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Le front anti-israélien en Syrie promis à s'activer?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif (G) et le président syrien Bachar al-Assad, le 20 avril 2020 à Damas. ©SANA

La visite inopinée du ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif à Damas et ses rencontres avec le président syrien Bachar al-Assad ainsi que son homologue syrien Walid al-Mouallem ont suscité beaucoup d’interrogation sur la nécessité de ce voyage en pleine pandémie mondiale de coronavirus.

Le porte-parole de la diplomatie iranienne, Seyyed Abbas Moussavi, a déclaré hier dimanche 19 avril que les entretiens entre le ministre iranien des Affaires étrangères et de hauts fonctionnaires syriens se concentreraient sur des questions liées aux relations bilatérales et aux développements régionaux ainsi qu’aux derniers développements sur le terrain concernant la lutte de la Syrie contre le terrorisme.

Une question se pose : pourquoi une telle visite a-t-elle lieu à un moment où le coronavirus a presque annulé toutes les réunions diplomatiques ?

Selon certains experts, les évolutions à Idlib sont l’un des sujets de discussion entre Téhéran et Damas. Cette visite intervient alors que le sommet des présidents russe, iranien et turc, les parrains du processus d’Astana pour la résolution de la crise syrienne qui devait se tenir début mars à Téhéran, a été reportée à une date ultérieure en raison de la crise mondiale du coronavirus.

Dans des circonstances normales, les visites diplomatiques des responsables iraniens et syriens sont habituelles, mais un voyage à ce niveau dans de telles circonstances montre que les relations Téhéran-Damas vont au-delà des équations conventionnelles et diplomatiques.

La visite du chef de la diplomatie iranienne intervient alors que les développements en Syrie ces dernières semaines ont été importants, d’une part à cause du rapprochement des pays arabes avec Damas à la tête desquels les Émirats arabes unis, et de l’autre, en raison des évolutions qui ont eu lieu à Idlib.

Une autre évolution qui a poussé le chef de la diplomatie iranienne à rendre visite au président de la Syrie, alliée de longue date de Téhéran, c’est le rapprochement des pays arabes de la région du golfe Persique avec le gouvernement syrien.

Ils tentent de se rapprocher du gouvernement syrien, alors qu’ils soutenaient depuis le début de la crise syrienne en 2011, des groupes terroristes opposés au gouvernement de Damas et ont apporté un soutien financier et militaire important à ces groupes. Compte tenu de la situation sur le terrain en Syrie et des succès importants de l’axe de Résistance, d’abord la Turquie puis les pays arabes riverains du golfe Persique ont décidé de prendre leur distance, dans un geste de spectacle, avec les groupes terroristes et de chercher à se rapprocher du gouvernement syrien.

Le rapprochement des pays arabes avec la Syrie pourrait également être dû au conflit d’intérêts de ces pays avec la Turquie.

En ce qui concerne les efforts des pays arabes pour se rapprocher du gouvernement syrien, le prince héritier d’Abou Dabi, Mohammed ben Zayed s’est récemment entretenu avec le président syrien Bachar al-Assad et a exprimé le souhait des Émirats arabes unis de soutenir le gouvernement légitime de Damas.

La raison pour laquelle MBZ s’était entretenu au téléphone avec Bachar al-Assad n’est pas le sujet de cet article, mais la façon dont la Syrie répondra à cet appel est certainement l’un des sujets abordés par Zarif lors de sa visite à Damas eu égard aux politiques des pays arabes du golfe Persique pendant ces dernières années contre le peuple syrien et ses alliés.

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Certains experts estiment que ces pays veulent de nouveau transformer la Syrie en un champ de bataille et cette fois pour régler leurs comptes avec la Turquie. Étant donné que l’armée syrienne a eu des affrontements avec l’armée turque à Idlib, les pays arabes du golfe Persique envisagent d’encourager Damas à s’engager dans un conflit ouvert avec Ankara pour limiter les marges de manœuvre d’Erdogan dans les équations régionales.

Certaines sources ont même fait état d’une aide financière des EAU à la Syrie pour piéger Damas dans un bourbier. Le président syrien doit être conscient du danger du piège tendu par ces pays.

La République islamique et la Syrie entretiennent des relations stratégiques profondes. L’Iran a fourni depuis 2011 une assistance militaire à l’armée syrienne dans sa lutte contre le terrorisme.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV