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Le non chinois au blocus militaire iranien est un casus belli à Israël (Hook)

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les présidents iranien et chinois, respectivement, Hassan Rohani et Xi Jinping. (Photo d'archives)

Ce désormais sur le point de départ, l'émissaire US pour l'Iran, Brian Hook, dont la politique dite "pression maximale" contre l'Iran est désormais un motif de dénonciation et de critiques dans les milieux politiques les plus anti-iraniens des États-Unis, puisque parfaitement contre-productive, s'est lâché lundi 24 août pour s'en prendre à la Chine. Cette Chine que les USA ont tout fait pour bouter d'Israël au grand bénéfice de l'axe de la Résistance qui dans sa stratégie de rapprochement vers l'Est voyait à travers ce lien Pékin-Tel-Aviv, une pierre d'achoppement.

Au fait, le méga non de la Chine à l'embargo militaire contre l'Iran prononcé le vendredi dernier en plein Conseil de sécurité renvoie à cet accord stratégique de 25 ans que Téhéran a signé avec Pékin et qui fait de la Chine un acteur de poids au Moyen-Orient. Certains disent même que ce fut à partir de cet accord qui consacre à terme la fin de l'influence US en Asie de l'Ouest que l'Amérique, déjà économiquement perdante face à Taiwan chinois, aurait poussé les monarchies du golfe Persique à médiatiser leur normalisation avec Israël. Histoire de prouver que l'alliance sino-iranienne a un prix stratégie à payer à la fois pour l'Iran, mais aussi pour la Chine. C'est dans ce sens que Brian Hook a accusé le lundi 24 août  Pékin "d'avoir porté atteinte à la sécurité d’Israël", en disant "non" à la prolongation de l’embargo sur les armes imposé à l’Iran. 

« La Chine mine la sécurité d'Israël. Elle a voté contre la prolongation de l'embargo sur les armes imposé par les États-Unis à l'Iran. Pékin cherche à apporter une assistance économique à l'Iran. Les États-Unis sont un bien meilleur allié d'Israël que la Chine et Pékin a montré qu'on ne pouvait pas leur faire confiance concernant la politique iranienne », a-t-il précisé au moment où Pompeo se trouve à Tel-Aviv pour plaider la cause de la guerre contre l'Iran et la Chine. Ce que les États-Unis sont entrains de faire est ni plus ni moins un très heureux clivage des pro et des anti-Israël autour du noyau de puissance régionale émergente qu'est l'Iran, estime un analyste. "En le faisant, ils aident carrément l'Iran et ses alliés de la Résistance à mieux leur faire face à eux et aux Israéliens, estime un analyste. 

"Au fait, pour la Chine, Israël perd très rapidement tout intérêt surtout depuis qu'il s'est mis à rompre le plus gros contrat d'assainissement de l'eau signé avec Pékin, et ce, sous pression de Pompeo et à peine 24 heures avant la mystérieuse disparition de l'Ambassade chinois à Tel-Aviv. Ces dernières semaines, la Chine ne cesse de soutenir avec une véhémence inouïe et toujours croissante l'Iran et on en a vu la manifestation non seulement au Conseil de sécurité et au sujet de l'embargo sur l'arme contre l'Iran, mais aussi concernant la menace US de recourir au snapback. Pékin semble commencer un virage très doux en termes de ces tendances pro Tel-Aviv, ce qui est plutôt une très mauvaise nouvelle pour Israël. Le coup de grâce aura été d'ailleurs l'exclusion de la Chine des réseaux 5G israéliens, poursuit l'expert.  

Pas plus tard que lundi, le porte-parole du ministère chinois des A.E. a fait valoir que 13 des 15 membres du Conseil de sécurité diraient non au snapback qualifiant d'insensée la démarche américaine contre l'Iran étant donné que Washington ne fait plus partie du PGAC. Au fait, la Chine est bien consciente du jeu des Américains qui déclenchant le processus de normalisation Émirats/Israël, un jeu qui consiste à faire de ce duo un obstacle au vaste projet "une Ceinture, une Route" de la Chine. D'où d'ailleurs cet empressement US à introduire Israël dans la région de la Corne de l'Afrique où la Chine jouit d'une présence militaire et économique immense. Aussitôt après la normalisation avec Abou Dhabi, entité rivale de la Chine rien que par son expansionnisme portuaire, Tel-Aviv s'est tourné vers le Soudan, autre pays clé de la corne de l'Afrique. 

« J’espère voir de positives évolutions dans les relations entre Israël et le Soudan », a déclaré d'ailleurs le représentant US, Brian Hook. Pour l'empire du Milieu, Israël est une carte "brûlée" qui n'a plus aucun intérêt surtout depuis que l'Iran et l'axe de la Résistance avec ses extensions irakienne, libanaise, yéménite et syrienne est entré en jeu. Les semaines à venir verraient peut-être même un front maritime Chine/Résistance contre les USA et leur duo Émirats-Israël, a dit l'expert. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV