Le Leader de la Révolution islamique ayant affiché ce mardi une position ferme et perspicace au sujet du conflit au Karabakh, en réitérant que l’Iran ne permettrait pas que les terroristes s’implantent près de ses frontières, la Russie vient d’annoncer que l’initiative iranienne pour le règlement du conflit du Karabakh serait examinée avec minutie. Par la même occasion, Moscou a annoncé qu’une entrée des forces de maintien de la paix dans le Karabakh, sans consentement des parties impliquées dans le conflit, serait exclue. Le plan occidental de former et faire installer un nouveau foyer terroriste à l’aide des forces otaniennes aux portes de l’Iran et de la Russie semble tomber à l’eau. L'axe qui a éradiqué le terrorisme en Syrie, va-t-il passer à l'action pour reproduire son expérience réussie, au Karabakh?
Lors de son discours du 3 novembre, le Leader de la Révolution islamique, l’Ayatollah Ali Khamenei, a souligné que la guerre en cours à proximité de l’Iran devrait prendre fin. Il a déclaré que la guerre entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan était bien amère et qu’elle menaçait la sécurité de toute la région. « Les terres conquises par l’Arménie devraient revenir à l’Azerbaïdjan et les Arméniens devront pouvoir vivre en sécurité dans ces terres », a-t-il indiqué. Le Leader de la Révolution islamique a ensuite averti que les terroristes ne devraient pas s’implanter près des frontières de l’Iran « car notre action sera radicale dès que nous sentons le moindre danger ».
Dans la foulée, le ministère russe des Affaires étrangères a annoncé que Moscou allait examiner avec minutie l’initiative de Téhéran pour résoudre le conflit entre l’Arménie et la République d’Azerbaïdjan.
« Il est trop tôt pour se prononcer au sujet d’une nouvelle rencontre entre les ministres arménien et azerbaïdjanais des Affaires étrangères à Moscou », indique le ministère.
Le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araqtchi, s’est récemment rendu en Azerbaïdjan, en Russie, en Turquie et en Arménie pour présenter l’initiative de Téhéran à propos du conflit au Haut-Karabakh.
« Les dernières propositions sur le règlement du conflit n’ont pas réussi, car elles n’étaient pas conformes à la réalité, mais l’initiative de Téhéran prend en compte toutes les conditions et reconnaît le droit de toutes les parties d’avoir leur part dans le règlement du conflit à condition qu’elles respectent les droits des uns les autres ».
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Abbas Araqtchi a ajouté avoir remis aux responsables azerbaïdjanais l’initiative de Téhéran qu’ils avaient bien saluée : « Le plan iranien prône le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale des pays, le caractère immuable des frontières des pays, la fin de l’occupation, le respect des droits des minorités, le retour des réfugiés et le retrait des éléments étrangers ».
Le diplomate iranien a souligné que ce plan, en cas d’être suivi à la lettre, serait en mesure d’apaiser les conflits.
Par ailleurs, le vice-ministre russe des Affaires étrangères a réagi aux récents propos d’un conseiller de Donald Trump sur le déploiement des forces de maintien de la paix scandinaves au Karabakh.
« L’idée de déployer des forces de maintien de la paix scandinaves au Karabakh doit être approuvée par toutes les parties », a déclaré Andrey Rudenko.
« Moscou ne dispose pas de toutes les informations sur l’idée de déployer des forces de maintien de la paix scandinaves dans le Haut-Karabakh, mais estime que tous les paramètres doivent être convenus avec toutes les parties en conflit », a déclaré lundi 2 novembre le vice-ministre russe des Affaires étrangères Andrey Rudenko.
Le conseiller américain à la sécurité nationale, Robert O’Brien, a déclaré, la semaine dernière, que Washington travaillait avec les pays scandinaves sur une potentielle mission de maintien de la paix qui pourrait être envoyée au Haut-Karabakh pour soutenir un cessez-le-feu.
Selon O’Brien, aucune mission de maintien de la paix dans la région ne devrait inclure les forces des coprésidents du groupe de Minsk (Russie, France, États-Unis).
« C’est une question pour les Américains d’où ils ont eu l’idée. Tous les paramètres des mécanismes possibles doivent être convenus lors de consultations avec les parties au conflit », a déclaré Rudenko aux journalistes.
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Lorsqu’on lui a demandé si Moscou était au courant de cette idée, le sous-ministre a répondu : « Nous en savons autant que vous - ce que O’Brien a dit. »
Le diplomate russe a souligné qu’une telle idée ne devrait pas être imposée aux parties en conflit de l’extérieur.
De son côté, le ministère russe des Affaires étrangères a annoncé, dans un communiqué, que Moscou remplissait ses engagements face à son allié arménien et qu’il volerait au secours d’Erevan, au cas où les conflits militaires s’étendraient jusqu’au sol arménien.
Selon Sputnik, Shushan Stepanyan, secrétaire à la presse du ministère arménien de la Défense, a écrit, sur son compte Facebook, que le milicien étranger en provenance d’Idlib syrienne, qui avait été capturé par l’armée du Karabakh, avait des motivations financières.
« Youssef al-Abat al-Hadji, un habitant du village Ziadiya de Jisr al-Choughour, appartenant à la province d’Idlib, a avoué, lors d’une séance d’interrogatoire, que ceux l’ayant recruté, l’avaient promis un salaire mensuel de 2 000 dollars et aussi 1 000 dollars pour chaque personne qu’il tue dans les rangs de l’ennemi », indique Mme Stepanyan.