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L'onde de choc n'en finit pas à Washington, Pékin dit "oui" à la proposition de Nasrallah

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président libanais, Michel Aoun a reçu une délégation chinoise présidée par le vice-président du CCPPC, Chen Xiaoguang, accompagné de l’ambassadeur de Chine au Liban, Wang Ki Jian, le 6 septembre 2018.©NNA

Vu le "choc" que le discours du secrétaire général du Hezbollah a provoqué dans le camp atlantiste, il fallait bien s'y attendre : la Chine a dit oui au Hezbollah. Alors qu'à l'instigation US/Israël, la Force intérimaire au Liban cherche mille et un chemins de détour pour devenir une cinquième colonnes au service d'Israël, quitte à fouiller maison par maison les villages du sud libanais à la recherche de l’arsenal du Hezbollah, son commandement exige soudain qu'Israël mette un terme à l'agression du ciel libanais qu'il utilise pour lancer ses raids stériles contre la Syrie. Quelques jours plus tard, le numéro deux du Département d'État, ne peut s'empêcher tout en s'en prenant à Nasrallah de se dire totalement choqué par la perspective de ce "mécanisme de troc" que le Hezbollah vient de proposer à l'Iran et à la Chine, ouvrant au premier, la possibilité de créer un corridor aérien, voire maritime ou encore terrestre vers le Liban , et au second, la possibilité de s'implanter au Levant et en plus par la pire des portes.  Nasrallah a dit : 

« L’un des projets les plus importants et les plus rapides à réaliser sera la relance du chemin de fer côtier du Liban, de Naqoura à la frontière sud avec Israël à Tripoli à la frontière nord avec la Syrie .Si cela se produisait, cela apporterait de l'argent au pays, apporterait des investissements, créerait des emplois, autoriserait des transports lourds, etc. ».

C'est ultra subtile quand on se rappelle comment au mois de mai, Pompeo a atterrit en urgence en Israël, non pas comme l'ont dit les médias pour parler Iran et Palestine, mais pour en chasser la Chine, voyage suivi du curieux décès de l’ambassadeur chinois qui a eu le courage de dire ses quatre vérités à Washington. S'en suivirent alors une série d'annulations de contrats déjà signés entre Tel-Aviv et Pékin puis un éloignement de la perspective d'une présence portuaire de Pékin en Méditerranée.

Et bien en fin stratège, Nasrallah n'a pas tardé à saisir cette occasion en or : Une chine multilatéraliste et anti-US qui relirait par une liaison ferroviaire Tripoli à Naqoura, et puis pourquoi pas Naquora à la route stratégique Iran-Irak-Syrie-Liban, et qui remplirait la banque centrale libanaise de yuan en lieu et place du dollar, monnaie de servitude, cela ne se refuse pas. Et puis un Liban rempli de gaz offshore, doté de ports et d'une situation stratégique, Pékin ne pourrait y passer l'éponge. Alors les USA ont-ils fait le jeu de la Resistance comme toujours sans le vouloir, en éliminant Israël du "panier chinois",  et en retirant le dollar du marché libanais? Décidément, Washington s'est mis lui-même et là encore, en position échec et mat. Mais il fallait un Nasrallah pour relancer la dynamique. La Chine vient de répondre à la Résistance.  

 

D’ailleurs, elle a depuis longtemps manifesté son intérêt pour le port nord du Liban, Tripoli, en tant que le lien pour son initiative Ceinture et Route, impliquant un chemin de fer qui serait d'ailleurs essentiel à la reconstruction de la Syrie. Cependant, il s'est jusqu'ici éloigné de tout investissement majeur, au milieu des sanctions américaines contre la Syrie.

L'ambassade de Chine au Liban a publié mercredi un communique dans lequel elle réfute les accusations portées par le sous-secrétaire d'État américain aux Affaires du Proche-Orient, David Schenker, qui a accusé Pékin "d'avoir incité  les pays à signer des contrats d'aide" en échange d'un transfert de "leur souveraineté à la Chine". Le diplomate a été bien gentil de ne pas directement renvoyer la balle à l'Amérique qui pour l'heure prend en otage la souveraineté du Liban par dollar subtilisé interposé ou encore par sa fameuse Loi César.

Le communiqué souligne que la Chine "traite avec le Liban sur la base de l'égalité et des avantages mutuels", et qu'"elle n'impose jamais de condition politique à ses prêts". Bien au contraire, ce sont les USA qui mettent à toutes leurs sauces libanaises, le désarment du Hezbollah, l'éloignement avec la Chine et la Russie. L'ambassadeur ajoute que la Chine est «engagée dans sa coopération financière avec d'autres pays en développement à respecter la souveraineté de tous les pays». Le diplomate se montre encore bien courtois de ne pas évoquer le cas des centaines de pays africains avec qui la Chine entretient, un partenariat gagnant-gagnant, si différent du rapport maître-esclave version occidentale. 

La Chine a accordé au Liban plus d'un million de masques médicaux, 20 000 équipements de protection individuelle, 3 000 unités de PCR et 3 000 paires de lunettes de protection médicale au cours de cette récente période, selon le communiqué qui conseille aux Américains de balayer un peu devant leur porte: « Nous espérons sincèrement que les responsables américains s'efforceront de trouver des solutions aux problèmes chroniques de la société américaine et de prendre soin de leurs propres affaires au lieu de s'immiscer dans les affaires d'autres pays ». 

Pour les observateurs, cela équivaut un "grand oui chinois" à la Résistance.

 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV