Des sources informées ont fait état de la prochaine visite du ministre français des Affaires étrangères au Liban où il devrait rencontrer de hauts responsables du pays.
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian rencontrera lors de sa visite au Liban Michel Aoun, président libanais, et Nabih Berri, président du Parlement ainsi que le Premier ministre Hassan Diab, a rapporté le quotidien panarabe ach-Charq al-Awsat cité par le site libanais Naharnet.
Paris attend toujours de sérieux signes positifs de la volonté des autorités libanaises de faire face à l'escalade de la crise dans ce pays, a déclaré une haute autorité française.
Le message de Paris au Liban serait de ne pas compter sur les amis à l'étranger, note le site internet qui précise que des autorités bien informées ont démenti toute spéculation sur un accord en coulisse entre Paris et Washington sur une alternative à Hassan Diab par le gouvernement actuel.
« Paris a souligné à plusieurs reprises que sa principale priorité est d'aider le Liban et que ce pays ne devrait pas entrer dans la tension entre l'Iran et les États-Unis », a ajouté Naharnet, citant cette autorité française.
Le Premier ministre libanais a récemment souligné la non-démission du gouvernement actuel à la suite d'une rencontre avec le cheikh Abdul Latif Daryan, le mufti sunnite du Liban. Diab a déclaré que le gouvernement tentait d'alléger les souffrances des citoyens libanais à travers diverses initiatives, telles que la fourniture de colis d'aide aux familles pauvres, l'allocation de 1 200 milliards de dollars aux secteurs industriel et agricole, etc.
À la veille de sa visite à Beyrouth, le ministre français des Affaires étrangères a déclaré aux responsables libanais que s'ils souhaitent que leur pays soit soutenu par Paris pour sortir de la crise économique, ils doivent prendre des mesures pratiques, des réformes qui plairait à l'Élysée.
« Aidez-nous à vous aider », s’est adressé Jean-Yves Le Drian aux autorités du gouvernement libanais, prétendant la possibilité d'un effondrement au Liban. « Nous sommes prêts à aider nos amis libanais. Les responsables libanais doivent coopérer dans ce domaine ».
« Le gouvernement du Premier ministre Hassan Diab qui a été formé en janvier dernier après des mois de crise politique a promis des réformes dans un délai de 100 jours mais ces réformes n’ont pas été réalisées », a ajouté le chef de la diplomatie française.
À la suite d’une crise sans précédent, début mai, le Liban a demandé l'aide financière du Fonds monétaire international (FMI) dans le sillage de l'annonce d'un programme de réforme et d'une reprise économique, a écrit Le Figaro.
Les négociations avec le FMI se sont achevées alors que Kristalina Georgieva, la directrice de cette organisation, a reconnu fin juin qu'il n'y avait aucune chance que cette demande soit satisfaite.
« Si les Libanais ne prennent pas l’initiative nécessaire pour changer leur situation, la France et la communauté internationale ne pourront rien faire », a précisé Le Drian.
Lors de la réunion de décembre du Groupe libanais de soutien international (SIG), dirigée par la France et à laquelle ont participé plusieurs pays européens et arabes, toute aide financière au Liban a été conditionnée à certaines réformes immédiates. « La crise économique sans précédent au Liban, qui dure depuis près d'un an, s'est accompagnée d'une forte baisse de la valeur de la monnaie nationale. Actuellement, 45% de la population du pays vit en dessous du seuil de pauvreté et plus de 35% de sa population active est au chômage », a conclu Le Figaro.