pour faire face à la « rébellion créée, soutenue et armée par la France » aurait fait appel non seulement à ses soldats réguliers mais encore à ses mercenaires. Quant à l'usage du mot « forces onusiennes » régulièrement décrié par les Centrafricains, BBS aurait dû s'en passer, ne serait-ce que pour préserver un minimum de crédit a son article. La vérité est que l'État centrafricain, après avoir été militairement occupé par la France qui comme partout ailleurs où les puissances colonialistes cherchent à intervenir pour détruire les États-nation, vient de renaitre de ses cendres, et ce, sous l'auspice d'un Touadéra qui a su subtilement et brillamment joué de son alliance avec la Russie et de mettre échec et mat une France qui a tout fait pour qu'il ne soir réélu : ce remake de la crise de 2013 qui a permis l'intervention militaire française dans une RCA divisée entre chrétiens et musulmans, la France de Macron qui est même allée jusqu'à envoyer ses Mitages 2000 dans le ciel centrafricain juste avant la présidentielle sans doute pour dire qu'elle est prête à bombarder les populations civiles si elles ne se soumettent pas à son diktat-chose qu'elle vient de faire au Mali- a donc échoué. Pourquoi ? Et bien parce que les Centrafricains, majeurs et vaccinés après des années de crimes de guerre français ont choisi de faire confiance à leur État et à ce qu'il a sauvé des eaux. Même BBC ne peut ne pas l'avouer :
« La nouvelle alliance (rebelle) ne semble pas non plus avoir le soutien populaire ou le programme d'unification nécessaire pour aider ce mélange d'anciens rivaux à renverser le gouvernement. » Certes comme dit la BBC, « il est difficile de voir ces groupes armés déposer les armes pour l'instant. Les incitations à poursuivre les troubles incluent la saisie de nouvelles zones pour extorquer des fonds et le contrôle de la route principale vers le Cameroun voisin, assurant ainsi un effet de levier dans les futures négociations de paix. » Mais c'est là un plan à la française trop rodé pour que le rusé Touadera se laisse berner. À propos, et puisque la Russie est passée partout comme la bête noire et à l'origine des malheurs français en RCA, et ce, dans le strict objectif de nier l'État centrafricain et sa propre armée, a le mérite d'avoir réussi à protéger le pays, faisons une remarque bien importante : Agence Ecofin écrit : « Soutien du président Faustin-Archange Touadéra, la Russie semble déterminée à accroître son engagement militaire aux côtés des troupes gouvernementales en Centrafrique, face à l’intensification des attaques des groupes rebelles de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC). Dans une correspondance en date du 11 janvier 2021, attribuée à l’ambassadeur de la Fédération de Russie en République Centrafrique, qui a fuité sur les réseaux sociaux et dans les médias locaux, Moscou demande aux autorités compétentes du pays la délivrance d’une autorisation de survol du territoire centrafricain aux avions du ministère de la Défense russe, ainsi qu’une autorisation d’atterrissage/décollage à l’aéroport international Bangui-Mpoko. »
Ceci étant, il se pourrait que les choses se déroulent autrement : les diamants centrafricains pourraient valoir une flotte de combat aérienne à la RCA, une flotte composée de Sukhoï voire de Mig. En 2013 les Français ont lancé une guerre fratricide Chrétiens et musulmans en RCA pour en détourner les richesses diamantifères. Et maintenant que l'État vient de prouver sa solidité pourquoi ne pas penser à se payer une aviation militaire. Ca servira de leçon au Mirage 2000 de ne pas s'aventurer dans le ciel d'une RCA souveraine.
2. Mali : la pression sur l'ONU et Barkhane augmente à l'approche du 20 janvier !
Au Mali, la pression de la France se fait ressentir sur les épaules du gouvernement de transition.
Après une visite du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, et celle de la ministre des Armées, Florence Parly, c’est maintenant au tour de Jean-Pierre Lacroix de se rendre à Bamako et de resserrer quelques vis !
Quelques jours après les attaques attribuées aux terroristes et qui ont coûté, en moins de trois jours, la vie à cinq Casques bleus de l’ONU, dans les régions de Tombouctou (nord-ouest) et Kidal au (nord-est), le secrétaire général adjoint aux opérations de paix de l’ONU, Jean-Pierre Lacroix, s’est rendu à Bamako pour une visite de terrain.
Jean-Pierre Lacroix rencontrera les autorités maliennes de la transition, la société civile et les acteurs du processus de paix. Il fera également des visites de terrain pour rencontrer le personnel de la mission de l’ONU au Mali.
Cette visite, qui est d’ailleurs une première pour le secrétaire général adjoint aux opérations de paix de l’ONU, Jean-Pierre Lacroix, depuis le départ d’IBK, le 18 août 2020, va durer plusieurs jours. Visiblement, l’ONU viendrait aussi chercher des garanties auprès de la CNT, car la population malienne continue de faire paniquer Barkhane et la MINUSMA. La date du 20 janvier est une date symbolique pour les Maliens, ou généralement les meetings s’organisent pour demander le départ de Barkhane et compagnie.
D’ailleurs, on dirait que les pressions ont fonctionné. En prélude à ces meetings, le président du Conseil national de la transition, le Colonel Malick Diaw a produit un communiqué dans lequel il se désolidarise des déclarations de certaines personnes qui siègent au sein de l’organe législatif de la transition.
À l’approche de chaque date d’anniversaire de la création de l’armée malienne, donc le 20 janvier, les opposants à la présence des troupes d’occupation françaises au sol malien en profitent pour exiger son départ. L’appel au départ de l’armée de la puissance néocolonialiste est entrain, au fil des ans, de prendre de l’ampleur et des tournures politiques au point que cette année, le président d’une institution de transition a rompu le silence.
« Le CNT a le regret de constater que, depuis quelques jours, des déclarations émanant de certains mouvements et regroupements au sein desquels militent quelques membres du CNT, tendent de décrier la présence militaire au Mali », annonce le Colonel Malick Diaw.
Pour lui, ces déclarations n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs.
En se désolidarisant de ses brebis galeuses qui protestent contre la présence de l’armée française, le président du CNT a réaffirmé le soutien et la disponibilité de son institution à toutes forces étrangères.
Ce communiqué du Président du CNT a suscité certaines réactions qui crient à une entorse à la liberté d’expression. « Y a-t-il du mal à défendre ses propres idéologies lorsqu’on est membres du CNT », s’interroge une internaute. Le président du parti ADEPM, Aboubacar Sidiki Fomba, membre du CNT, estime que ce communiqué du Colonel Malick Diaw viole le règlement intérieur et le décret de nomination de l’organe législatif de la transition et la Constitution du 25 février 1992. Selon lui, les clauses de la légitime défense qui constitue la base juridique de la présence des forces françaises au Mali autorisent les dénonciations et les protestations du peuple malien.
Cet appel au départ des troupes d’occupation étrangères sur le sol malien est porté par Adama Diarra, membre du CNT et très proche de l’ex-député de Kolondiéba, Oumar Mariko, fervent opposant à la présence militaire occidentale au Mali. Ce jeune qui se réclame de l’héritage du premier président du Mali, Modibo Keïta, qui a demandé le départ de l’armée coloniale française puis procédé à la création de l’armée malienne le 20 janvier 1961, est soutenu par plusieurs mouvements politiques. Ils promettent de battre le pavé ce 20 janvier à la place de l’Indépendance de Bamako pour exiger le départ des troupes d’occupation françaises.
La junte militaire au pouvoir et les mesures qui ont été prises pour mettre en place un gouvernement de transition ont déçu les Maliens. Le moment fort, était lorsque le colonel Assimi Goita avait demandé à la population de soutenir Barkhane sur le territoire malien, alors que depuis plusieurs mois, de nombreuses manifestations ont été organisées par la population malienne demandant le départ des troupes d’occupation étrangères de leur territoire. Les Maliens ont compris que tant que la France a une main sur le Mali, le pouvoir en place ne pourrait aucunement prendre les mesures nécessaires pour faire décoller le pays.
Le destin du Mali est donc entre les mains de la population malienne. Et c’est eux qui fournissent les efforts nécessaires pour pousser Barkhane en dehors du pays.
3. Soudan/Israël = des violences et un démembrement du pays !
Au Soudan, les conséquences de la normalisation avec Israël montrent le bout de son nez.
Des dizaines de manifestants soudanais ont brûlé le drapeau israélien dimanche à Khartoum pour protester contre la décision des autorités de normaliser les relations avec Israël.
Ils se sont rassemblés devant le siège du gouvernement, scandant des slogans anti-Israël et brandissant des pancartes avec les mentions « la normalisation est une trahison » ou « la normalisation est un crime ». Une autre bannière dénonce l'accord de normalisation comme « un chantage américain ».
Ce n’est plus une surprise pour personne, les populations savent pertinemment bien qu’avec une normalisation en tout genre avec Israël, leur pays partirait en lambeau, en guerre pseudo inter-ethnique ou encore en démembrement du pays. D’ailleurs, un démembrement à l’air d’être en vue au Darfour.
Plusieurs jours de violences ont fait au moins 83 morts et 160 blessés au Darfour, dans l’ouest du pays. Les affrontements ont eu lieu dans la région d’al-Geneina, dans l’ouest de la province. Un camp de déplacés a été attaqué et les violences se sont propagées ailleurs dans la zone, tout cela dans un contexte de dégradation sécuritaire dans la région.
RFI évoque la cause de ces violences, en déclarant que ce serait le meurtre d’un homme qui aurait mis le feu aux poudres. Vendredi, un membre de la tribu arabe Rizeigat aurait été poignardé à mort, dans un marché du camp de déplacés de Krinding. Un suspect a été arrêté mais l’entourage de la victime a décidé de se venger.
Ce meurtre ressemble trait pour trait à un acte provoqué. En Éthiopie, le meurtre de Hachalu Hundessa, un chanteur de l’ethnie oromo, avait également embrasé le pays, et provoqué les séparatistes du Tigré, qui ont par après, organisé des élections et déclaré la guerre au gouvernement d’Addis Abeba.
Le régime israélien est arrivé dans cette région de la Corne de l’Afrique, et les projets de démembrement viennent avec. Outre le démembrement entre le Soudan et le Soudan du Sud, ou encore entre l’Éthiopie et l’Érythrée, c’est maintenant le Darfour qui serait visé.
Le 6 janvier, à l'occasion de la visite du secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin, le Soudan a signé un accord de normalisation avec Israël et obtenu simultanément une aide financière des États-Unis, quelques semaines après le retrait de Khartoum de la liste américaine des États accusés de financer le terrorisme.
L'accord de normalisation doit encore être ratifié par le pouvoir législatif avant d'entrer en application. Or le Soudan ne dispose toujours pas d'un Parlement de transition.
Tant attendu par Khartoum, le retrait de la liste noire américaine devrait offrir une bouffée d'oxygène à l'économie du Soudan sous pression des sanctions américaines.
Avec l’axe israélo-américain, si une pression s’enlève, c’est deux autres pressions qui se rajoutent. Outre le fait que cet axe cherche à provoquer une guerre entre l’Éthiopie et le Soudan du côté de l’Est, une poussée commence à naître du côté de l’Ouest afin de pousser l’embrasement à se répandre sur l’ensemble du territoire soudanais. L’axe israélo-américain n’en est pas à sa première tentative de démembrement dans la Corne de l’Afrique. L’Occident a visiblement opté pour un remake de la conférence de Berlin de 1882, à savoir un retraçage des frontières des pays d’Afrique.
À la seule différence, c’est que les populations ne sont pas manipulables, et vu la manifestation anti-normalisation à Khartoum, les Soudanais sont loin de se laisser faire !