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Libye: les USA lancent un premier défi à l'armée de l'air algérienne

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un avion Antonov An-32 de l'Armée nationale libyenne abattu par la Turquie. ©Twitter

Il y a quelque chose de bien inquiétant qui vient de se produire en Libye : l’élément aérien prend le dessus : alors que Haftar soutenu par l'axe Riyad/Abou Dhabi et de loin la Russie semblait bien avancer, quelque chose a chargé soudain dans le camp d'en face avec en toile de fond le crash d'un hélicoptère Mil, d'an An-32 des pro-Haftar ces derniers jours. Personne n'est dupe. 

Si l'armée turque, boudée selon certaines informations par les forces pro-Sarraj a réussi à faire une percée "aérienne", ce n'est pas à la faveur de ses drones qui en Libye comme à Idlib se laissent chasser comme des mouches mais bien pour cause de l'appui aérien US : Le MIM-23 Hawk que les Américains ont livré à la Turquie, et qui s'ajoute aux missiles mer-air, récemment utilisés par les navires turcs contre les drones émiratis de Haftar, semble avoir fourni aux pro-Sarraj une certaine ascendance, qui vu l'avancée rapide des mercenaires "syriens" d'Ankara au sol, promet un été particulièrement périlleux à l'Algérie. Surtout que les villes reprises par GNA établit la ligne de communication côtière avec la Tunisie et aide au transfert terrestre d’équipements turcs à Tripoli. 

Bien que les forces de Haftar se concentrent principalement sur la capture de Tripoli, pourtant, certains éléments de l’Armée nationale libyenne (ANL) se sont heurtés aux forces pro-Turquie sur l’axe de Misrata et d’Abou Graïn (à une centaine de kilomètres au sud-est de Misrata). Les pro-Haftar avaient réussi à avancer sur l’axe de Misrata et ont même dit avoir occupé la ville d’Abou Graïn. Mais soudainement, la présence de "défenses aériennes" made in USA et de drones armés turcs dans la région a changé la donne en faveur des forces du GNA et de la Turquie, plus la DCA que les drones qui n'ont cessé de se faire abattre ces derniers temps. Dans la foulée, un nombre important de véhicules blindés et militaires des forces pro-Haftar ont été détruits par des frappes aériennes de drones Bayraktar TB2  et au moins un hélicoptère de combat Mi35 de l’armée libyenne a été abattu et son pilote a été capturé par les forces du GNA

Le GNA contre-attaque et prend le contrôle de Sabratha

Les forces dirigées par le maréchal Khalifa Haftar, ont été obligées de se retirer sous les frappes surtout dans les deux villes stratégiques de Sabratha et de Sorman. La première était passée sous contrôle de Khalifa Haftar en 2017, la seconde en 2019. Les forces de l’ANL se sont réfugiées sur la base d’al-Watiya, la seule que possède le maréchal Haftar à l’ouest du pays. À plusieurs reprises, l’aviation pro-Haftar a repoussé les avancées des forces du GNA vers cette base, ces dernières heures. La reprise des villes de Sabratha et de Sorman a rétabli, après deux ans, les liens terrestres entre la capitale Tripoli et la Tunisie. Certes la Tunisie de Qaïs Souëd n'est pas "frériste", loin de là mais on connaît l'habilité d'Erdogan à tirer du beurre d'un verre d'eau. C'est là la voie idéale de transit de terroristes depuis la Syrie en Libye et vice versa avec son cortège d'infiltrations potentielles en direction de l'Algérie et de la Tunisie voisine.

 Alors qu'un récent rapport du Pentagone affirme que le projet de la base aérienne américaine au Niger (Agadez), construite depuis 2017 dans l'objectif entre autres de contrôler le ciel de l'Afrique du nord est un fiasco, les Américains semblent avoir activé un autre front par France interposée, le front malien dans la guerre libyenne. 

Selon IntelligenceAfrique, l'ambassadeur US et le ministre malien de la Défense ont signé un mémorandum d’entente pour un don de carburant d’aviation aux forces aériennes maliennes. Cette force n'étant tout simplement pas existante, les sources militaires soupçonnent les Etats-Unis d'avoir mis sur pied un couloir aérien militaire entre le Sahel et la Libye, soit à proximité du ciel algérien. Aussi, le palier "aérien" qui vient d'être franchie par la Turquie dans sa guerre contre Haftar devra bien alerter l'Algérie et la Tunisie. En Libye, il n'y a pas de guerre sunnites-chiites comme ce qu'on a tenté de nous vendre en Syrie. Il n'y a qu'une volonté de faire traîner la guerre, de lui donner un aspect aérien propre à déborder en Algérie voisine. Et comme toujours, la Turquie, les Emirats et l'Arabie saoudite aidés par Israël servent de vecteur. 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV