TV
Infos   /   A La Une   /   Asie   /   L’INFO EN CONTINU

Caucase-Sud : comment les USA poussent Erdogan à jouer le rôle de torchon anti-Russie/anti-Iran

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
La Turquie vient d'être sanctionnée par les USA.(photo d'archives)

Les Etats-Unis mettent en garde la Russie contre une nouvelle flambée de violence dans le Haut-Karabakh, ne supportant pas que la Russie ait implanté en pleine zone de combat une méga base aérienne avec tout ce qu'il faut pour bloquer les activités de l'OTAN dans le Caucase-sud. "le calme temporaire n'est pas le fondement de la paix. Il serait plutôt question du calme avant la tempête." Les sanctions décidées contre la Défense turque sous prétexte de l'achat de S-400 qui ne sont même pas actives, n'est-ce pas un poussoir dans le sens de forcer Ankara à bousiller la trêve et à se mettre face à la Russie? L'opposition anti-Erdigan semble avoir compris le message, elle qui exige que les S-400 soient au plus vite activées.  L'ultra néoconservateur Michael Rubin, qui écrit pour Americain Enterprise :

« La teneur de l’accord pourrait être elle-même la source de futurs conflits pouvant conduire à des changements territoriaux pour l'Arménie ou encore à une autre guerre dans la région. Les armes sont silencieuses, les soldats de la paix russes séparent les Arméniens et les Azéris et gardent les anciens monastères arméniens pour empêcher leur destruction par les soldats azerbaïdjanais et les mercenaires syriens. Le centre de surveillance conjoint de la trêve Turquie-Russie commencera bientôt ses opérations dans les parties du Haut-Karabakh contrôlées par l'Azerbaïdjan. Les diplomates américains et français affectés au Groupe de Minsk, quant à eux, cherchent à revenir à un processus diplomatique .»

Lire : Trêve russe : l’armée azerbaïdjanaise contre Erdogan !

Selon le rapport, « la guerre peut sembler terminée, mais les diplomates occidentaux doivent se méfier: les modalités entourant le corridor de Latchin, la route terrestre reliant l'Arménie aux parties du Haut-Karabakh contrôlées par les Arméniens via le territoire contrôlé par l'Azerbaïdjan, ne sont pas entièrement résolues et la route reste dangereuse pour les civils victimes de tirs de tireurs d'élite et d'enlèvements, malgré les casques bleus russes.

Dans cette partie du rapport, Rubin fait référence à la disposition prévue dans l’accord du cessez-le-feu qui pourrait à elle-même être la source de la prochaine guerre entre les deux voisins :

« Latchin peut être un stimulant, mais ce n'est pas le problème majeur. Le cessez-le-feu du 10 novembre était un document dépouillé, rédigé à la hâte. La clause qui peut semer les graines d'une nouvelle guerre est la dernière: La République d'Arménie garantira la sécurité des liaisons de transport entre les régions occidentales de la République d'Azerbaïdjan et la République autonome du Nakhitchevan en vue d'organiser le mouvement sans entrave des citoyens, véhicules et marchandises dans les deux sens. »

Selon le groupe de réflexion, il y a deux problèmes avec cet accord : premièrement, l'utilisation du pluriel «liens» pour relier les deux parties de l'Azerbaïdjan séparées par l'Arménie. Cela suggère plus d'une route ou voie ferrée et cela signifie diviser davantage la terre arménienne. Or, il semble peu probable que cela seul soit un facteur de tensions et de guerre.

Concernant le deuxième problème, Rubin dit qu’« il s’agit plutôt du trafic de camions turcs qui empruntera la nouvelle route à la fois pour consolider l’influence turque en Azerbaïdjan et pour étendre les liens économiques et culturels de la Turquie à l’Asie centrale. Si le trafic circule normalement, il n'y aura pas de problème. Mais si un tireur d'élite, par exemple, tue un chauffeur de camion turc, le président turc accusera l'Arménie et exigera une zone tampon pour assurer un passage sûr le long des routes. Un tel scénario n'est pas exagéré: que ce soit en ce qui concerne le coup d'État de l’ « incendie du Reichstag » ou le terrorisme sous faux drapeau, trop souvent des éléments en Turquie cherchent à déclencher une crise qu'Ankara cherche ensuite à tirer à son avantage".

Le groupe de réflexion ajoute : « Le fait qu'Erdogan a précédemment transformé les demandes de zones tampons «contre le terrorisme» en Syrie en gains territoriaux ne fera que l'encourager à essayer de nouveau la même tactique, cette fois-ci en Arménie. Les forces turques ont établi une zone tampon dans le nord-est de la Syrie, délivrant des cartes d'identité turques, instaurant une éducation forcée et des bureaux de poste.

Lire : La Russie frappera le poste d'observation militaire turc dans le Haut-Karabakh?

À la fin de cet article, l’auteur conclut : « Aucun gouvernement en Arménie, ni l'actuel Premier ministre Nikol Pashinyan ni aucune figure de l'opposition ne pourront accepter l'ultimatum turc de céder le contrôle de vastes zones du territoire arménien. En fait, toute demande de zone tampon divise l'Arménie. Cependant, l'armée arménienne n’est pas l’égale de l’armée turque en termes d'équipement et de main-d'œuvre. La seule carte gagnante dans un tel scénario reste la Russie mais les événements du mois dernier montrent que l'excès de confiance d'Erdogan l’aide à l'emporter sur sa peur du pouvoir dissuasif des Russes ». 

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV