Le président chinois, Xi Jinping, a adressé un message à une réunion organisée mardi par les Nations unies à l’occasion de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, célébrée chaque année le 29 novembre. Cité par l’agence de presse Xinhua, M. Xi a affirmé que la Palestine était toujours la question fondamentale du Moyen-Orient.
« La question palestinienne, un problème fondamental du Moyen-Orient, exerce en conséquence un impact sur la paix et la stabilité régionales, sur l’équité et la justice internationale, et sur la conscience et le sens moral de l’humanité. »
Le président chinois a appelé la communauté internationale à avancer dans la bonne direction en adhérant à la solution à deux États, et à s’efforcer de promouvoir le processus de paix au Moyen-Orient en s’appuyant sur les consensus internationaux.
« La Chine attache une grande importance à la question palestinienne », a affirmé Xi Jinping, ajoutant que « son pays avait toujours défendu la justice et la morale internationales, et soutenait la juste cause du peuple palestinien et ses efforts pour restaurer les droits légitimes nationaux ». « La Chine soutiendra également tout effort qui permettra de faciliter un règlement pacifique de la question palestinienne », a-t-il indiqué.
D’après le président chinois, « dans les circonstances actuelles, la communauté internationale doit accorder une attention accrue aux sérieux défis posés par la pandémie de Covid-19 en Palestine, et aider le peuple palestinien à lutter contre le coronavirus. »
Xi a également ajouté que depuis le début de l’épidémie de Covide-19, la Chine avait envoyé plusieurs cargaisons d’aide à la Palestine par le biais de divers canaux bilatéraux et multilatéraux. « En tant que pays ami de la Palestine, la Chine continuera de lui offrir toute assistance dont elle est capable », a ajouté le président chinois.
Le message du Président Xi à la réunion onusienne ajoute : « En tant que membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies et grand pays responsable, la Chine est prête à continuer à travailler inlassablement avec la communauté internationale afin de parvenir à un règlement rapide de la question palestinienne en trouvant une solution globale, juste et permanente, et à contribuer à un retour rapide de la paix, de la stabilité et du développement au Moyen-Orient. »
Chine : la cible cachée des États-Unis à travers les accords d’Abraham ?
Ce ne serait ni la première ni la dernière fois que la Chine plaide pour la cause palestinienne ; ce pays membre permanent du Conseil de sécurité a auparavant voté pour des résolutions pro-palestiniennes au sein de l’organe décisionnel des Nations unies. Mais depuis que les pays arabes du golfe Persique ont commencé à officialiser la normalisation de leurs relations avec Israël, tout rapprochement de Pékin par rapport aux Palestiniens ou à l’axe de la Résistance pourrait être vu sous un angle nouveau : la Chine serait la cible secrète des États-Unis à travers le plan de normalisation entre les États arabes et le régime israélien. Et cette question ne s’est pas passée inaperçue par la presse chinoise.
Moins d’un mois après l’annonce par Donald Trump de la normalisation entre les Émirats arabes unis et Israël, le journal South China Morning Post l’a évoqué dans un article signé Tom Hussain. « Contrer l’influence régionale de l’Iran ou de la Turquie n’est pas le seul objectif des accords d’Abraham », affirme l’article du journal SCMP qui ajoute :
« Les États-Unis convoitent un soutien arabo-israélien pour contrer l’influence de Pékin sur les routes d’approvisionnement considérées comme une question de “vie ou de mort” pour l’économie chinoise, selon les analystes. Washington cherche activement à tirer parti de son rôle central dans l’établissement de relations diplomatiques entre Israël et les Émirats arabes unis (EAU), et cela afin de nuire aux intérêts envisagés par les Chinois à travers la nouvelle route de la soie ou la Ceinture et la Route, dans la Corne de l’Afrique et l’est de la Méditerranée.
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Le cadre de l’accord trilatéral, annoncé le 13 août par le ministre d’État aux Affaires étrangères des Émirats arabes unis, Anwar Gargash, et salué comme étant “historique” par l’administration Trump qui l’a négocié, contenait des plans pour former une alliance de sécurité maritime, disent les commentateurs.
Une fois mise en œuvre, l’alliance trilatérale établira un “triangle stratégique” qui vise principalement à contrer les “menaces iraniennes” sur les transports navals passant par les deux détroits maritimes stratégiques de la région, à savoir, le détroit d’Hormuz à l’entrée du golfe [Persique] riche en hydrocarbures, et le Détroit de Bab el-Mandeb entre le Yémen et la Corne de l’Afrique, reliant la mer Rouge (au sud du canal de Suez) au golfe d’Aden, dans l’océan Indien.
Le long du détroit de Malacca - une bande d’eau entre la Malaisie péninsulaire et l’île indonésienne de Sumatra -, se trouvent les trois passages maritimes stratégiques les plus importants pour les intérêts géopolitiques de la Chine. Pékin a décrit l’accès sans entrave aux trois voies navigables comme une “question de vie ou de mort” pour son économie.
De même, le commentateur des affaires du Moyen-Orient et chercheur à l’Université d’Oxford, Samuel Ramani, estime que “L’accord Israël-EAU vise en partie à officialiser la coopération sur la sécurité maritime et à écarter les menaces contre les itinéraires d’approvisionnement vitaux”.
Citant l’analyste de l’Université d’Oxford, le journal chinois ajoute que le département d’État américain a explicitement demandé aux pays arabes du golfe Persique de choisir entre la Chine et les États-Unis.
Ceci étant dit, les États-Unis vont désormais suivre d’un œil plus curieux les liens sino-émiratis, d’après SCMP qui termine, par ce rappel en chiffres, son analyse : “Les transits de marchandises chinoises se font à 60 % par les EAU, tandis que 28 % du commerce non pétrolier du Moyen-Orient avec la Chine se fait par les EAU. En plus, près de 4 000 entreprises chinoises travaillant avec les Arabes et Africains sont basées aux Émirats arabes unis.”