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3e retrait en catimini d'Ankara à Idlib, crainte du duo d'enfer Iskandar-Karrar

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Une attaque aux quatre drones Karrar lors d'un exercice du CGRI au mois d'août 2020. ©Tasnim

Cette débandade qu'affiche le Sultan d'Ankara à Idlib, avec en toile de fond le retrait précipité de ses forces et mercenaires des localités encerclées par l'armée syrienne et ses alliés de la Résistance à Morek, entre dans une nouvelle phase : en effet, l'Iran et la Russie qui semblent avoir bien accordé leurs violons au Caucase- Sud où cette semaine l'initiative iranienne de paix dans le Haut-Karabakh a été présentée avant d'être appréciée par Moscou, auraient visiblement décidé d'en finir avec la girouette ne-ottoman. Il y a une dizaine de jours un missile Iskandar tiré depuis la base aérienne russe de Hmeimim prenait de court une parade des commandants des milices pro Turquie et leurs formateurs turcs et otaniens alors qu'ils étaient en pleine action de préparation pour partir sur le front du Caucase.

Le coup a été mortel et le Sultan en a pris note en promettant de liquider les forces russes. Juste avant cette attaque qui a provoqué la crainte dans le camp Turquie-OTAN de voir la Russie user aussi "imprudemment" de ses Kalibr, l'armée syrienne et ses alliés de la Résistance avaient commencé le nettoyage à Morek en tirant des missiles contre les terroristes soutenus par la Turquie qui avaient cru pouvoir jouer au jeu des drones avec la Résistance au sud d'Idlib et au nord de Hama. Il y a deux jours on apprenait un nouveau retrait des troupes turques de ce même nord de Hama. Tout ceci n'augure rien de bon pour la suite de l'aventure syrienne d'Erdogan qu'il a voulu, ambition et caprice néo ottomanes obligent, nouer avec "son" autre conflit, celui du Haut-Karabak. Perdre des centaines de mercenaires sous le tapis des bombes russes et syriennes, être contraints à se retirer sous les tirs des missiles Fateh-110 nouvellement arrivés dans l'arsenal de l'armée syrienne, voilà genre de chose qui compromettrait à la fois l'image du Sultan auprès de sa base terroriste et lui écornerait son crédit auprès de ses maîtres.

D'où cette extraordinaire média-mensonge colporté par les médias turcs pour maquiller le nouveau retrait d'Ankara, 3ème en l'espace de 10 jours à Idlib. Citant des sources turques, Al Masdar News écrit : « Pour la deuxième fois en quatre jours, les terroristes de Hayat Tahrir al-Cham ont encerclé une base appartenant à un groupe terroriste soutenu par la Turquie dans le nord-ouest de la Syrie. Selon les rapports publiés mardi le groupe terroriste, Hayat Tahrir al-Cham (HTC), a encerclé la base des terroristes de Harakat Ahrar al-Cham soutenus par la Turquie à Deir Sonbol, alors qu'ils exigeaient que ce dernier prête allégeance à leur faction. »

Et la source d'ajouter : « Cette décision de Hayat Tahrir al-Cham intervient quelques jours à peine après qu’ils ont encerclé une base appartenant à un autre groupe soutenu par la Turquie dans la campagne occidentale du gouvernorat d’Alep. L’incident susmentionné s’est produit au cours du week-end, lorsque Hayat Tahrir al-Cham a encerclé le quartier général de l’armée nationale syrienne soutenue par la Turquie dans la ville clé de Dart ‘Izza. En encerclant la base, le groupe terroriste a exigé sa reddition par les forces soutenues par la Turquie, ce qui a finalement fait tomber le site à Hayat Tahrir al-Cham. »

Mais est-ce vrai que le HTC chasse les terroristes "fréristes"? Bien sur que non depuis 2011 "fréristes" et "takfioristes" font bon ménage ensemble en Syrie pour occuper le territoire syrien, en détourner la richesse pétrolière, minière, architecturale, agricole, infrastructuelle... pour le grand bénéfice de l'axe USA-OTAN-Israël. Il ne s'agirait donc pas d'un conflit inter terroriste qui pousserait la Turquie à faire place net , mais d'une mise en scène signée Erdogan pour amortir le choc que constitue le retrait en catimini des forces d'occupation du nord syrien. Le temps est dure pour le Sultan tout comme pour son allié israélien qui à l'heure qu'il est, se bat pour que l'Amérique ne se retire pas d'al-Tanf.

Mais ce n'est pas tout : la base précitée au sud d'Idlib dont les forces et les mercenaires pro-Ankara viennent, n'est pas loin des lignes de front avec l'armée syrienne et la Résistance et il y a de forte chance que ces derniers commencent à "lancer des attaques préventives", genre de tir à Iskandar russe dont ne s'est pas encore remis Erdogan et qui lui a coûté des dizaines de terroristes prêts à être envoyés au Caucase-sud. D'ailleurs cette mise en garde venue mardi de la Russie est un signe avant-coureur : le Centre russe pour la réconciliation des parties belligérantes en Syrie a averti contre une attaque au drone des terroristes pro-turque à Idlib, attaques qui vise à en accuser la Russie et les autorités syriennes. 

Le chef adjoint du centre russe, le général de division de la marine Alexander Grynkiewicz, a déclaré lundi dans un communiqué que le centre « avait reçu de nouvelles informations sur les projets de groupes terroristes d'accuser les forces gouvernementales syriennes et les forces aérospatiales russes de lancer des tirs d'artillerie et de frappes aériennes sur les centres pour l'éligibilité sur les terres sous le contrôle de formations armées illégales dans la zone de désescalade d'Idlib ».

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C'est un message russe évidemment à l'adresse d'Ankara qui semble vouloir là exploiter l'une des dernières cartouches qui lui restent à savoir des opérations sous la fausse bannière pour inciter la population civile d'Idlib contre l'armée syrienne, et retarder l'inévitable à savoir le retrait définitif turc. Pour le reste, la frappe au drone, l'armée syrienne et la Résistance l'ont déjà opéré et risquent de l'opérer encore rien que pour mettre fin à l'illusion de la victoire que rumine Ankara, après la parodie de guerre de drone dans le Haut-Karabakh. 

Les drones iraniens Karrar et Ababil de l'armée syrienne sont bien connus en Syrie pour ne jamais viser que les positions des terroristes et les viser avec une belle précision. Le Karrar surtout qui a une « grande profondeur opérationnelle », à haute ou basse altitude et qui peut reprogrammer son vol et désactiver les dispositifs de brouillage ennemis. C'est un dispositif utilisé dans des missions de reconnaissance et d'interception et qui dispose d'un système de navigation très efficace, pouvant voler à une altitude comprise entre 25 000 et 40 000 pieds. Mardi 3 novembre, il a même tiré une bombe intelligente de 500 livres, Yassin, dans le cadre des essais de l'armée de l'air iranienne à Ispahan.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV