Le coup est monumental: l'ambassadeur iranien à Sanaa a remis ses lettres de créances au president du Conseil suprême yéménite al-Meshat dans un geste qui fait école et qui a toutes les chances d'être imité dans les semaines à venir par beacoup d'autres pays. Alors même qu'Ansarallah fait une percée à Maarib occidental, et que les USA libèrent des centaines de prisonniers de guerre d'Ansarallah et forcent Riyad d'en faire autant, la nomination d'un ambassadeur iranien à Sanaa a tout son sens : Ansarallah n'est pas une milice mais un acteur politique à part entier qui a créé une armée, une administration qui a mis au pas militairement une coalition USA-OTAN-Israël. Cela veut dire qu'une fois le pétrolifère Maarib libéré Ansarallah n'aura plus aucun mal de mettre le cap sur le sud.
Hassan Irloo, le nouvel ambassadeur d'Iran à Sanaa a présenté auparavant une copie de ses lettres de créance au ministre des Affaires étrangères du gouvernement de salut national, le 27 octobre.
Diplomate chevronné du ministère des Affaires étrangères de la République islamique d'Iran, Irloo était auparavant chargé du bureau du Yémen au ministère iranien des Affaires étrangères après le début de la guerre en 2015.
Depuis cette annonce, Riyad broie du noir: le diplomate a débarqué à Sanaa sans que les Saoudiens s'en aperçoivent. Une grosse bourde pour un Riyad qui prétend avoir pris le contrôle total de toutes les entrées du Yémen, créant ainsi une vague de polémique aussi bien en Arabie saoudite que dans les Émirats arabes unis. Une telle situation montre le manque de renseignement et de sécurité chez les Saoudiens et leurs alliés.
Face à ce scandale, les médias proches de Riyad ont tenté de détourner l'opinion publique en prétendant que l'ambassadeur d’Iran était un militaire, de surcroit un spécialiste de la Défense et des missiles! Façon de justifier leur défaite totale face aux missiles d'Ansarallah.
Les missiles yéménites sont fondamentalement des produits fabriqués localement. Les liens entre la RII et le gouvernement de Sanaa ont favorisé le progrès dans le domaine de la fabrication de missiles et la coalition arabo-saoudienne ne cache plus sa défaite face au gouvernement légal et des forces régulières yéménites basées à Sanaa.
Dans un second temps, les Saoudiens ont tenté d'établir un lien entre la présence de l'ambassadeur au Yémen et l'assassinat du ministre yéménite Hassan Zeid, prétendant que cet assassinat était le premier pas vers l’élimination des personnalités politiques traditionnelles du pays au profit d'Ansarallah du Yémen. Là encore la mayonnaise n'a pas pris, étant entendu que Hassan Zeid s'alignait sur les positions de la RII dans la région.
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L'Iranien Irloo s'est affiché au milieu de la foule des Yémenites, le jour de la commémoration de la naissance du prophète de l'Islam, et au mepris des médias saoudiens qui l'ont accusé d'avoir dirigé la guerre à Maarib.
Mais c'est tard, trop tard : la campagne de dénigrement anti Iran, anti Ansarallah a perdu tout son poids. Le Yémen est sous contrôle de la Resistance qui s'impatiente pour mettre le cap sur le Sud, à la chasse d'Israël
Les experts politiques estiment que l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, faisant une soi-disant alliance avec l’Occident et Israël, cherchent à marquer les tournants de la région, en apportant un soutien sans merci aux groupes terroristes dans le but de déstabiliser la situation dans certains pays et de concrétiser leur dessein néfaste.
Les analystes politiques affirment que depuis la création du Conseil de coordination saoudo-émirati présidé par les princes héritiers des deux pays, la mission de ce conseil est de confronter l'Iran et la Turquie et de soutenir l'alliance avec le régime israélien dans l’espoir de laisser le conseil agir comme la police régionale.
Ils soulignent que tout plan présenté par le prince héritier, le roi d'Arabie saoudite ou le roi des Émirats arabes unis est certainement un plan scénarisé par Washington et Tel-Aviv, sans aucun avantage pour les nations de ces pays.