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L'Iran prêt à « riposter aux frappes israéliennes » en Syrie? Israël en mode panique

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le commandant en chef de la Force Qods, le général Qaani (Archives)

Le Sioniste Amos Yadlin, ancien chef du renseignement de l’armée israélienne, sans doute bien au fait des hauts et des bas des capacités militaires et du renseignement sioniste, vient de faire un constat d'échec cuisant que l'axe Washington-Tel-Aviv a tout intérêt à prendre au sérieux. Il dit que la frappe du 23 juin contre Soueïda prouve une chose : « Expulser l'Iran de la Syrie n'est qu'un "vœu pieux" dans la mesure où, explique -t-il, en substance, Soueïda est une localité syrienne druze, placée sous contrôle de la Russie qui avait promis d'en écarter l'Iran, une promesse non tenue : Qu'on aille bombarder Deraa, cela veut dire qu'Israël a perdu encore un pari de plus. »

Mais Yadlin n'en est pas resté là : tout en appelant Tel-Aviv à abandonner l'annexion de la Cisjordanie pour cause d'urgence que représente « la présence grandissante de l'Iran en Syrie », le général sioniste a ajouté que les Iraniens ne resteraient pas les bras croisés à regarder Israël à les frapper et qu'ils tenteraient de répondre aux attaques consécutives, comme ils l’ont fait auparavant, quand en 2018, ils ont pris d'assaut le Golan par un missile de 9 mètres de long, Fateh 110, rien que pour tester les capacités antimissiles d'Israël : 

« Les décideurs à Tel-Aviv doivent savoir que l’Iran ripostera aux raids israéliens pour ainsi forcer Israël à cesser ses frappes. Les Iraniens et leurs alliés chercheront des moyens pour riposter et porter un coup à Israël. Le secrétaire général du Hezbollah Seyyed Hassan Nasrallah occupe désormais une place centrale dans l'axe iranien en marchant dans les pas de Soleimani (l'ancien commandant de la Force Qods) », a-t-il ajouté. 

Cette mise en garde de l'ex-chef du renseignement militaire a été reprise quelques jours plus tard par un autre avertissement, venant de l'ex-commandant en chef de l'armée de l'air israélienne, qui pour avoir commandé de 2015 à 2018 l'aviation sioniste et donc une grosse partie des raids contre la Syrie, sait de quoi il parle. Interviewé par Maariv, Zvika Haimovich reconnaît que les frappes que mène Israël contre la Syrie, sont « télécommandés » par les USA et qu'au fond, à titre de bras exécutant US dans la région, Tel-Aviv n'a pas trop de choix :  « Les frappes aériennes israéliennes contre la Syrie sont menées sous la supervision directe des États-Unis et dans le but de faire pression sur l'Iran et ses alliés s'inscrivant ainsi dans le cadre de la politique anti-iranienne de Washington. »

Que comprendre de cette tentative de déresponsabilisation désespérée, qui ressemble presque à une excuse?

« À vrai dire, cela fait un bon bout de temps qu'Israël a concédé à la défaite de sa stratégie de "guerre dans la guerre" en Syrie, mais les choses sont entrées désormais dans une phase particulièrement fâcheuse pour le régime de Tel-Aviv, lequel souffre d'un schisme irréparable au sein de son appareil politique qui le rend parfaitement vulnérable à une attaque multi-front. Les Israéliens ne sont pas bêtes et voient que les politiques US ne font qu'étendre la présence de l'Iran et de la Russie en Syrie. La Loi César a vidé la scène syrienne de la présence des alliés arabes d'Israël, quitte à la pousser dans les bras de l'Iran et de la Russie. Et puis cette même loi a conduit Nasrallah à évoquer une perspective qu'il n'avait jamais évoqué auparavant, la possibilité des frappes massives contre Israël puisque le Liban refuse de rendre les armes du Hezbollah en échange du pain », estime un analyste.

Pour la première fois depuis qu'il commande la Force Qods du CGRI, le général Qaani s'est rendu cette semaine à Abou Kamal, cette localité ultra-stratégique du sud-est de Deir ez-Zor, située sur les frontières avec l'Irak et par où passe la route terrestre Iran-Irak-Syrie-Méditerranée. Une route qui, soit dit en passant, en ces temps de Loi César prend toute importance pour l'Alliance de la Résistance qu'est l'Iran, l'Irak, la Syrie et le Liban. Le général a tenu surtout à rendre publique cette visite comme pour lancer une déclaration de guerre à l'axe USA/Israël : « Les États-Unis et le régime sioniste sont protecteurs de Daech et ils continuent à comploter. Nous allons donc poursuivre le chemin de nos martyrs, chemin tracé par Qassem Soleimani. »

« Cela veut dire au clair que l'Iran commence à passer peu à peu à la phase de confrontation directe avec, pourquoi pas, en toile de fond la riposte contre les frappes israéliennes. Sans préciser ses sources, le site militaire Avia.pro n'écarte pas d'ailleurs le déploiement des batteries de DCA de courte et de moyenne portée made in Iran à Deir ez-Zor : « L'Iran aurait l'intention de déployer du matériel de défense aérienne à courte et moyenne portée en Syrie, pour abattre les chasseurs et les drones israéliens. » Mais cet hypothétique transfert de batterie de missile ne serait qu'une pointe de l'iceberg. Amos Yadlin a sans doute pressenti des choses, lui qui parie que l'heure H de la riposte de la Résistance n'est pas si loin. 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV