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Iran-Chine : pourquoi les USA ont connecté la DCA israélienne à leur réseau intégré THAAD?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
La base US/GB à Diego Garcia.(illustration)

Le chef de l'état-major US, le général Milley qui a fait une escale le 23 juillet au Néguev, ne s'y était pas rendu en territoires occupés pour remonter le moral aux troupes de Gantz qui vivent l'enfer à l'idée d'avoir à subir à tout instant la riposte du Hezbollah. Après tout l'entité sioniste avec tout ce qui compte, ne représente aux yeux des Américains qu'une base militaire, une de plus, plantée au cœur du Moyen-Orient et ce, à l'effet d'éterniser la présence militaire US en Asie de l'ouest. Ce qui a poussé surtout Milley à se déplacer à la base aérienne de Nevatim, aura été le pacte stratégique que l'Iran a signé avec la Chine dès 2016 lors de la visite de Xi Jinping à Téhéran et que les deux parties ont décidé de finaliser cette année à la grande surprise des Américains. 

Jamais les Etats-Unis n'auraient cru que la Chine finirait par débarquer militairement dans le golfe Persique, par la porte parfaitement hermétique de l'Iran, pire ennemi de l'impérialisme US en Asie de l'ouest. Mais cela semble être désormais le cas. 

Les récents exercices militaires iraniens, organisés à la fois en mer, en terre et dans les airs, où l'Iran a dévoilé quelques-unes de ses cartes qui pourraient royalement servir son alliance stratégique anti US avec la Chine ont fini par prouver que les appréhensions US au sujet de cet accord sino-iranien ne seraient pas si infondée. Le commandant en chef de l'aérospatial du CGRI, le général Hajizadeh a annoncé jeudi 30 juillet le succès des missiles balistiques de haut précision iraniens tirés depuis le désert du centre de l'Iran à détruite une cible calquée sur le modèle du radar THAAD, X AN/TPY-2, conçu par Raytheon. Cela veut dire très exactement que ce système de DCA intégrée US, dont des pièces se trouvent à Guam, en mer de Chine, voire bientôt à Taïwan, est parfaitement accessible aux missiles iraniens et qu'une grosse perturbation au Moyen-Orient pourrait les affecter aussi en Mer de Chine. Mais il y a plus.

Cité par Al-Masdar News, l'armée israélienne a annoncé ce samedi avoir signé un accord de coopération avec les États-Unis concernant des "projets conjoints de défense aérienne", selon lequel accord, les armées de l'air israélienne et américaine spécifient les modalités de l'interopérabilité entre le missile américain THAAD (déployé au sud d'Israël) et le Dôme de fer israélien en cas d'urgence dans la région". L'urgence dans la région ce serait la guerre avec l'axe de la Résistance et le fait que le THAAD veuille appuyer le Dôme de fer signifie que la DCA multicouche israélienne ne vaut pas un sou et que pour Israël une frappe aux missiles d’envergure marquera la fin. Mais cela veut dire également que les Etats Unis vient de rallier l’entité sioniste à leur face-à-face contre la Chine et à la présence militaire chinoise au Moyen-Orient qu'une alliance avec l'Iran rendra totalement possible. Il y a une semaine l'US Army a envoyé ses conseillers en Arabie saoudite et plus précisément à la base de King Khaled non loin de Riyad pour y planter une autre batterie de THAAD, avec évidemment le même souci d'étendre le front anti sino-iranien à la zone arabe.

Mais de quoi ont peur les USA?

Le THAAD vient-il d'être interconnecté à la DCA US pour contrer les puissants missiles du Hezbollan, une reproduction de ceux qui se sont mortellement abattus sur la base US d'Aïn al-Asad ou l'enjeu est encore plus grand? Pour les Etats-Unis il est désormais évidement qu'une alliance militaire Chine/Iran avec en toile de fond des coopérations dans le port iranien de Chabahar et partant en océan Indien ne pourra aller sans nuire à l'atout-clé du Pentagone dans la région, la base militaire américano britannique de Diego Garcia. 

L'accord sino-iranien permet aux deux pays d’avoir des bases permanentes non loin des trois détroits-clé d'Oman (Hormuz, Bab el-Mandeb et Malacca), dans le golfe Persique et dans l'océan Indien, afin de mieux traquer les agissements de la marine américaine et de ses alliés dans la région. L'exercice d'envergure Grand Prophète-14 a d'ailleurs mis en lumière à quel point l'Iran a avancé en terme de concept de guerre "intégrée" et comment la Marine, l'Armée de terre et l'Armée de l'air iraniennes sont habiles à s'interconnecter et à traiter des donnés même en rapport avec l'espace. Tout ceci présage l'idée d'un commandement militaire conjoint qui pourrait être à l'avenir irano-chinois, ou mieux, comme ce fut le cas lors des exercices navales Iran-Russie-Chine en décembre 2019.

Le commandant de la force navale du Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI), l’amiral Alireza Tangsiri, présent aux exercices "Grand Prophète-14", avait d'ailleurs évoqué l'idée en parlant au mois de mai de la décision iranienne de construire une nouvelle base militaire dans l’océan Indien et ce, pour protéger les navires de pêche et commerciaux de la piraterie et de la force navale multinationale dirigée par les États-Unis, laquelle coalition est déployée dans le golfe Persique sous prétexte de surveiller la circulation maritime dans les eaux régionales. L’accord sino-iranien ouvre à la Chine l’accès à un certain nombre de ports iraniens, dont Chabahar entre autres. En Israël, Milley a pensé donc moins aux Sionistes et à leurs déboires présents qui ont fait d'eux une "proie facile" pour la Résistance qu'à cette terrifiante perspective, un axe sino-irano-russe, capable de défier l'Amérique du golfe Persique à la mer de Chine avec un point culminant, l'océan Indien. 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV