Israël se fait chaque jour "plus petit" et ce processus d’affaiblissement progressif s'accélera à l'avenir, a affirmé à la presse libanaise dimanche, le secrétaire du Conseil du discernement et du bien de l'Iran et ex-commandant du CGRI, Mohsen Rezai à l'occasion du 20ème anniversaire du retrait d’Israël du sud du Liban. Ceux qui tiennent actuellement les rênes du pouvoir en Israël reprochent aux anciens généraux ce choix qu'ils jugent être le déclic à cette irréversible dynamique de défaite qui s'abat sur Israël mais comme l'a dit lors d'un entretien récent, l'ex-Premier ministre sioniste Ehud Barak, "si c'était à refaire, je le referais".
Fin avril une vaste cyberattaque lancée contre les infrastructures vitales d’Israël lui a fait sentir la totale inutilité des F-35, les F-22 et ses missiles Delilah ou ses drones Harpon.
Haaretz revient sur cet assaut dont les aspects resteront sans doute les secrets les mieux gardés de l'entité sioniste : " Les dommages infligés par « la cyberattaque iranienne » contre les infrastructures d’Israël sont beaucoup plus larges que ce que laissent entendre les autorités. Le devoir de réserve qu'a imposé Netanyahu à ses ministres lors d'une réunion d'urgence tenue juste après l'attaque en dit long sur son ampleur. Contrairement à ce que les responsables israéliens essayaient de faire croire, en cherchant à minimiser l’attaque iranienne, ce ne serait pas uniquement le réseau hydraulique de Tel-Aviv qui en aurait pâti mais bien d'autres infrastructures à caractère vital. Au fait consécutivement à cette cyberattaque, une grande partie d’Israël a été plongée dans l'obscurité. Ce qui veut dire que les installations électriques y ont également passé".
Haaretz de noter: « Le moment a été bien choisi, la crise du coronavirus ayant bien ensommeillé la vigilance des services de sécurité. Cette cyberattaque asymétrique a donc bien respecté le principe de surprise. Certes, l'incident a été accueilli ici (en Israël, NDLR) avec une certaine indifférence et est passé presque inaperçu. N'empêche les experts de la cyber-sécurité et les instances chargées de la sécurité des infrastructures, en ont toujours le souffle coupé. L'Iran s'est-il érigé au rang d'une puissance cybernétique capable d'égaler à Israël dont les capacités en la matière sont de notoriété publique? Possible »
Car comment se fait-il que cette cyberattaque ait pu déjouer « la procédure standard en Israël lequel consiste à ce que les systèmes informatiques des organisations liées à la sécurité (le Mossad, l'armée, le Shin Beth, le réacteur nucléaire de Dimona, l'Institut biologique de Nes Tziona, les industries militaires, les infrastructures civiles sensibles (eau, électricité...) ne soient pas connecté à Internet, et ce, afin d'éviter un effet domino potentiel en cas de cyberattaque? La confusion et le vertige sont entiers. On nous dit que les dégâts ont été minimes car les sites attaqués n'étaient pas connectés aux principaux réseaux d'alimentation en eau définis comme des infrastructures critiques mais des vannes, des pompes et des réservoirs entiers ont été mis hors service.
A lire: 1ère cyber-offensive iranienne ou le jour où l'Iran s'est exercé à mettre Israël sens dessus dessous
Et le journal poursuit : "L'ampleur de l'attaque a été d'ailleurs comparable à celle qui a visé les ordinateurs et les installations appartenant au géant pétrolier saoudien Aramco l'année dernière. Ici, en Israël il y a des voix qui comparent depuis cet incident, la cyberpuissance de l'Iran à celle de la Chine, de la Russie voire à celle de certains pays occidentaux. Au fait, ce qui dérange le plus c'est que l'attaque cybernétique iranienne du mois dernier a été lancée depuis les serveurs situés aux Etats-Unis et en Europe, ce qui requiert un très haut niveau de sophistication. Cela veut dire que les hackers iraniens savent comment déjouer le cyber-bouclier super sécurisé US, de se déguiser en élément "ami" et puis tout comme un cheval de Troie de s'infiltrer dans nos système. L'Iran, victime il y a une dizaine d'année de Stuxnet, a-t-il là encore procédé à ses fameuses rétro-ingénierie? Tout est possible. La tentative iranienne de se cacher derrière des serveurs américains a en tout mis en colère les États-Unis puisque c'est là un pas de géant. »
Et Haaretz de conclure: « La hiérarchie militaire nous fait croire que ses milliers de frappes menées contre les cibles iraniennes en Syrie ont fini par pousser l'Iran à réduire sa présence et à se replier et que le CGRI ne tardera pas à quitter le Levant. Mais si comme le soulignent certains experts, cette cyberattaque est la riposte iranienne à notre campagne de bombardement, il y a lieu de se douter que Téhéran lâche si facilement prise. Si les unités de cyber-guerre défensives et offensives iraniennes ont su déjouer le bouclier US, elles sauraient en faire autant face à Israël. Les infrastructures vitales comme celles de l'eau, de l’électricité sont certes des cibles majeures mais il est tout autant possible que les capacités militaires israéliennes soient ciblées : l'armée de l'air en pourrait faire partie avec sa flotte de super chasseurs tout comme notre bouclier de défense anti-missile. La campagne de "guerre dans la guerre" qu’Israël a lancé contre l'Iran se complique diablement. »