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Les USA annoncent avoir violé eux-mêmes la loi César...

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un général américain (à gauche) serre la main d’un commandant des FDS, à Manbij, le 7 février 2018. ©AP

A peine un mois et demi : cette loi César que les USA ont inventée pour affamer le peuple syrien et qui en fin de compte n'a servi qu'à écarter de la scène économique syrienne, les amis arabes de Washington au grand bénéfice de la Russie et évidemment de l'Iran, Washington devient la première partie anti-Assad à la violer. Selon Al-Monitor, "les FDS du nord-est de la Syrie ont signé un accord avec une société pétrolière américaine et c'est ce que reconnaît Pompeo dans sa plus récente audition devant le Sénat le jeudi 30 juillet. Évidemment aux États-Unis où rien ne fonctionne en ce moment, personne ne tient rigueur au président et à son clan de s'être ridiculisé de la sorte, puisque tout le monde sait que la loi César était moins destinée à l'Iran et à la Russie qu'aux alliés arabes voire européens de Washington. 

Selon Al-Monitor, "l'accord qui prévoit la commercialisation du pétrole dans le nord-est syrien, le développement et la modernisation des champs existants, aurait été signé la semaine dernière avec la société Delta Crescent Energy LLC, une société organisée selon les lois de l'État du Delaware, le deuxième plus petit État américain qui a la sixième plus petite population du pays et qui est souvent décrit comme un paradis fiscal en raison de ses lois favorables aux entreprises et de ses faibles taxes. Environ 50 % des entreprises américaines cotées en bourse à New York ont leur siège au Delaware. Côté opacité et blanchiment d'argent que les recettes du pétrole de contrebande syrien devraient fournir, le contrat a tout prévu. Al-Monitor ne donne pas plus de détails sur la société, mais a seulement déclaré que le contrat était en pourparlers depuis « longtemps » et qu'elle avait reçu une licence OFAC -licence du Tresor US-pour opérer en Syrie.

Mais l'échec de la Loi César ainsi consommé par l'Amérique elle-même est-il tout dans cette histoire?

En effet cette abracadabrante "modernisation des sites pétroliers du Nordst syrien" intervient en pleine montée en puissance des opérations commandos, d'attaques à la bombe et aux missiles visant les convois militaires US en provenance de l'Irak et certains analystes y voient surtout une réaction un peu maladroite des USA à l'idée d'avoir à faire face non seulement à un clash direct avec l'armée syrienne et ses alliés mais aussi avec les Syriens eux-mêmes. 

Citant Lindsley Graham, le sénateur Faucon US, Al Monitor fait d'ailleurs écho à cette inquiétude quand il reconnaît que l'histoire du pétrole syrien n'est qu'un prétexte : "Les faucons de l'administration Trump ont longtemps considéré la coalition contre Daech avec les FDS comme une distraction d'un objectif plus important - lutter contre l'influence "iranienne" en Syrie. La protection du pétrole permettrait aux forces américaines de passer à une mission axée sur l'Iran et ses alliés après la défaite de Daech, d'autant plus qu'une "route d'approvisionnement iranienne clé vers le Liban" passe près de la zone riche en pétrole de Deir ez-Zor. Et cela garderait la précieuse ressource hors des mains de Bachar al-Assad, le dirigeant de la Syrie soutenu par l'Iran".

Un contrat signé avec une obscure société US ne serait donc qu'un paravent pour couvrir les méfaits américains destinés à pérenniser la présence militaire yankee au Levant, le trafic de troupes et d'armements qui n'est plus de toute quiétude depuis quelque temps. Et puis il y a cet accord militaire particulièrement important que la Syrie a signé avec l'Iran il y a presque un mois avec en toile de fond le déploiement de la DCA made in Iran en Syrie. 

Une première démonstration de cette DCA composée surtout de Khordad-3 a eu lieu le 21 juillet quand une vague de missiles de croisière israéliens a été interceptée et détruite dans le ciel d'Israël. Mais d'autres surprises sont à venir : car l'État syrien n'irait pas permettre aux USA de construire des raffineries en plein territoire syrien, dans l'objectif de créer un État pétrolier kurde à rallier plus tard au Kurdistan irakien, "sorte de noyau de séparatisme" à miner l'autorité de l'État. Graham et d'autres décideurs ont utilisé du pétrole pour vendre à Trump une présence américaine continue dans l'est de la Syrie. Mais cette idée pourrait se retourner contre les États-Unis maintenant qu'ils ont eux-mêmes violé la Loi César. et ce à un double titre, économiquement et militairement. La guérilla anti-US va s'amplifier à coup sûr, affirme un analyste cité par Al-Monitor qui ajoute : "Les forces américaines déployées à l'est de l'Euphrate en Syrie ont récemment étendu leur base militaire à la base d'al-Chaddadi à Hassaké où des incidents anti-Us ne cessent de se multiplier".

Pour plus de détails: Une base permanente US en Syrie échappera-t-elle des frappes russes ?

"En 2010, la Syrie produisait environ 380 000 barils de pétrole brut et 24 millions de mètres cubes de gaz par jour. La production pétrolière était concentrée dans deux régions: l’une autour de la ville de Deir ez-Zor, où les compagnies étrangères telles que Shell et Total opéraient et d’où environ un tiers du pétrole était extrait et l’autre plus au nord, autour des villes de Hassaké et Qamichli, d’où était extrait le pétrole lourd principalement par la société publique Syrian Petroleum Company et de plus petits opérateurs étrangers. Au printemps 2013, des groupes terroristes ainsi que le Front al-Nosra, affilié à al-Qaïda, se sont emparés d’une partie de la ville de Deir ez-Zor et de ses alentours, y compris de nombreux champs pétrolifères. Mais ce pétrole est une arme à double tranchant : les Syriens ne toléreraient pas d'être affamés alors que les Américains détournent leur pétrole", ajoute l'analyste. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV