Le Jerusalem Post s’est penché dans un article sur la situation politique et les développements militaires au Yémen, ainsi que sur la décision du gouvernement américain de qualifier le mouvement Ansarallah et plusieurs de ses dirigeants de « terroristes ».
Le journal israélien écrit dans une partie de son rapport que le Yémen est devenu le théâtre de divers acteurs nationaux et étrangers, et qu’en raison de sa proximité avec le détroit de Bab el-Mandeb, la coalition saoudienne bénéficie du soutien tacite de l'Égypte et du régime israélien. Selon le Jerusalem Post, Ansarallah et l'armée yéménite bénéficient également d'un soutien en armement iranien.
Le quotidien sioniste a ensuite souligné que l'objectif américain de qualifier Ansarallah de « groupe terroriste » était avant tout d'augmenter la pression sur l'Iran et de rendre difficile, pour l'administration Biden, l’obtention d’un accord avec l'Iran. Mais cette décision n'a aucun effet sur le soutien de l'Iran à Ansarallah et ne peut pas non plus apporter de changements sur le terrain, ajoute le journal.
En allusion à l'inquiétude des organisations et institutions internationales, le Jerusalem Post a précisé qu'elles craignent de ne pas être en mesure de fournir une aide humanitaire au Yémen et dans les zones contrôlées par l'armée et Ansarallah.
Jeudi soir, Martin Griffiths, l'envoyé spécial de l'ONU au Yémen, Vasily Nebenzya l’ambassadeur russe auprès de l'ONU, et Mark Lowcock, le directeur général du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires, ont déclaré aux membres du Conseil de sécurité que la décision du gouvernement américain de mettre Ansarallah sur la liste des organisations terroristes était un acte dangereux, sans manquer de dire que cela rendrait plus difficile l’acheminement de l’aide humanitaire au peuple yéménite.
Dimanche soir, le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, a prétendu que « son département allait informer le Congrès de son intention de désigner le groupe yéménite Houthi, connu sous le nom d’Ansarallah, comme “organisation terroriste étrangère” ».
Évidemment, l'argument humanitaire est bon à mettre à toutes les sauces même s'il contredit de façon flagrante le comportement occidental au Yémen. Ceci étant, en blacklistant Ansarallah, le régime américain qui est un tout, malgré cet apparent front divisé, vient de faire un aveu d'échec, aveu d'échec de taille que l'axe Riyad-Abou Dhabi qui se réjouit du blacklistage de la Résistance a tout intérêt à prendre au sérieux.
C'est pour sauver Israël des eaux troubles yéménites que la mesure a été entreprise. Alors, comment compter sur Israël pour faire face à Ansarallah? Ce paradoxe, Riyad et Abou Dhabi devaient bien s'y interroger il y a quelques jours quand l'entité sioniste a annoncé avoir déployé les batteries de missiles Patriot plus les batteries de Dôme de fer à Eilat, par crainte d'avoir un de ses quatre, droit à un premier missile balistique de précision Qods ou à une première nuée de drones-missiles de croisière d'Ansarallah.
L'axe Abou Dhabi-Riyad qui, orphelin de Trump, mise tout sur Israël, aurait dû aussi se rappeler que le coup de sous-marin qu'Israël a tenté de jouer contre l'Iran fin décembre, juste pour dire qu'il a une marine de guerre digne de ce nom, a fini en queue de poisson, ce sous-marin n'ayant jamais quitté le port d'Eilat, n'ayant jamais osé franchir le détroit de Bab el-Mandeb, là encore par peur de sauter sur les mines marines d'Ansarallah ou de percuter l'un de ces bateaux télécommandés qui ont fait le malheur de Riyad à Djeddah en y faisant fuir les pétroliers occidentaux.
D'ailleurs, les mises en garde en ce sens n'ont cessé de ce multipliées ces derniers jours. Le porte-parole d’Ansarallah et chef de l’équipe négociatrice de ce mouvement yéménite a réagi à l’annonce de la décision américaine de sanctionner Ansarallah. « Si les États-Unis ne reviennent pas sur cette décision, le mouvement Ansarallah prendra les mêmes mesures de rétorsion », a affirmé Mohammed Abdessalam.
Dans une interview accordée à l’édition arabe de l’agence de presse russe Sputnik, le porte-parole d’Ansarallah, Mohammed Abdessalam, a réagi au blacklistage de ce mouvement populaire yéménite par Washington.
Le porte-parole d’Ansarallah a indiqué : « Cette prise de position des États-Unis n’a dans les faits rien de nouveau, car ils ont commis les crimes les plus abominables au Yémen et adopté les sanctions économiques et inhumaines les plus dures contre le peuple yéménite. Ils se sont engagés dans une intervention militaire contre notre pays et ont offert un appui tous azimuts aux agresseurs. »
« L’absence d’une révision sérieuse côté américain sur cette décision nous obligera à prendre des mesures de représailles identiques envers les États-Unis sur beaucoup d’autres dossiers », a-t-il précisé.
« Nous croyons que l’administration Trump se trouve actuellement dans un état de confusion apparente, et que ses décisions représentent désormais des partis pris de dernière minute en faveur de certaines parties », a affirmé Abdessalam, notant que « l'administration Trump a jusqu’ici échoué dans tous les dossiers régionaux, ayant renforcé un sentiment de mécontentement contre elle-même et contre ses principaux alliés, dont l’Arabie saoudite et Israël ».