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Le président américain connaîtra le sort des anciens autocrates

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Policiers déployés devant l'entrée de la Maison Blanche, à Washington DC. ©AA

Lâché par les élites voire ses proches républicains, Trump doit compter ses jours. Le président américain va connaître le sort des autocrates, renversés par leur peuple.

Il est vrai que les États-Unis vivent une période « très délicate »; une superpuissance qui se posait en défenseur de la démocratie dans le monde, se sent désormais, sans qu’elle ne soit sous pression ni sanction, au seuil d’un véritable effondrement.

Il y a d’une part, le coronavirus qui a laissé pas moins de 112 000 victimes parmi la population américaine et de l’autre, le chaos qui envahit le pays après le meurtre de l’Afro-américain George Floyd, laissant dans son sillage 13 morts, des centaines de blessés et 13 000 interpellations. La situation est tellement critique que même les experts en matière de santé, préoccupés déjà de la hausse du nombre de personnes atteintes de la Covid-19, ne disent rien pour protester contre les manifestations, ayant la ferme conviction que le virus du racisme est encore plus dangereux que le nouveau coronavirus.

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La revue américain The Atlantic s’est attardée dans une récente note sur la situation actuelle des États-Unis en la comparant avec celle de l'Ukraine, de la Serbie et de la Tunisie. Elle met en garde contre « un renversement du régime de Trump ». 

Au cours de sa présidence, Donald Trump a laissé libre cours à son instinct autoritaire - et maintenant il subit le sort commun des autocrates dont le peuple se retourne contre eux. Ce à quoi les États-Unis assistent, ressemble aux mouvements non violents qui ont obtenu un large soutien de la société dans des pays tels que la Serbie, l'Ukraine et la Tunisie, et qui ont balayé d'un revers de main les goûts dictatoriaux de Milosevic, Ianoukovitch et Ben Ali.

Comme dans le cas de nombreuses révolutions de ce type, deux batailles sont menées en Amérique. L'une est une longue lutte contre une idéologie brutale et répressive. L'autre est un combat plus étroit sur le sort d'un leader particulier. Le président a pris le pouvoir en enflammant les tensions raciales. Il trouve maintenant son propre destin mêlé à la lutte contre la brutalité policière et le racisme.

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Selon le politologue Gene Sharp, le plus important théoricien des révolutions non violentes, « l'obéissance est au cœur du pouvoir politique ». Un dictateur ne maintient pas le pouvoir par lui-même; il compte sur des individus et des institutions pour exécuter ses ordres. Une révolution démocratique réussie pousse ces facilitateurs à cesser d'obéir. Cela les rend honteux de leur complicité et ils craignent les coûts sociaux et économiques d'une collaboration continue. Les révolutionnaires se concentrent d'abord sur les éléments les plus sensibles du régime: les médias, les élites commerciales et la police.

L'allégeance des individus dans le cercle extérieur du pouvoir est mince et enracinée dans la peur. En se tenant fermement face à la répression armée, les manifestants peuvent fournir des exemples de courage qui incitent les fonctionnaires à cesser d'exécuter les ordres, ou, comme le dit Sharp, à « suspendre la coopération ». Chaque instance de résistance fournit le modèle d'une résistance supplémentaire. À mesure que l'isolement des dictateurs s'accroît - à mesure que les cercles intérieurs du pouvoir rejoignent le cercle extérieur en refusant la coopération - le régime s'effondre.

Il est étonnant de voir comment les événements aux États-Unis, malgré toutes les imperfections évidentes de l'analogie, ont retracé les premières phases de cette histoire. Cela est observable dans les images des foules les nuits successives, car la violente répression par Trump des manifestations sur Lafayette Square n'a fait que gonfler leurs rangs. Et on observe comment les élites, en quelques jours seulement, ont commencé à refuser la coopération, en commençant par les cercles extérieurs du pouvoir et en se tournant rapidement vers l'intérieur.

Ainsi, un cycle de non-coopération s'est enclenché. Les gouvernements locaux étaient la prochaine couche de l'élite à renverser les ordres de Trump. Après que le président a insisté pour que les gouverneurs « dominent » les rues en son nom, ils ont catégoriquement refusé.

En effet, New York et la Virginie ont rejeté une demande fédérale d'envoyer des troupes de la Garde nationale à Washington D.C. Même la banlieue d'Arlington, en Virginie, a retiré sa police qui avait été prêtée pour contrôler la foule à Lafayette Square. Et l'un des exemples les plus frappants d'un fonctionnaire s'opposant à un président au cours des dernières décennies, c’est justement le cas du secrétaire à la Défense, Mark Esper, qui a expressément rejeté la menace de Trump de déployer des officiers militaires en service actif dans les rues.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV