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Site nucléaire Natanz saboté : "Qu'Israël se tienne prêt à subir une foudroyante riposte, s'il est dans le coup"(Yadlin)

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le site nucléaire de Natanz au centre de l'Iran/Image Satellite

A lire la presse israélo-golfienne, c'est carrément le "réacteur nucléaire" de Natanz, enfoui sous des tonnes de béton qui aurait été "bombardé" par les "puissants" ennemis du "régime iranien" : En effet, à peine une semaine après un incendie qui s'est déclaré à Khujair non loin de Partchine à l'est de la capitale et pour lequel d'abracadabrantes hypothèses dont, "la destruction totale des silos de missiles souterrains de la capitale iranienne" ont été évoquées, Natanz où se situe le site de l'enrichissement de l'uranium composé d'unités de production et de stockage de gaz UF6 a connu un incendie similaire.

Le porte parole de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique, Behrouz Kamalvandi qui annonçait la nouvelle jeudi, images et vidéos à l'appui, a affirmé que l'incident ne dépassait guère les échafaudages au sol et que le cœur du réacteur, soit la partie qui enrichie de l'uranium est intacte. Aucune fuite de matières radioactives donc.

Cette annonce s'est trouvée dans la journée de vendredi corroborée par l'AIEA qui pour avoir été placée, depuis la mort de Yukio Amano, sous la direction du pro israélien Grossi n'a aucun intérêt à confirmer la version iranienne, si celle-ci ne correspondait pas à la réalité. Mais voilà qu'une déclaration du numéro deux du Conseil de sécurité nationale iranien, Keyvan Khosravi, jette le pavé dans la mare.

Interrogé par la presse, Khosravi a d'abord affirmé que l'enquête sur les causes de l'incident a été rapidement menée et que "les causes, l'ampleur des dégâts ainsi que la manière dont ces dégâts ont été infligés" sont désormais totalement connues, mais que pour des "raisons sécuritaires", "ces données seront rendues publiques ultérieurement". Pour le reste Khosravi a encore rejeté d'emblée la fakenews qu'est une supposée fuite de matière radioactive qui laisse entendre que le saboteur a été jusqu'à saboter le réacteur lui-même.  

Est-ce Israël qui est derrière?

La rapidité avec laquelle la cause et les modalités de l'incident ont été éclaircies empêche tout observateur objectif d'épouser la version de DEBKAfile, site proche du renseignement de l'armée israélienne, qui par moult contorsions tente de faire croire à un coup conjugué Israël/USA, lequel coup "a su contourner milles et une barrières de protection iraniennes autour de ce site. Mais il y a une piste que d'autres sources, non plus crédibles que DEBKAfile, explorent et c'est "la cyberattaque". Mis à part le fait qu'une cyberattaque saurait difficilement déclencher un incendie dans une enceinte ultra sécurisée comme Natanz ou encore Khujair, The National Interest explore cette piste laquelle n'augure rien de bon pour le camp anti-iranien.

Le site écrit: « Quand le journaliste israélien Barak Ravid a interrogé l'émissaire américain Brian Hook sur l'explosion de la semaine dernière de Partchine, il s'est montré bien réticent à répondre comme si le fait d'ouvrir un front aussi incontrôlable qu'est cyberfront, rendait bien malaisés les États Unis : "Nous n'avons aucune observation à faire à ce sujet", a répondu Hook, en se contentant d'une phrase telle, "le programme de missiles iranien était "très préoccupant".(...) Quant aux responsables israéliens, ils ont également déclaré au New York Times qu'ils n'étaient pas impliqués ».

Mais pourquoi ces dénis alors même que le duo US/Israël n'a cessé ces derniers temps à taper du poing sur la table pour affirmer que l'Iran ne pourra avoir sa bombe? 

Citant un certain Daniel Frey, de chez Advanced Intelligence LLC, The National Interest répond : « En effet, lorsque vous utilisez une cyberarme, la vraie motivation consiste à maintenir le flou sur son origine et ce, dans le strict objectif de garder le cyber-conflit en dessous du seuil du conflit armé, voire pour en minimiser le risque de retombées géopolitiques... Stuxnet (utilisé dans les années 2000 par l'axe US/Israël contre les sites nucléaires iraniens, NDLR) était une arme sophistiquée conçue pour échapper à la détection... mais les choses ont changé depuis. L'Iran est désormais "derrière la Russie et la Chine" en termes de capacités de cyber-guerre et ses capacités pourraient parfaitement nuire aux infrastructures essentielles et le récent assaut contre les sites hydriques israéliens en portent la preuve. Si la piste Israël/US à Natanz ou à Partchine est confirmée, la riposte iranienne pourrait être trop dure... Le cyber-arsenal iranien est de plus en plus sophistiqué. Advanced Intelligence LLC a même découvert l'existence d'une cyber-entité iranienne nommée Achilles, conçue pour viser les potentiels militaires ennemis. Achille "est non seulement actif, mais étend ses activités en coopération avec des attaquants rançongiciels russophones ».

Et le site de conclure : « Mais il y a un autre risque : si l'hypothèse de cyberattaque contre Partchine ou Natanz s'avère vraie, c'est l'Iran qu'on vient de la sorte alerter, ce qui pourrait entraîner un correctif et, par conséquent, une perte de renseignements. Et surtout une riposte. Mais puisque l'Iran dit avoir déjà identifié la nature et l'origine de l'acte de sabotage, des mesures de rétorsion ne tarderaient pas. L'Iran semble avoir jusqu'ici essayé d'empêcher l'escalade de la crise et d’éviter les conditions et situations imprévisibles. Mais s'en prendre à son nucléaire, est une ligne rouge propre à pousser l'Iran à réviser sa stratégie de désescalade. Cette perspective devra bien influer le calcul du risque des États-Unis ou d'Israël ».

Cité par la chaîne 12 de la TV israélienne, l'ex chef du renseignement de l'Armée sioniste, lequel avait douché la semaine dernière les espoirs israéliens de voir l'Iran quitter la Syrie, conseille à ses paires de se tenir prêt : "Qu'Israël se tienne prêt" si le coup de Natanz est son oeuvre...   

 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV