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US Air Force écartée, l'Irak, prêt à intégrer les Soukhoïs russe dans ses opérations anti-Daech?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le Su-34 russe. (Archives)

Un chasseur russe Su-57, avion de cinquième génération a réussi à passer au-dessus des bases aériennes militaires américaines dans le nord de l’Irak et rester inaperçu, affirmait le samedi 3 mai le site militaire russe Avia.pro. Le site dit que « puisque la Turquie n’autorise pas les avions de combat russes à traverser son espace aérien, il se pourrait donc que le Su-57 ait gagné la base aérienne de Hmeimim par l’espace aérien irakien, en traversant notamment au-dessus des bases militaires US au Kurdistan irakien, surtout cette base de Harir, où les USA disent avoir déployé les batteries de Patriot ».

Or par les temps qui courent, l'information a toutes les chances de ne pas être totalement anodine. Au fait la Russie comprend parfaitement le but de la manœuvre US qui en déployant le système interconnecté de Patriot, cherche à percer la bulle de DCA syro-russe en Syrie occidentale.

Elle le comprend d'autant mieux que les publications militaires américains comme The Drive, commencent à évoquer la perspective des frappes russes contre les bases US en Syrie comme pour préparer le terrain à un déploiement de Patriot en plein territoire syrien : « La Russie a déjà mené plusieurs attaques contre la base US à al-Tanf, le 16 juin 2016, mais à l'époque il n'y avait pas de troupes américaines stationnées à Homs, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui. À l'époque, les avions de combat américains ont répondu à la frappe initiale, mais les avions russes sont revenus après avoir fait le plein. L'incident a incité les États-Unis à renforcer la garnison. En 2018, le Kremlin a de nouveau menacé d'attaquer la base », dit l'édition américaine de The Drive. 

Pour les stratèges militaires russes, ce genre d'analyses ne peut avoir qu'un sens: les États-Unis cherchent à dresser une base permanente sur la rive est de l'Euphrate et surtout de la doter de son système de DCA. D'où sans soute l'apparition préméditée des Su-57 russe dans le ciel irakien où l'État et la Résistance irakienne combattent la présence militaire illégale US. Cette semaine, plusieurs parlementaires ont fait remarquer que le refus US de honorer leurs engagements au sujet des F-16 vendus à l'armée irakienne avait impacté négativement les frappes anti-Daech. Or on sait bien que l'armée de l'air irakienne n'a vraiment pas des Américains pour piloter ses F-16. Ce qui ressort de cette polémique renvoie à un débat désormais bien ancré au sein des milieux militaires et politiques irakiens, la nécessité de faire émerger une Armée de l'air et une DCA « souveraines ». 

Les Su-57 russes pourront-ils alors prendre la place des F-16 américains ? Fort possible, puisque le couple Daech-US vient de lancer une première offensive d'envergure contre les forces militaires irakiennes. 

L’attaque préméditée des éléments de Daech vendredi soir le 1er mai contre Salaheddine a fait 11 morts dans les rangs des Hachd et elle visait ni plus ni moins la reconquête de grandes parties de la province. Reclus à Aïn al-Asad et à bout de force, les Américains héliportent depuis deux mois les chefs terroristes de Daech depuis Hassaké (Syrie) vers Aïn al-Asad (Irak) pour lancer de telles offensives « la tactique de cette opération a été sans précédent et reprenait point par point celle utilisée en Euphrate-Est. Les terroristes ont pris d’assaut quatre points dans la banlieue de Samarra où ils se sont heurtés à la solide résistance des bataillons 41 et 35 des Hachd al-Chaabi, des forces de la police fédérale, des effectifs de la force de réaction rapide et des chasseurs de l’armée irakienne.

Or ces chasseurs irakiens aimeraient bien se faire appuyer par des Soukhoïs russes. Surtout que les terroristes de Daech quittent en général et à bord des hélico US la prison de Hassaké pour débarquer en Irak et puis partir en opérations de déstabilisation. Le front irako-syrien contre les USA fait de plus en plus un et la Russie et l'Irak semblent bien en convenir. Après tout, les parlementaires irakiens qui ont voté l'expulsion des forces US le 5 janvier, pourrait parfaitement voter un accord militaire avec la Russie qui dans un premier temps aiderait à ce qu'un soutien aérien russe aux opérations anti-Daech soit assuré. 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV