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Kazemi à Téhéran, Zarif à Moscou: la stratégie croisée de l'Iran

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif (G) et son homologue russe, Sergueï Lavrov à Moscou, le 16 juin 2020. ©AFP

La visite du Premier ministre irakien à Téhéran et le déplacement du ministre iranien des Affaires étrangères à Moscou où les deux parties ont prolongé leur accord de coopération de 20 ans mettent en évidence une nouvelle perspective pour contrecarrer l’unilatéralisme des États-Unis.

Le Premier ministre irakien Mustafa al-Kazemi a rencontré, mardi 21 juillet à Téhéran, des responsables de haut rang de la République islamique d’Iran dont et surtout l’Ayatollah Khamenei.

À Téhéran, al-Kazemi a souligné que Bagdad ne permettrait à personne de représenter une menace contre Téhéran, depuis le sol irakien, et que l’Irak souhaitait approfondir ses relations avec l’Iran, dans le cadre du principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des deux pays.

Le président iranien et le Premier ministre irakien ont souligné que les deux pays étaient déterminés à porter à 20 milliards de dollars le volume de leurs transactions commerciales.

Dans la foulée, Anis Naqach, analyste libanais et coordinateur du Centre de recherches stratégiques d’Aman, a déclaré, dans une interview exclusive avec la chaîne de télévision al-Mayadeen, que la visite de Mustafa al-Kazemi en Iran était, en effet, une réaction aux tentatives de l’Arabie saoudite et des États-Unis qui voulaient convaincre l’Irak de mettre un terme à ses coopérations avec l’Iran dans le domaine d’hydrocarbure. « Autrement dit, les Américains et les Saoudiens ont, en quelque sorte, accéléré, non intentionnellement, la signature d’un contrat d’électricité entre l’Irak et les monarchies arabes du golfe Persique. »

« Le Premier ministre irakien est déterminé à concrétiser la loi, adoptée par le Parlement, sur l’expulsion des militaires américains d’Irak et se trompe donc quiconque croyant que la Résistance irakienne s’est affaiblie après l’assassinat du général de corps d’armée iranien, Qassem Soleimani, le commandant de la Force Qods du Corps des gardiens de la Révolution islamique », a expliqué Anis Naqach.

Et d’ajouter : « Quiconque compte sur la présence des États-Unis dans la région, sera déçu. L’Iran et la Russie semblent déterminés à contrecarrer les États-Unis qui ne respectent nullement la souveraineté d’autres pays et s’ingèrent dans leurs affaires intérieures ».

Toujours dans ce contexte, Ehsan al-Shammari, président du Centre de réflexion politique, a confié, à al-Mayadeen, que l’Irak était bien en mesure de faire la distinction entre ses amis et ennemis. « L’Irak ne cherche pas l’animosité et al-Kazemi souhaite garder l’Irak à l’abri de tous les conflits », a-t-il ajouté.

« Mustafa al-Kazemi n’a pris aucune position vis-à-vis des dossiers de la région et cet état d’impartialité aura d’importants impacts sur la stabilité de l’Irak », a déclaré Ehsan al-Shammari.

D’autre part, le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, s’est rendu à Moscou où il a rencontré le président Poutine et le Premier ministre russe.

Lors de cette visite, les deux parties sont tombées d’accord sur le renouvellement d’un accord bilatéral pour 20 ans de plus. Les hommes d’État russes et iraniens ont proposé la formation d’un bloc, composé des pays étant sous le coup de sanctions américaines, comme l’Iran, la Russie et la Chine, afin de minimiser les effets des sanctions.

Dans la foulée, Vyacheslav Matuzov, ancien diplomate russe, a déclaré que la visite de Mohammad Javad Zarif revêtait une importance toute particulière. « Il s’agit d’un nouveau pas vers une coordination plus renforcée entre les deux pays », a souligné Vyacheslav Matuzov, ajoutant que l’ambiance de la rencontre entre Zarif et son homologue russe était très positive.

« Les décisions prises par Washington pour isoler l’Iran, la Russie et la Chine émanent d’une pensée rétrograde car les relations irano-russes ont été déjà bien approfondies », a expliqué l’ancien diplomate russe.

Al-Mayadeen conclut : « Un nouveau plan politique et économique destiné à contrecarrer l’unilatéralisme des États-Unis est en train de se former alors que les relations entre les États-Unis et leurs partenaires et alliés se détériorent et ils ont perdu en grande partie leur position en tant que la police mondiale ».

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SOURCE: FRENCH PRESS TV