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"Il y a quelque chose de particulièrement inouï qui rend les missiles iraniens si effrayants"

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le missile iranien "Khalij-e-Fars". (Archives)

Depuis la magistrale déculottée de la cinquième flotte US chargée de « sécuriser » les Caraïbes, qui a consisté à assister en témoin parfaitement inoffensif au passage de cinq navires-citernes iraniens vers les cotes vénézuéliennes où ces derniers ont déchargé leur cargaison d’essence avant de reprendre le large, les think tanks américains affichent une seule crainte: l’Iran a inauguré un corridor anti-sanction US reliant le golfe Persique et l’océan Indien à l’Amérique latine; corridor, propre à être servi par la Chine à l’effet de faire une percée dans le pré-carré américain.

Dimanche, Al-Masdar News a cru savoir que les unités balistiques, l’armée de l’air et la marine iranienne se trouvaient en état d’alerte, pour riposter à tout éventuel agissement des Américains, lesquels se disent « prêts à prendre des mesures pour saisir les navires iraniens si ces derniers tentaient à nouveau de livrer du pétrole et des produits pétroliers au Venezuela » au mépris total des sanctions et des re-sanctions que les États-Unis d'Amérique ne cessent d’imposer à l’Iran et au Venezuela.

« Après l'intensification des menaces militaires contre les navires iraniens à destination du Venezuela, les forces armées iraniennes ont reçu l'ordre d'identifier et de suivre plusieurs navires commerciaux américains dans le golfe Persique et en mer d’Oman », note Al-Masdar News.

En cas de la moindre action provocatrice de Washington, le bouton rouge iranien serait immédiatement activé. Or même les Britanniques déconseillent à Washington tout face-à-face direct avec l'Iran. Non pas pour une quelconque considération politique, mais pour ce que leur institut royal britannique qualifie de « révolution iranienne dans le mode de guerre moderne ».

Selon le Royal United Services Institute for Defence and Security Studies (RUSI), l'Iran s'est payé, en dépit des sanctions US, l'un des systèmes de dissuasion les plus modernes et les plus efficaces du Moyen-Orient voire du monde sous sanction.

Ce système est basé sur des missiles, soit des engins dont l'Iran change la nature, l'usage constamment pour les adapter à ses propres besoins. Ces engins visent des cibles de courte, de moyenne et de longue distance et même ceux d'entre eux qui sont balistiques, ont des caractères de haute précision. Tout ceci pousse tout adversaire à réfléchir à deux fois avant de vouloir entrer en conflit contre l'Iran.

Et c'est cela le fondement du système de dissuasion iranien. Cet arsenal a fait d'ailleurs classer la force militaire israélienne à la traîne de l'Iran, tant il est vrai que la force armée iranienne est à 100 % adaptée aux moindres recoins des besoins de défense et d'offense du pays. Il s'agit d'un arsenal militaire inouï de portée géographique et géopolitique qui le rend infiniment plus puissant même s'il paraît décalé par rapport aux standards occidentaux. 

Et le rapport ajoute: « Téhéran a augmenté ses stocks de missiles de précision avec une marge d'erreur de 30 mètres, une marge d'erreur extra, et ce sont ces mêmes missiles de précision dont sont dotés les alliés régionaux de l'Iran comme le Hezbollah. Ce qui rend doublement dévastatrice leur puissance de feu. »

Les principaux quartiers généraux et bases militaires ennemis sont tous devenus des cibles potentielles des armes de précision iranienne et ce, à travers toute la région, selon les analystes du Royal United Services Institute for Defence and Security Studies.

Leur rapport revient ensuite sur le cas d'Aïn al-Asad: « Les attaques perpétrées au début de cette année contre une base aérienne américaine en Irak en riposte à l’assassinat du général de corps d’armée Qassem Soleimani et les frappes de l’année dernière des alliés de l’Iran contre des usines pétrolières saoudiennes ont prouvé que l'arsenal iranien est performant, beaucoup plus que celui de ses adversaires, et qu'il peut aider le pays à avancer sa politique. Ce n'est pas le cas pour beaucoup de pays du monde dont Israël qui ne cesse de frapper à coup de bombe la Syrie sans avancer d'un iota. En effet la capacité de frappe de précision signifie que l'Iran peut apporter une réponse appropriée à toute éventuelle action militaire, ce qui n'est pas le cas d’Israël dont la DCA composée du Dôme de fer est défaillante. »

On parle sans cesse de la montée en puissance de l'Iran comme une puissance de drone mais la rapidité avec laquelle l'Iran optimise ses missiles, les redéfinit en fonction de ses exigences géostratégiques dépasse largement ces capacités UAV. Et c'est dire que ce genre de missiles à la fois balistique de précision et de courte portée qui ne se trouve même pas dans les arsenaux US, le Hezbollah en possède. 

Le Hezbollah libanais dispose d'un arsenal vaste et varié de plus de 14 000 roquettes et missiles. Alors que beaucoup d'entre eux ont une précision de 700 mètres, l'Iran aurait fourni jusqu'à 1 000 kits de guidage inertiel qui leur donnent une précision de 30 mètres. On s'en doute cet état de choses rend les bases militaires et les aérodromes israéliens vulnérables aux frappes. A ce rythme, le Hezbollah peut désormais passer du ciblage des villes au ciblage des bases militaires en Israël et pourrait submerger le Dôme de fer.

L’importance de la frappe de missiles de l’Iran contre Aïn al-Asad, plus grande base aérienne des États-Unis en l'Irak en janvier dernier a été qu’il était capable de viser avec précision des bâtiments spécifiques et les installations sur la base. Qiam est un missile balistique de précision de courte portée, juste ce qu'il fallait pour frapper la base. 

« La leçon la plus importante à tirer des frappes iraniennes est la précision de leurs missiles balistiques à courte portée. La révolution de la précision des missiles iraniens est indéniable et elle met fin au monopole des États-Unis. Cela a d'énormes implications pour les conflits modernes. Alors il n'est peut-être trop recommandé que les USA provoquent  l'Iran ni dans le golfe persique ni ailleurs ». 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV