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Fin du blocus militaire contre l'Iran ou comment l'alliance Iran-Chine-Russie a pris de court les USA

La capacité A2/AD iranienne basée entre autres sur une DCA extensible./Thai Military and Asian World

Les stratégistes militaires US en ont été pour leurs frais quand, Dans la soirée de samedi 15 août, la désormais ex superpuissance US a si lamentablement perdu la bataille face à l'Iran au sein d'un Conseil de sécurité où trois de ses alliés ont refusé de voter en faveur d'une prolongation du blocus militaire contre l'Iran. Jusqu'ici la quasi totalité de leur publication ne cessait d'affirmer que la stratégie A2/AD iranienne se réduit à la seule militaire.

Or à New York, la diplomatie a agi en fidèle pendant de la force armée iranienne et mis en miette ce pouvoir rassembleur basé sur le chantage, intimidation et de soudoiement, dont jouissaient jusqu'ici les USA dans la quasi totalité de ses batailles face à l'Iran. Mais quel en est le premier effet? Le double non sino-russe au maintien du blocus militaire contre l'Iran vient de faire sauter un verrou que les analystes militaires américains qualifient d'ors et déjà de "cata stratégique".

The National Interest y revient :

" Le 2 août, les États-Unis et Israël ont mené la deuxième version d'Enduring Lightning, un exercice conjoint au-dessus d'Israël visant à améliorer les capacités de frappe air-air et au sol des F-35 de cinquième génération de l'armée de l'air américaine et israélienne. L'exercice a opposé les F-35 «air bleu» des États-Unis et d'Israël aux F-35  «air rouge» d'Israël et simulé des menaces balistiques sol-air. Et ce scénario reflète ce à quoi l'armée de l'air israélienne ou américaine pourrait s'affronter, maintenant que l'embargo sur la vente d'arme contre l'Iran a toute les chances d'être levée.

En Israël, il y a une nette préoccupation concernant les capacités aériennes iraniennes, capacités qui risquent même de dépasser les F-35 et les F-22 si la Russie et la Chine se mettent à commercer militairement avec l'Iran. L'Iran a déjà investi dans des systèmes de défense aérienne russes modernisés, tels que le S-300 et parvenu à en fabriquer une, "Bavar 373".

"C'est un système qu'il compte déployer en Syrie pour contrer les frappes d'Israël, ce qui est loin d'être une nouvelle rassurante.  En 2019, l'Iran a voulu se procurer le S-400, le système de missiles sol-air mobile russe hautement performant et on dit que le "Bavar 373" n'en est pas trop loin. Moscou qui a dit non à l'embargo anti-Iran ne tardera pas à vendre à Téhéran le S-400 ainsi que ses Su-35 dont les Iraniens sont particulièrement preneurs. Cible de lourdes sanctions, l'Iran a déjà fabriqué plusieurs types d'avions à partir de F-5 et F-4 et on connait l'habilité des pilotes de chasses iraniens. Une armée de l'air renforcée iranienne avec des Su-35 voire l'avion de 5e génération russe Su-57 est propre à donner du grain à moudre à la fois aux pilotes israéliens et américains. Le 25 juillet, un pilote iranien d'un avion de ligne Mahan a procédé au dessus de Homs au centre de la Syrie et face à une opération d'interception et d'inspection de 2 F-15 américain, à une double manœuvre d'évitement qui en dit long sur ce qui pourrait être un premier face à face aérien d'un chasse iranien avec un chasse israélien ou américaine". 

Et l'article d'ajouter : mais le double "non" au Conseil de sécurité contre les Etats Unis a également été chinois, Pékin dénonçant "le comportement coercitif" de Washington. Il va sans dire que depuis l'annonce d'un accord stratégique de 25 ans entre Téhéran et Pékin, ce dernier continue à s'approcher militairement de l'Iran et on parle déjà des projets "naval" sino-iranien non seulement dans le golfe Persique mais aussi en océan Indien où le commandement en chef de la marine du CGRI affirmait dès le moins de juin vouloir ériger la première base navale permanent de l'Iran. Mais tout ceci n'est rien comparé à ce que les Iraniens puissent acquérir en rapport au concept trop chinois de A2/AD (anti accès-anti déni). En effet les Iraniens disposent déjà de nombreux éléments d'un complexe multicouche A2/AD composé des mines iranienne; de missiles de croisière anti-navires dans le détroit d'Hormuz et d'un puissant réseau de DCA au-dessus de l'Iran qui l'a renforcé à l'aide de son premier satellite militaire."

Et l'article de conclure : "Au moment où les USA et la Chine sont engagés dans un bras de fer en mer de Chine et mène des manœuvres parallèle, les Iraniens n'iraient pas perdre l'occasion d'en tirer leçon. La Chine change de posture stratégique et  son armée simule des opérations d’interdiction d’accès et de suppression contre les forces US en Asie-Pacifique. Vendre des armes à Téhéran permettrait à Pékin de gagner la faveur d'un Iran riche en énergie et stratégiquement situé tout en menaçant simultanément les intérêts américains au Moyen-Orient. C’est particulièrement problématique pour Washington, Israël , puisque Pékin a développé, comme vient de le prouver la récente manœuvre chinoise en mer de Chine, des capacités anti-refus de zone d’accès les plus redoutables au monde (A2/AD). Si Pékin fournit ces capacités A2/AD à la République islamique, cela augmenterait considérablement le risque pour les forces américaines et israéliennes surtout qu'en Iran l'analyse dominante de la récente normalisation Emirats/Israël que les USA sont sur le point de retirer de la région."
 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV