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Comment la Russie aurait fait capoter le coup anti-Hezbollah d'Israël

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Israël a tiré des missiles sur un véhicule transportant quatre membres du Hezbollah, en Syrie, près de la frontière avec le Liban, le 15 avril 2020. (Twitter)

Cette attaque a été perpétrée au point de passage frontalier dans la localité d’al-Masnaa, point frontalier entre al-Jdeidat Yabous, en Syrie sans faire de victimes.

Des informations supplémentaires et une vidéo de l’attaque indiquent que les combattants du Hezbollah avaient été informés de cette tentative. Ils ont alors déchargé leurs armes et quitté le véhicule 34 secondes avant qu’il n’explose par un missile air-sol.

Selon les informations parvenues, le Centre russe de contrôle radar aérien en Syrie aurait annoncé à la chambre de commandement conjoint Syrie-Russie-Iran-Hezbollah une éventuelle attaque dans la zone frontalière syrienne. Le Hezbollah a donc signalé à ses effectifs qui se trouvaient à bord du véhicule de le quitter immédiatement.

Le Hezbollah avait auparavant averti que si Israël prenait ses combattants en Syrie pour cible, il répliquerait immédiatement depuis le Liban

Deux jours plus tard, le 17 avril, Israël a annoncé que la barrière frontalière avec le Liban a été par endroit endommagé par des inconnus. L’armée y a imposé des mesures de sécurité draconiennes pour empêcher toute infiltration dans le nord de la Palestine occupée depuis le sud du Liban.

Ensuite, les Forces de maintien de la paix des Nations Unies (FINUL) sont intervenues pour empêcher tout affrontement dans la région frontalière du sud du Liban.

Le Hezbollah ne s’est pas prononcé sur ce qui s’est passé le 17 avril. 

1- Le Hezbollah a déjà prouvé et montré que si ses combattants sont tués ou blessés par Israël en Syrie de quelque manière que ce soit, il mènera rapidement une opération de représailles depuis le sol libanais. Cette règle militaire a poussé Israël à décider avec précaution avant toute opération contre le Hezbollah sur le sol syrien.

2- Israël sait bien ce que signifie une réponse du Hezbollah depuis le Liban. Cela ne signifie pas que ce mouvement « a les mains liées » en Syrie, mais que le Liban entrera dans une confrontation directe avec Israël, ce qui signifiera nécessairement que la Syrie entrera ultérieurement dans une confrontation militaire avec Israël.

3- La réponse depuis le Liban et la possibilité d’une escalade du conflit signifient que la FINUL déployée dans le sud du Liban doit ramasser ses forces et se retirer du Liban. Israël perdra donc son bouclier de défense international installé en vertu de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations Unies dans le sud du Liban (FINUL). Ainsi toutes les zones du nord de la Palestine occupée deviendront-elles des zones de combat ouvertes et les portes de l’enfer s’ouvriront à Israël.

4- Lors de l’attaque du mercredi 15 avril, le drone israélien a tiré deux missiles en direction du véhicule qui transportait trois combattants du Hezbollah. Le premier tir a constitué un message avertissant une attaque et le second a frappé la voiture quelques minutes plus tard. Selon des images vidéo, le deuxième missile a touché le véhicule 34 secondes après que les combattants du Hezbollah s’en sont retirés. Si cette version est exacte, cela signifie qu’Israël ne voulait pas que cette attaque fasse des victimes, et cette analyse signifie pour sa part qu’Israël était pleinement conscient de la réaction du Hezbollah si ses forces étaient tuées.

5- S’il est vrai que le commandement militaire russe en Syrie a pris connaissance de cette attaque et qu’il a rapidement alerté le Hezbollah, cela signifierait que si la Russie ne peut pas empêcher les attaques israéliennes contre la Syrie, elle peut du moins empêcher la concrétisation des visées d’Israël. Cependant, la Russie doit penser à une fin aux attaques israéliennes contre la Syrie.

6- Le vendredi 17 avril, des forces se sont infiltrées en Palestine occupée depuis trois postes frontaliers entre la Palestine occupée et le Liban qui sont sous le contrôle de la FINUL et de la protection électronique d’Israël, dans le sud du Liban. Et ce, alors que les Israéliens avaient affirmé qu’aucune fourmi ne pouvait s’en approcher ou s’infiltrer.

Bien que le Hezbollah ne se soit pas prononcé sur cette infiltration, tous les analystes sont d’avis que c’est l’œuvre du Hezbollah en représailles à la frappe israélienne. Il est clair que la règle de l’affrontement avec Israël a été maintenue et que l’attaque a été menée sans victime en réponse à l’attaque au missile sans victime de Tel-Aviv.

7- Israël agit en Syrie comme s’il avait été chargé par les États-Unis de mener des opérations militaires. Et ce, alors que le rôle du Hezbollah face à l’opération militaire israélienne contre ses forces est bien clair, et le Hezbollah n’hésitera pas à riposter. Ce qui n’est pas clair, ce sont les mains liées de la Russie face aux opérations militaires d’Israël contre l’armée syrienne et ses alliés. Cette question doit être clarifiée prochainement, sinon l’armée syrienne pourrait lancer des opérations de représailles. 

8- Les médias occidentaux, en particulier aux États-Unis, ne semblent pas avoir encore réalisé la toute-puissance du Hezbollah et de ses alliés. Les coups durs ne leur suffisent toujours pas. 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV