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Syrie : Israël largué par Trump, est sur le point de perdre al-Tanf ?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Base occupée d'al-Tanf et celle des forces de la Résistance à Abou Kamal. (Photo d'archives)

Vendredi 16 octobre, des sources libanaises ont fait état de la visite à Washington du directeur de la Sûreté Générale du Liban, le général Abbas Ibrahim. Une visite de plusieurs jours qui sera marquée par des entretiens entre le général et les responsables de la CIA et du FBI. Est-ce l’enquête sur la double explosion du 4 août à Beyrouth qui l'aurait motivé, vu que les investigations, bien qu'elles avancent à pas d'escargot, contiendraient d’intéressantes données, genre "l'implication d'un facteur étranger" dans le désastre?

Après tout, l'émissaire américain Schenker qui a animé le mercredi 14 octobre le premier round des négociations indirectes sur le tracé des frontières maritimes Israël-Liban, d'habitude bien prolixe en termes de menaces et d'accusations contre le Hezbollah, se tient bizarrement trop tranquille, comme s'il avait à éviter à dessein toute provocation à l'encontre de la Résistance de peur de mauvaises surprises à venir. Or, ce serait cette même crainte de surprise qui aurait motivé les Américains à faire appel au général Ibrahim, invité à se rendre à Washington par la personne du conseiller pour la sécurité nationale américaine, Robert O’Brien.

Officiellement, le président-candidat Trump, dans une très mauvaise posture en ces temps pré-électoral, serait intéressé par un "deal" avec Assad à qui il demanderait "la mise en liberté des agents américains détenus par la Syrie". En échange de quoi? Différentes sources vont de leur spéculation : l'abrogation de la Loi César, la réduction des restrictions... Mais il semblerait que ce que demande Assad est encore plus "stratégique". C'est avec une angoisse à la limite de la panique que "Enab al Baladi", le site des takfiristes pro-Israël en Syrie évoque le retrait des forces US d'al-Tanf comme le prix à payer par Trump pour obtenir la mise en liberté des agents américains. C'est cher payé et c'est infiniment dangereux car c'est ce qu'attendent l'Iran et le Hezbollah, note le site Enab al Baladi.

Occupé depuis 2016 par les USA, ce point de passage stratégique qui se trouve sur les frontières avec l'Irak et la Jordanie sert, depuis juillet 2020, date de la fin non déclarée de la campagne israélienne dite Guerre dans la guerre, de base arrière aux frappes israéliennes contre la Syrie. Un retrait US de cette base revient de facto à sa libération et à sa prise de contrôle par l'armée syrienne et ses alliés surtout que les terroristes de Maghawir al-Thowra que les forces spéciales US y maintiennent à l'effet de déstabiliser Homs tout comme ces milliers de réfugiés du camp d'al-Rukban, en ont assez des Américains. Une fois dégagé, ce point de passage frontalier s'ajouterait à celui qui relie Abou Kamal (Syrie) à Qaëm (Irak), soit cette autre liaison stratégique que contrôlent les alliés de la Résistance de l'armée syrienne. Comparée au gain stratégique que cela constitue pour Damas et le Hezbollah, en termes de transit transfrontalier, la levée de la Loi César ne pèse presque pas, note un expert cité par le site: « En établissant un périmètre de 55 kilomètres tout autour, la base US à al-Tanf a fini, juste après l'apparition de la DCA iranienne en Syrie, par servir de base arrière à Israël. Le désengagement US est une très mauvaise nouvelle pour Tel-Aviv ».  

Mais la mauvaise posture dans laquelle se trouve le président candidat-Trump dont le magnat de presse Murdoch a même prédit l'échec, est-elle la seule motivation de cet appel de détresse lancé par O'Brian à l'adresse du général Ibrahim? La réponse est "non" : il y a 15 jours, une séquence vidéo a fait son apparition sur la toile, séquence attribuée à la "Résistance est-syrienne" et où il s'agissait de la reproduction d'une frappe à coup de "missiles souterrains" contre la base américaine à al-Tanf.

Les experts ont cru même y voir un avertissement contre les troupes US sur le sol syrien, dont le nombre extrêmement réduit est loin de constituer un facteur déterminant. « Les Américains ont terriblement peur d'une surprise de la Résistance juste avant les élections et ils ne cessent de le dire et redire. A Deir ez-Zor, un haut commandant des FDS et agent US a été liquidé il y a trois jours par une armée tribale qui agit en synergie avec la Résistance. Les convois militaires US en provenance de l'Irak ne sont plus en sécurité et la situation est encore pire en Irak. Une frappe au missile contre la base al-Tanf, c'est une criante américaine de tout instant », note un expert qui ajoute: « Mais c'est Israël qui en pâtira le plus ».

« Alors que les éléments de la DCA iranienne sont déployés en Syrie orientale, la perte d'al-Tanf revient à perdre une dernière vraie assise en Syrie. Car à Deir ez-Zor ou à Idlib, l'échec US-Israël-OTAN est presque consommé. La guerre US/OTAN au Haut-Karabakh a paradoxalement décidé la Russie de rompre ses considérations politiques et à s'en prendre directement aux terroristes d'Idlib. Les frappes russes contre les camps d'entraînement terroristes à Idlib n'ayant pas cessé de se multiplier. Après des raids massifs le 15 octobre contre les camps d'entraînement à l'ouest d'Idlib, l'aviation russe vient de lancer une nouvelle série de frappes ce samedi contre un dépôt d'armes et le camp d'entraînement terroriste à Salqin toujours à Idlib. L'épicentre des combats tend à se diriger du Levant vers le Caucase sud, au détriment d'une entité israélienne qui perd un à un ses cartes en Syrie », poursuit l'expert.

Et l'analyste de conclure: « Après avoir perdu le ciel du sud du Liban, al-Tanf tend à se perdre. L'impasse est totale pour Israël. Ce n'est pas sans raison si l'ex-chef du renseignement sioniste appelle désormais à ce qu'Assad soit assassiné, un Assad qui a promis de faire restituer le Golan. »

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV