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Haut-Karabakh : Ankara parvient-il à "idlibiser" le Caucase-sud au profit de l'OTAN?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un soldat arménien tire de l'artillerie pendant les combats en cours entre les forces arméniennes et azerbaïdjanaises. ©AFP/archives

Dimanche, le président Aliev a annoncé la prise de la ville stratégique de Chusha qui donne l'accès à la capitale du Haut-Karabakh et l'annonce, trop spectaculaire puisque faite sur le tombeau de son défunt père et ex président Haydar Aliev ne semble pas avoir été faite dans la joie. Alors que l'Artsakh continue à nier la perte de la ville une délégation composée des ministres turcs de la Défense et des A.E a débarqué un peu précipitamment à Bakou, singeant ce que la Turquie avait fait il y a quelques mois de cela en Libye, quand le Sultan a fini par heurter à la muraille russe, non loin de Syrte et  de ses gisements pétroliers.

Aliev qu'ont dit être désormais sous très fortes pressions de la part des hauts officiers de son armée, tous chiites et donc radicalement opposé à ce que l'armée turque ou pire, les  chefs terroristes takfiristes ramenés à bord des avions turcs d'Idlib et de Libye, pilotent leurs opérations sans aucun égard pour le bilan très lourd des pertes que leur manière de faire trop cavalière leur inflige, parle désormais de "l’assistance militaire turque". Ce qui veut dire que comme le soulignent certaines sources, la poursuite de la guerre n'a plus la cote en Azerbaïdjan et que la population commence à demander des comptes à Aliev. Le président azerbaïdjanais finira-t-il par reléguer le total commandement de son armée à Ankara? Possible même si certaines analyses n'écartent plus dans ce cas la possibilité d'un coup d'Etat anti Aliev. 

Que peut le Sultan dont la mission dans toute cette affaire et de total concert avec Israël consiste non pas à rétrocéder aux Azéris leurs terres mais à les détourner au profit de l'OTAN pour faire du Haut-Karabakh, une base OTAN/Israël grandeur nature? Certaines sources évoquent la tentation d'Idlib chez Erdogan? En effet sous le tapis de bombes russes qui laboure les camps d'entrainement terroristes de la Turquie à Idlib, il est difficile de maintenir le camp à moins d'user de la ruse. La même qui a permis à Erdogan, alors totalement défait à Idlib au mois de mars, de préserver une zone tampon", soit, un vivier où pêcher quad les alliés le lui demandent, des "tueurs à gage". 

Middle East Eye revient dans un article sur ce plan sorti des officines turco-israélo-otaniennes qui consisterait à lancer des "patrouilles militaires conjointes Turquie/Russie" cette fois non pas à Idlib mais dans le Caucase-sud. 

"La République d'Azerbaïdjan et l'Arménie accepteraient la création de deux corridors. Une route menant de l'Arménie au Haut-Karabakh et une autre qui relierait le territoire azerbaïdjanais de Nakhitchevan à Bakou (puis à la Turquie! NDLR). Les forces de maintien de la paix turques et russes seraient ensuite déployées pour faire respecter le cessez-le-feu, dit le site d’information Middle East Eye en allusion à un rapport exclusif, et se référant à des sources turques. "Il s'agit d'un projet d'accord qui oblige l'Arménie à se retirer de certaines régions dans le cadre du déploiement d'une force de maintien de la paix russo-turque".

Et le texte d'ajouter :"  Dimanche, l'Azerbaïdjan a annoncé qu'il avait capturé Choucha, la deuxième plus grande ville du Haut-Karabakh. Au moins 1 000 personnes, et peut-être jusqu'à 5 000, ont été tuées depuis que les combats ont éclaté le 27 septembre dans l'enclave, une partie de l'Azerbaïdjan internationalement reconnue mais peuplée et contrôlée par des Arméniens de souche".

"Le président turc Recep Tayyip Erdogan et son homologue russe Vladimir Poutine seraient parvenus samedi à un accord sur les éléments d'un projet d'accord. Les détails ont été discutés par le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu et son homologue russe, Sergueï Lavrov, lors d'une conversation téléphonique ultérieure. Suivant ce projet, l'Arménie se retire immédiatement de cinq des sept régions occupées (un type d'unité administrative de plusieurs États post-soviétiques) entourant le Haut-Karabakh, une fois que les deux parties auront accepté les conditions de la trêve. Au terme du cessez-le-feu, Erevan se retirera en deux semaines des deux régions restantes. Le projet d'accord n'oblige pas Bakou à quitter ses territoires récemment capturés, mais mettrait un terme à l'offensive de l'Azerbaïdjan contre le Haut-Karabakh, qui est maintenant partiellement contrôlé par Bakou". 

Jusqu'ici le plan ne pose aucun problème dans la mesure ou le Haut-KArabakh appartient historiquement à l'Azerbaidjan. Or le problème quand le plan prévoit l'installation des forces turques dans un corridor qui mène droit de la Turquie dans le Haut-Karabakh et qu'Ankara ne tardera pas à transformer en voie de transit des terroristes. L'article écrit : "Dans un geste significatif, les deux parties accepteront éventuellement la création de deux corridors. Une route menant de l'Arménie au Haut-Karabakh assurerait dans un premier temps l'accès d'Erevan à la région. L'Arménie, en retour, autorisera la création d'un deuxième couloir qui relierait le territoire azerbaïdjanais de Nakhitchevan à Bakou.

Les forces de maintien de la paix turques et russes seraient ensuite déployées pour faire respecter le cessez-le-feu, précise le MEE, rappelant que des sources turques ont annoncé, par ailleurs, que le gouvernement azerbaïdjanais ne voulait pas s'emparer rapidement de la ville de Khankendi [Stepanakert en arménien] et faire des victimes civiles : « L’accord mettra fin à la crise humanitaire tout en honorant les demandes légitimes de l'Azerbaïdjan sur le territoire.»

Le MEE indique ensuite qu'Ankara avait profité des élections présidentielles US, sur lesquelles le monde s’était focalisé, ( certains diront que le cirque électoral US fait partie de l'offensive anti Est de l'axe OTAN/US en cours, NDLR)  de même que le silence russe devant les attaques de l’armée azerbaïdjanaise, soutenue par la Turquie, contre l’Arménie pour en fait, comme l’estime Ankara, punir le président arménien, Nikol Pachnyan. Mais au fait on sait bien que ce dernier est aussi un homme de l'OTAN. Et l'article de finir : « Les Russes ne se sont plaints que de la présence de mercenaires syriens sur le champ de bataille. Car la Turquie a fait appel à des mercenaires syriens pour soutenir les forces armées azerbaïdjanaises, tout en déployant des capacités d'état-major turc pour créer une stratégie pour Bakou". Une "idlibisation" du Haut-Karabakh est-elle en cours? 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV