La visite du président français à Bagdad confirme que la France a commencé à s’engager directement dans les affaires de la région pour consolider son influence.
Dans un article publié ce mercredi sur le site Al-Maalomah, l’analyste politique irakien, Sabah al-Aqili, a écrit que la visite d’aujourd’hui du président français Emmanuel Macron à Bagdad s’inscrivait dans une vision française de profiter de la campagne présidentielle aux États-Unis pour développer les intérêts de Paris au Moyen-Orient en essayant de s’attribuer l’initiative diplomatique et politique des dossiers régionaux.
« Aujourd’hui, Macron propose une initiative internationale pour développer la paix dans la région où l’Irak est un acteur important », écrit Sabah al-Aqili.
Selon l’analyste irakien, la visite du président français à Bagdad confirme que la France a commencé à s’engager directement dans les affaires de la région pour consolider son influence et défendre ses intérêts dans la région. « Dans ce droit fil, Paris veut profiter du fait que tout le monde s’occupe aux États-Unis de l’élection présidentielle de novembre.
Après ses deux visites récentes au Liban, le président Emmanuel Macron se rend en Irak pour s’entretenir avec des hautes autorités irakiennes. Lors d’une conférence de presse commune avec le président irakien Barham Saleh, Macron a déclaré aux journalistes que la communauté internationale aurait intérêt à défendre l’Irak face au terrorisme et à soutenir Bagdad devant ses défis économiques et sécuritaires.
Près d’un mois après les explosions meurtrières au port de Beyrouth le 4 août, le président français a effectué sa deuxième visite au Liban. L’Élysée annonce que le but du déplacement du président Emmanuel Macron à Beyrouth est d’examiner avec les autorités libanaises la possibilité d’aides urgentes de Paris à la reconstruction de Beyrouth.
En effet, à l’intérieur du Liban, les explosions du port de Beyrouth ont créé de fortes tensions politiques et économiques, l’occasion pour l’opposition d’organiser des rassemblements à Beyrouth et d’autres villes libanaises contre le gouvernement et ses politiques économiques.
Les tensions de plus en plus intenses sur les plans politiques, économiques et sociaux, ont amené le président Michel Aoun à parler d’une “crise sans précédent” dans l’histoire du pays, en soulignant que la crise actuelle serait le résultat de l’accumulation depuis plusieurs décennies des problèmes politiques et économiques du pays. Le président Aoun en a conclu que les Libanais exigeaient un changement structurel élargi en soulignant que le temps était arrivé pour l’application de ce grand changement.
Dans le même temps, le terrain est devenu favorable pour l’ingérence des puissances étrangères dans les affaires intérieures du Liban. Trois jours seulement après la double explosion du port de Beyrouth, le président français, Emmanuel Macron, s’est rendu à Beyrouth avec un grand geste de solidarité et de grandes promesses d’aides économiques et financières aux Libanais. Mais dès son arrivée à la capitale libanaise, il a déclaré clairement que ces aides seront consacrées au Liban à condition que le pays applique des réformes politiques structurelles.
La prise de position du président Macron a suscité la vive réaction des milieux politiques et des médias du pays. Ces derniers rappellent que le protectorat français avait terminé en 1943 et que le dernier soldat français avait quitté le Liban en 1946, et estiment que les déclarations du président Emmanuel Macron témoignaient des efforts de Paris de s’immiscer de nouveau dans les affaires intérieures du Liban.