Selon Al-Mayadeen, des sources locales à al-Anbar savent désormais que le « retrait US » d'al-Qaëm, important point de passage situé sur les frontières avec la Syrie n'a été qu'une mascarade destiné à couvrir le trafic des terroristes de Daech, retenus par les Kurdes de Hassaké. À bord des hélicoptères US, ces derniers ont ainsi été infiltrés dans la province. Cité par Al-Mayadeen, un responsable de sécurité de la province d’al-Anbar a dit même que les officiers daechistes du Pentagone auraient déjà été répartis par les Américains pour gagner Diayala, Salaheddine, où ils ont pour mission de harceler l'armée irakienne.
« Les Daechistes opèrent librement dans les zones dont se sont emparés les troupes américaines. Les GI’s ravitaillent ces terroristes en armes et en munitions », a-t-on appris de la même source. Pire encore, ces opérations d'infiltration déguisées en mouvements de troupes US se poursuivent, « les Américains envoyant armes et munitions d'Irak en Syrie et transférant en échange des terroristes de Syrie en Irak. Tout ceci, sur fond des rumeurs qu'ils font répandre eux-mêmes comme quoi ils seraient prêts à « négocier leur retrait d'Irak dès le mois de juin ». Évidemment personne en Irak ne les croit, vu que le nombre des GI's grossit. La question ? Mais jusqu'où les forces irakiennes comptent-elles tolérer ce trafic de terroristes des forces US qui depuis 2014 n'a que trop duré ?
Jeudi les médias irakiens ont fait état de l’adhésion de quatre brigades des Hachd al-Chaabi à l'armée irakienne, une étape qui serait en apparence un processus administratif au sein des forces armées irakiennes, mais qui à vrai dire, ne ferait écho, selon Raï al-Youm, qu'aux « transformations de la guerre qui oppose la Résistance irakienne aux États-Unis ». Au fait, pour une Amérique qui cherche depuis la fin de Daech en 2018, à obtenir par tous les moyens possibles, « tentative de révolution colorée, assassinant ciblé, frappes aériennes...) à désintégrer la force méga populaire des Hachd en Irak, la nouvelle du départ de ces quatre bataillons a dû être bien réjouissante. Et pourtant aucun commentaire n'est venu ni de l'ambassade US ni du commandement militaire américain couvrir cette information, annoncée par le Premier ministre partant Adel Abdel Mahdi.
Des sources bien informées soulignent en effet l'inquiétude croissante des Américains après cette décision : « Pour les Etats-Unis, l'adhésion de ces quatre bataillons à l'armée irakienne reviendrait à laisser aux Hachd les coudés franches pour avoir accès à des renseignements militaires sensibles sur les troupes US. Mais il y a pire : depuis la dissolution de l'armée irakienne en 2003 puis la signature de l'accord sécuritaire avec Bagdad en 2010, Washington a tout fait pour que l'armée irakienne ne soit que l'ombre d'elle-même : refus de livrer des armes, refus de prodiguer de bonne formation, saboter l'action de l'armée nationale. »
L'émergence des Hachd, une force idéologique et patriote, risque de changer progressivement tout. Mais il y a plus : l'option d'une frappe aérienne massive - comme a tenté de le faire croire l'AFP en publiant une information sur l'identification de quelques 222 cibles à frapper en Irak- risque de perdre sa crédibilité maintenant que les composantes « connues » des Hachd tendent à rallier l'armée irakienne et à opérer au sein de cette armée. Les dernières attaques aux roquettes et aux missiles de la Résistance contre les Américains l'ont prouvé : la Résistance irakienne est dirigée vers de « plus petites factions » au nom inconnu pour Washington, ce qui rend la partie américaine totalement confuse. C'est le cas de la « Ligue des révolutionnaires » qui a revendiqué l'attaque contre la base aérienne de Tajji, laquelle a conduit à la mort de deux soldats américains ou encore le cas de «Ausbat al-Thaireen » ou d'autres noms. « C'est un nouveau système de combat qui se met en place. Un mécanisme parfaitement asymétrique qui déconcerte l'adversaire », ajoute Raï al-Youm.