Qu'est-ce qui a poussé les Etats-Unis d'Amérique à déplacer deux de leurs F-35 basés au Koweït vers la base aérienne de Muwaffaq Salti en Jordanie, soit à quelques kilomètres d'al-Anbar, cette province frontalière où se déroule en ce moment l'une des batailles les plus semblables à celle du Vietnam? The Drive qui rapporte l'information se contente de publier les images de deux appareils, "appartenant au 34e Escadron de chasse expéditionnaire" lesquels "auraient commencé à effectuer des sorties aériennes le 16 février" pour échoir en Jordanie le 20 avril. Ce ne sont donc que des photos des F-35 "cloués au sol".
Cette information est publiée 48 heures après une autre, cette fois colportée par l'AFP selon laquelle les USA auraient identifié " 222 cibles" en territoire irakien qu'ils iraient, croit savoir l'agence, frapper, si "les choses se gâtaient réellement en Mésopotamie". Et bien à en juger des informations en provenance d'Irak, les choses semblent diablement se gâter sans que les F-35 US, expéditionnaire ou pas, osent lever le petit doigt!
Des sources irakiennes basées à l'ouest d'al-Anbar, soit au point de passage Qaëm/Abou Kamal, là où les Américains se sont payés en février dernier le luxe de frapper les bases de Kataeb Hezbollah, font état des "combats du corps à corps" entre les forces armées irakiennes, régulière et irrégulière, d'une part et les forces US déguisées en Daechistes de l'autre.
Un communiqué du commandement de l'opération daté de mardi 21 avril dit même que "cinq terroristes ont été arrêtés" au terme d'une course poursuite à Wadi al-Qadaf, cette zone clé où les Américains, avant leur humiliant retrait, tenaient leur plus gros carrefour de transit de Daech depuis la Syrie voisine vers l'Irak puisque Wadi al-Qadaf s'étend dans le sud aux frontières jordaniennes et dans le nord aux frontières syriennes. Des trois bases que les USA possèdent à al-Anbar, Qaëm, al-Habaniya et Aïn al-Asad, la première étant la plus active contre la Résistance. La traque et le démantèlement de réseaux terroristes sont d'ailleurs impressionnants, signe que la Résistance irakienne bénéficie d'un appui très solide en renseignement. C'est à Qaëm que les forces armées irakiennes ont décidé d'ailleurs de frapper fort et en premier dans le cadre de ce qui est de loin les premières confrontations USA/Irak post Daech.
A l'ouest d'al-Anbar, et plus précisément à Qaëm, les Américains collectent des renseignements par agents terroristes interposés ou encore par satellite sur les mouvements militaires de la Résistance ainsi que sur ses capacités logistiques. Pas question donc que cet état de choses perdure. Surtout que Qaëm se place sur la route stratégique Irak-Syrie que les deux Etats veulent intègre et expurgée de la présence militaire ennemie et qu'à Aïn al-Asad les Patriot US embêtent fort.
A al-Anbar, c'est une "guérilla anti-US" qui s'étend de l'ouest vers l'est et du nord vers le sud du province, lentement et sûrement, en arrière fond de l'offensive anti-US. Un tout récent enregistrement vidéo tournée par l'une des groupes de la Résistance irakienne, prouve parfaitement cette tendance nouvelle qui émerge sous les yeux terrifiés des Américains : un vaste convoi militaire US est visé par "des tirs de missiles" et à deux reprises et à une courte intervalle. L'incident se serait produit début avril, dans la province voisine Salaheddine : dans un premier temps, les sources proches des Américains avaient évoqué l'explosion de deux "engins artisanaux" pour masquer la frappe mais de nouvelles versions vidéos qui viennent d'être publiées montrent très clairement des "tirs de missiles".
Al-Masdar qui republie la vidéo va de son commentaire : "Le blindé américain aurait difficilement échappé à ce coup direct de ce missile antichar, de type "Kornet". Aucune information sur les pertes américaines n'a évidemment été communiquée, n'empêche qu'il s'agit d'un tournant : depuis l'assassinat des hauts commandants de la Résistance à l'aéroport de Bagdad par les drones US, les troupes américaines n'osent plus s'aventurer dans les villes irakiennes. A al-Anbar leurs convois militaires y passent aussi. Comble de désemparement, les troupes US se sont mis à tenter de soudoyer les tribus sunnites de la province, celles-là même qui fournissent le gros des troupes des Hachd à al-Anbar. Selon Al-Malouma, "les Américains proposent de grosses sommes d'argents pour acheter les armements des tribus et les désarmer vu que leurs agissements antérieurs destinés à les liguer contre les Chiites sont tombés à l'eau. Mais là aussi le succès n'est pas au rendez-vous, de vastes opérations étant menées en ce moment même à al-Anbar à l'aide des Hachd sunnites". Alors le F-35 US en Jordanie ou pas, la moindre frappe US déclenchera le mécanisme de riposte et avec lui, les portes de l'enfer.