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Syrie: le Sultan chassé par Poutine?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les présidents russe et turc, Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan se rencontrent, en septembre 2018 à Téhéran. ©AFP

Les sanctions américaines contre l’industrie militaire turque ont coïncidé avec la décision d’Ankara de quitter un à un ses postes d'observation dans le nord de la Syrie. Quelle est la situation actuelle de la Turquie en Syrie ?

Les relations entre la Turquie et la Russie se sont considérablement développées ces dernières années. Certains analystes estiment que le renforcement des relations entre Ankara et Moscou était dû aux politiques inadéquates de Donald Trump, aux positions dures de l’Europe et à la marginalisation de la Turquie. Se référant à certains titres de la presse turque, l'agence de presse Tasnim s'attarde sur le sujet :

Mais d’autres analystes sont d’avis que le renforcement de ces relations doit être évalué dans le contexte d’un changement d’approche politico-économique de la Turquie. En partenariat avec Poutine, l’équipe d’Erdogan a obtenu un certain nombre d’avantages sans précédent dans l’histoire des relations bilatérales.

Certains de ces avantages peuvent être classés comme suit :

1. La Turquie aura dans un proche avenir sa première centrale nucléaire grâce à la Russie, ce qui est vital pour Ankara.

2. Le projet du gazoduc TurkStream et le transfert de ressources énergétiques de la Russie sous la mer Noire vers la Turquie, et de là, vers l’Europe ont relancé l’économie et le secteur énergétique turcs.

3. La Russie, compte tenu des avantages économiques et des résultats politiques positifs qu’elle a constatés dans ses relations avec la Turquie, a permis à Ankara de se rapprocher de la République d’Azerbaïdjan et du monde turc dans le Caucase du Sud et dans le conflit du Haut-Karabakh.

4. La Russie et la Turquie ont continué de coopérer et de s’entendre sur des questions sensibles telles que la Libye et la Méditerranée orientale, malgré toutes les divergences de vues.

La Méditerranée orientale est plus importante

Alors qu’au cours de ces dernières années, les ingérences de la Turquie dans la crise syrienne ont rendu la situation plus difficile et plus compliquée pour Damas, maintenant et en termes d’intérêts nationaux et d’importance militaire et économique, le renforcement de sa présence en Méditerranée orientale est devenue la priorité absolue pour l’équipe d’Erdogan. Apparemment, le dossier syrien a perdu son importance passée pour cette équipe.

Ceci étant dit, il convient de noter que la Russie et l’Iran, dans le cadre de la coopération régionale d’Astana, ont fait leur mieux afin d’utiliser les capacités de la Turquie pour contenir la crise syrienne, mais certaines actions unilatérales de la Turquie ont créé de nouveaux problèmes.

Si la Turquie cherche à changer l’approche globale envers la question syrienne et à avoir une vision réaliste de la situation dans ce pays, il y aura plus de place pour le développement des relations et de la coopération entre l’Iran, la Turquie et la Syrie.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV