Le secrétaire d'Etat US Pompeo est attendu cette semaine en Israël où Netanyahu, suivant la volonté des Américains, a été une nouvelle fois chargé de former le cabinet. Dans les jours suivant cette visite, on devrait s'attendre en toute logique à une multiplication de la campagne anti-Résistance de l'axe US/Israël avec en toile de fond des frappes contre le territoire syrien. Comment cela? Et bien la toute dernière offensive USA-Israël-Daech contre la Résistance s'est cristallisée en Irak et en dépit des mois de préparation, de la mobilisation de larges moyens (retrait humiliant de ses bases en Irak et sa mise en abri, héliportage des terroristes de Hassaké à al-Anbar, formation intensive des terroristes à Aïn al-Asad...), elle a lamentablement échoué.
A moins de vouloir en découdre directement avec la Résistance, la stratégie hybride des USA ne peut que compter partiellement sur Daech, 2020 n'étant plus du tout 2014. Pompeo pousserait donc Israël à redoubler de frappes et à faire pression sur la Syrie, ne serait-ce que pour contrebalancer l'irréversible revers stratégique que représente pour les USA, l'émergence puis la consolidation de l'axe de la Résistance. En espérant que l'Iran, la Syrie ou encore la Russie lâche prise. Mais aussi paradoxale que cela puisse paraître, l'axe US/Israël rend encore là un grand service à la Résistance. Comment?
Et bien l'axe de la Résistance, Iran-Syrie-Hezbollah-Irak, sait parfaitement qu'Israël veut l'entraîner dans une confrontation selon ses propres conditions et conformément à son propre calendrier. Ce serait d'ailleurs une aubaine pour Trump dont la réélection relèverait du miracle depuis qu'il a dit que "100 000 morts américains de la Covid-19 " n'est pas beaucoup" et qu'"on a fait un fabuleux travail". Mais ce piège, ni l'Iran, ni la Syrie ni aucune autre composante de l'axe de la Résistance n'y tomberaient pas.
Si Israël cherche à entraîner l’axe de la Résistance dans un affrontement, le moment choisi et les circonstances ne lui seraient pas nécessairement favorables. Et puis, ce que fait Israël en Syrie, de l'aveu même des Israéliens, c'est du spectacle autant le laisser faire en attendant le moment propice : "la Résistance dispose d'une grande quantité d’armes de non précision qui demandent à être remplacées et c'est ce qui se produit lentement et surement, aussi bien en Syrie qu'au Liban et ce à la faveur du soutien russe. Qu'Israël intensifie ses frappes contre les sites et entrepôts d'armes en Syrie, cela ne pourrait atteindre significativement la puissance du feu de l'axe de la Résistance. L’ancienne génération de missiles reste d'ailleurs utile ne serait-ce par le fait qu'elle peut créer des dommages importants tout en servant de cibles aux missiles d’interception et ce, pour permettre à des missiles plus précis de passer à travers les mailles et d’atteindre leurs destinataires, note un spécialiste.
"Quoi qu'il en soit, Israël n’atteint qu’une petite partie des missiles et autres armes mis à la disposition de l’armée syrienne, de l’Irak et du Liban pour se défendre en cas de guerre contre Israël. En ce sens, il est inutile que la Syrie ou ses alliés de la Résistance ripostent au régime de Tel-Aviv au lieu de se concentrer sur les troupes US et turques qui occupent le nord-est. Et puis face à la Résistance, Israël n'osera jamais franchir le rubicon qui consiste à provoquer des pertes en vie humaine car il sait parfaitement comment singer et faire en sorte qu'aucune perte ne soit infligée à la Résistance et éviter ainsi des représailles face aux quelles il ne tiendrait guère. Alors Israël tente de jeter de la poudre aux yeux en disséminant de fausses affirmations sur sa prétendue réussite à pousser l’Iran hors de la Syrie. Quant à la relation syro-iranienne, elle est trop forte et elle repose sur des bases bien trop solides pour que ce genre de "tempête dans la tasse" puisse les remettre en cause.