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Après l'attaque en Libye, le coup d'État au Mali, le siège navale de l'Algérie?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
La marine algérienne accompagnée des unités terrestres. ©Twitter

Le boucle est bouclé : Après les risques de conflagration qui émanent de Libye et du Sahel, voilà qu’un nouveau danger sérieux pointe à partir des frontières nord. La confrontation navale qui se déroule dans le Bassin méditerranéen, impliquant la France, la Grèce, la Turquie, tous de vrais faux ennemis, visent-ils à compléter l’encerclement terrestre de l’Algérie ? Après avoir débouché sur l’implantation de deux grandes bases de l’OTAN en Libye, à al Watiya et à Tripoli, le conflit libyen s’est apaisé sur les frontières cédant la place aux troubles internes.

Mais à peine ce conflit apaisé, le Mali vient de plonger dans le chaos à la faveur d’un coup d’État spectacle qui s’est déroulé sous les yeux de Barkhane rien que pour déposséder l’État et l’armée maliens de l’initiative et de contrer ce mouvement anti-USA et anti-OTAN croissant, qui si il se poursuit, irait sans doute nettoyer tout le Sahel des forces occidentales. L’Algérie a très bien à Bamako ce vendredi, où il a affirmé à la junte militaire, connue pour ses rapports avec le Pentagone et ses unités spéciales, que le Mali est un pays « extrêmement important » pour l’Algérie et tout ce qui concerne ce pays voisin « nous concerne aussi ».

« Je suis venu sur instruction du Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, pour écouter d’abord, discuter et échanger les points de vue sur la situation au Mali de manière à ce que le peuple malien puisse vivre dans la paix, la sérénité et la concorde », a-t-il souligné. Mais l’appel du président algérien et son MAE risque de rester inaudible vu que la junte au pouvoir a pour mission d’abord d’étouffer le mouvement anti-occupation à l’intérieur et de rependre les tensions et la violence terroristes à l’extérieur et ce, via une neutralisation de l’armée malienne voire son retrait forcé de toutes les régions qu’elle a réussi à reprendre ces dernières en en boutant Barkhane. Mais les surprises de l’axe US/OTAN/Israël pour l’Algérie n’en reste pas là, sa guerre hybride ayant aussi un volet « naval ». 

La confrontation navale qui se déroule dans le Bassin méditerranéen ne peut pas épargner l’Algérie qui y joue un rôle prépondérant de par sa position stratégique et de par son influence dans la région. Puissance maritime régionale, la marine algérienne est dotée d’une flotte supérieure en qualité et en nombre que celles de la majorité des pays, y compris de la rive nord de la Méditerranée. C’est dans la perspective d’une menace navale qui semble se rapprocher que l’Armée algérienne a lancé un avertissement vendredi.

Le message du chef d’état-major de l’ANP, le général de corps d’armée Saïd Chengriha, sur la suprématie future des forces navales algériennes, n’est pas anodin. Il résonne comme une mise en garde aux puissances étrangères qui se livrent à des gesticulations dans l’est de la Méditerranée. La flotte navale algérienne sera mise en branle si jamais une menace venait à toucher l’Algérie, dans ce contexte de préconflit qui met aux prises la Turquie et la Grèce appuyée par la France. 

Le 5 juillet, le quotidien El Espanol affirmait : alors que l’accord militaire qui lie les États-Unis à l’Espagne sur l’occupation de la base navale de Rota, sur la côte atlantique dans le sud-ouest de l’île ibérique, arrive à expiration en mai 2021, l’armée américaine pourrait déménager ses navires vers la base de Ksar Sghir, dans le détroit de Gibraltar, au nord du Maroc ». Le siège naval de l’Algérie commence donc à prendre forme. Sauf que comme l’a dit le chef d’état-major algérien, « “la marine algérienne a vécu son âge d’or, et elle était incontestablement la première puissance navale et constituait une force redoutable en mer Méditerranée.” Et il est temps qu’elle fasse à un grand retour. 

« Ce glorieux passé, outre de constituer une source de fierté, renforce notre détermination à remettre sur la bonne voie nos Forces navales et à en faire une force de dissuasion dont la notoriété est à l’image de celle de l’Algérie indépendante, aux racines révolutionnaires et séculaires, et dont les capacités combatives et opérationnelles sont en mesure de répondre aux multiples enjeux et défis auxquels notre monde est désormais exposé. » 

Certains observateurs verraient d’un bon œil que cette force navale conventionnelle se dote aussi d’une composante asymétrique et pour ce faire, se tourner vers des alliés de poids : l’Iran et son expérience de face-à-face avec l’axe US/OTAN serait une excellente référence.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV