Le président syrien est engagé, depuis l’année dernière, dans des négociations avec la Chine, afin de rejoindre le projet de la Route de la soie, dans le cadre de la reconstruction de la Syrie. En effet, Bachar al-Assad espère que les investisseurs chinois pourront restituer, en peu de temps, l’économie de la Syrie et renforcer ses infrastructures. Reste à savoir en quoi la Chine est importante pour la Syrie et pourquoi Damas permet à Pékin de faire partie de la reconstruction.
Andrew Korybko, analyste américain qui habite en Russie, a déclaré que l’initiative chinoise de la Route et de la soie avait potentiellement la capacité de contribuer dans le processus de la reconstruction de la Syrie.
« Par ailleurs, la Syrie a évoqué avant la crise de 2011 la stratégie des “Cinq mers” qui met en évidence sa décision de se présenter comme un point de jonction entre la mer Noire, la mer Caspienne, le golfe Persique, la mer Rouge et la mer Méditerranée », a ajouté Andrew Korybko.
« Cette stratégie qui avait été marginalisée par la crise en Syrie pourrait être restituée grâce au soutien de la Chine et d’autres partenaires de Damas ».
Andrew Korybko continue : « Maintenant, la Chine, le Pakistan, l’Iran, l’Irak, la Syrie et la Russie ont une bonne occasion pour rendre le terrain propice à la restitution de la stratégie des “Cinq mers” et la concrétisation du projet de la Route et de la soie afin d’accélérer ainsi le processus de la reconstruction de la Syrie ».
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« Le corridor économique Chine-Pakistan (CPEC), qui fait partie du projet de la Route et la soie, est un ensemble de projets d’infrastructures en construction. Dans le cadre de CPEC, des autoroutes et des chemins de fer seront construits pour couvrir l’ensemble du territoire pakistanais. Les réseaux de transport relieront les ports de Gwadar et de Karachi dans le sud du Pakistan, ainsi que des sites plus au nord, en Chine occidentale et en Asie centrale », explique l’analyste américain.
Et d’ajouter : « Cela fait longtemps que l’Iran et la Chine sont engagés dans des négociations destinées à donner lieu à un méga-accord économique. Maintenant l’Iran a également la chance de coopérer avec la Chine dans le projet de CPEC ».
Selon M. Korybko, « le projet de CPEC et le corridor de transport nord-sud qui s’ajoutent aux prochains investissements des Chinois dans les infrastructures de transport de l’Iran pourront théoriquement permettre à Pékin d’avoir accès aux frontières irano-irakiennes via la branche occidentale de CPEC ».
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« Puisque l’Irak fait partie des proches partenaires de la Chine, tout comme la Syrie, il se peut que la branche de l’ouest de CPEC soit lancée en passant par le territoire irakien pour permettre un accès au port syrien de Tartous, contrôlé actuellement par la Russie », a-t-on appris de l’analyste américain.
« Bref, un corridor transeurasique pourrait être mis en place pour relier les côtes de l’est de la Méditerranée à l’Océan Pacifique et à la Chine », a-t-il conclut.