L’attaque menée par les forces du maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est libyen, contre la base aérienne d’al-Watiya a montré que ces forces perdent leur patience devant l’aventurisme turc et qu’ils cherchent à faire une nouvelle démonstration de force.
La base aérienne d’al-Watiya est un aéroport militaire du district de Nuqat al-Khams, dans l’ouest de la Libye. Elle se trouve à 27 kilomètres à l’est de la frontière tunisienne et à 125 kilomètres de Tripoli, la capitale libyenne. Cette base militaire peut couvrir une grande partie de l’espace aérien du nord-ouest de la Libye.
Pour faire preuve de sa ferme décision de soutenir le gouvernement d’union nationale basé à Tripoli et reconnu par la communauté internationale, le président turc Recep Tayyip Erdogan a envoyé les généraux les plus hauts placés de son armée à visiter la base aérienne d’al-Qatiya afin d’y préparer le terrain à l’atterrissage des F-16 turcs.
Très peu de temps après l’installation des systèmes de défense antiaérienne turcs dans la base d’al-Watiya, des avions de combat non identifiés ont mené un raid surpris contre la base et ont détruit les systèmes turcs.
Jusqu’à présent aucun des soutiens étrangers de Khalifa Haftar n’a revendiqué la responsabilité de cette attaque. Cependant, des médias proches du gouvernement d’union nationale à Tripoli accusent l’aviation russe d’être derrière ce raid. Certains autres milieux estiment que ce seraient les Rafale de l’aviation émiratie qui auraient décollé d’une base aérienne en Égypte pour mener cette attaque aérienne.
Des observateurs disent que le gouvernement turc avait décidé d’installer des systèmes de DCA et des équipements de guerre électronique dans la base aérienne d’al-Watiya en Libye afin de perturber les activités des systèmes que les Russes et les autres soutiens régionaux de Khalifa Haftar avaient installé dans les régions qui se trouvent sous le contrôle des forces du maréchal libyen. Mais le plan d’Ankara est tombé à l’eau et les Turcs n’ont pas réussi à faire ce qu’ils avaient réalisé avec succès en Syrie il y a un an.
Il paraît que les forces du maréchal Khalifa Haftar essaient de profiter de ce raid contre la base d’al-Watiya pour changer l’équilibre des forces en Libye en leur faveur. Des sources locales disent que cet événement pourrait même peser sur le sort de la bataille à Syrte et obliger les forces sous l’ordre du commandement turc à se retirer de cette ville.
Le terminal pétrolier le plus important de la Libye se trouve dans la ville portuaire de Syrte et les forces de Khalifa Haftar semblent être déterminées à empêcher les forces du gouvernement d’union nationale et ses alliés turcs de contrôler ce centre économique important du pays.
Dans le même temps, il paraît que les Émirats arabes unis ont réussi à convaincre la Russie et l’Égypte (à coups d’incitations économiques et financières) à renforcer leur soutien aux forces de Khalifa Haftar à Syrte pour empêcher la prise de la ville par Tripoli et Ankara.