Des frappes israéliennes ce 20 avril contre l'aéroport stratégique de Homs, T4, et un Israël qui ose pour la première fois depuis bien longtemps violer l'espace aérien syrien et mener des raids contre T4...La frappe a eu lieu à peine quelques heures après l'escale de Zarif à Damas. De quoi a peur Israël?
Sur fond de reddition des supplétifs pro-américains de Maghawir al-Thwra, formés et entraînes à al-Tanf au sud de Homs le régime israélien s'en est pris aux positions russes à l'aéroport stratégique de T4 avant de se heurter à la prompte riposte de la DCA syrienne, Buk et Pantsir, laquelle a intercepté la quasi totalité des 6 missiles de croisière tirés. Des sources russes évoquent pourtant une première apparition d'avions F16 sioniste dans le ciel syrien, apparition visiblement précédé d'une attaque éléctromagnétique anti-radar. Chose inouïe, la DCA syrien a bien visé les F-16.
#BREAKING: #Israel Air Force carried-out an airstrike against #IRGC Quds Force & #Hezbollah targets in #Syria Arab Army bases near #Tiyas/#T4 AB & #Pamlyra in #Homs governorate minutes ago. #Syria Arab Air Defense Force's Pantsir S1/2 & Buk M2Es tried to target the F-16Is! pic.twitter.com/ENKJSTdQzb
— Babak Taghvaee (B) (@BabakTaghvaee1) April 20, 2020
Or T4 se trouve à Homs, non loin de la base américaine d'al-Tanf. Cette semaine et à deux reprises les terroristes de la milice Maghawir al-Thura se sont rendus à l'armée syrienne, avec armes et équipement laissant apparaître de profondes schismes qui divisent désormais les rangs des forces US et de leurs mercenaires à Al-Tanf. La base sert depuis 2016, date de son occupation par les Américains de base-arrière aux frappes aériennes d'Israël non seulement contre des objectifs en Syrie mais aussi contre les positions des alliés irakiens de l'armée syrienne.
Visiblement déconcerté par la perspective d'un effondrement de la base d'al-Tanf, placée en ligne de mire des unités de combat aériennes russes et syriennes à T4, Israël a visé al-Sukhna, al-Amiriya et al-Talil en soutien aux cellules daechistes que les Etats-Unis ont activées ces derniers temps dans cette région dans le stricte objectif de porter atteinte aux positions de l'armée syrienne et aux sites pétroliers que celle-ci contrôle. Toutes ces positions sont situées à proximité de la ville syrienne de Palmyre, où des soldats russes ont récemment été repérés, selon Al-Masdar. Israël menace-t-il aussi la Russie ? Selon des observateurs, le régime israélien craindrait des frappes massives contre al-Tanf surtout que l'armée de l'air russe mène de plus en plus des raids intenses dans la région de Homs en soutien à l'armée syrienne, des raids qui proviendrait effectivement du T4.
La frappe contre l'aéroport stratégique de T4 intervient aussi quelques heures après la visite du ministre iranien des A.E., Zarif à Damas, où ce dernier, bravant l'épidémie de Covid-19, s'est entretenu avec le président Assad ainsi qu'avec son homologue syrien non seulement d'Idlib mais aussi de Deir ez-Zor. Israël a également figuré en bonne place au menu des discussions. En 2019, le régime israélien s'alarmait du déploiement des batteries de missile antimissile iraniens Bavar 373 à T4, une information que l'Iran n'a jamais confirmée. Toujours en 2019, les sources militaires sionistes signalaient, "l'arrivée des kits "iraniens" Labayk-1 à T4 où "ils auraient été stockés en exclusivité à destination du Hezbollah". A l'époque la presse israélienne multipliait les avertissements mettant en garde contre ce kit "qui rend "intelligente" toute roquette stupide" et à l'aide de quoi le Hezbollah "saurait transformer ses engins en missiles de précision".
Au plus fort des tensions avec le Hezbollah, et alors que le ministre Zarif semble être arrivé à Damas avec des "plans anti israélien bien précis", l'armée de l'air sioniste a-t-elle tenté de "détruire" ce qu'elle croit être "l'arme fatale du Hezbollah"? " C'est un équipement iranien spécial pour la conversion de l’artillerie à longue portée du Hezbollah en armes dotées des capacités de navigation et de la précision des missiles balistiques, à l’instar des capacités déjà ajoutées sur certaines roquettes Fateh-1110 et Zelzal-5 du Hezbollah. Lorsque l’opération Labayk sera terminée, l’artillerie à long rayon d’action du Hezbollah, les Naze’at 10-H et Naze’at 6-H, d’une portée de 100 à 150 km, seront en mesure d’impacter de multiples cibles dans toutes les zones peuplées et tous les sites stratégiques, dans le nord et le centre d’Israël, y compris les villes de Zichron Yaakov et Hadera, écrivait à l'époque DEBKAfile, site proche du renseignement de l'armée sioniste.
Ces derniers jours un autre incident a prouvé la fragilité extrême du Front nord israélien, justifiant ces craintes. Alors qu'Israël a raté le mercredi 15 avril un raid au drone contre une voiture supposée transporter des hauts commandants du Hezbollah, sa barrière dite de sécurité a été endommagée à trois endroits par ce qui semble être une "parfaite opération commando du Hezbollah". Les frappes à T4 visait à contrer de "manière préventive" une frappe au missile de précision de la Résistance libanaise? Une chose est sûre : la Russie n'apprécierait guère qu'Israël pénètre le ciel syrien et défie la DCA intégrée syro-russe.