Selon des sources syriennes et turques, il y a quelques jours, le grand navire de débarquement russe Saratov, a transporté vers la Syrie environ 150 chars lourds et véhicules blindés de transport de troupes, ainsi que d’autres armes et munitions.
« La Fédération de Russie a envoyé un autre convoi important de chars et de véhicules blindés de transport de troupes en Syrie en soutien des forces armées syriennes. Selon l’observateur maritime turc Yoruk Isik, la Fédération de Russie a envoyé cette semaine le navire de débarquement de la flotte de la mer Noire Saratov vers la ville portuaire syrienne de Tartous. Sur les photographies diffusées par le site turc, on peut voir un navire russe traversant le détroit du Bosphore, en route pour Tartous. Le navire transportait 150 chars et véhicules blindés de transport de troupes destinés au port de Tartous ; ils sont susceptibles d’être livrés aux forces armées syriennes », a rapporté Al-Masdar News.
Les experts notent qu’un si grand nombre de véhicules blindés à bord du navire de débarquement russe ne peuvent qu’indiquer le début d’une opération militaire à grande échelle, en particulier dans le contexte de violations des accords tant par la partie turque que par les terroristes.
La Turquie tente de faire fusionner les groupes terroristes à Idlib
Des sources de l’opposition syrienne affirment que la Turquie tente de fusionner des groupes terroristes à Idlib sous forme d’un seul groupe élargi.
Des sources de l’opposition syrienne disent que la Turquie s’oriente vers une réorganisation militaire des groupes terroristes à Idlib.
« La mort des militaires turcs lors du bombardement mené par l’armée syrienne en février dernier a marqué le début d’un renforcement de la présence militaire turque à Idlib, alors qu’Ankara a envoyé des milliers de soldats et d’armes lourdes dans cette région. La Turquie a multiplié ses postes d’observation à Idlib », a écrit le site Anb Baladi.
La Turquie ne s’est pas encore clairement prononcée sur le nombre de soldats et le type d’armes dont elle dispose dans la région, mais selon l’American War Research Institute, l’armée turque a déployé en Syrie environ 20 000 soldats du 1er février au 31 mars.
Selon ce centre de réflexion, les troupes turques stationnées en Syrie sont issues de forces spéciales, d’unités blindées et de commandos de l’armée de terre, y compris de la 5e brigade commando spécialisée dans des combats irréguliers et des opérations en montagne.
Selon ce rapport, la Turquie a déployé ses troupes à l’ouest de l’autoroute Alep-Lattaquié, M-4.
Projet de fusion de groupes terroristes
Étant donné les ambiguïtés des clauses de l’accord entre la Russie et la Turquie et le manque de patrouilles conjointes régulières sur l’autoroute Alep-Lattaquié en raison du blocage par les mercenaires affiliés aux terroristes, la Turquie tente de reconsidérer la structure des groupes terroristes à Idlib.
Un commandant du groupe terroriste Front national de libération (al-Jabhat al-Wataniya al-Tahrir), proche de la Turquie, a déclaré que la Turquie avait retiré certains de ces groupes de ses zones ces dernières semaines et qu’elle les avait redéployés dans ses bases militaires.
Selon cette source, l’objectif de la Turquie en transférant des militants sur ses bases est d’établir une armée régulière dans la région et de dissoudre tous les groupes.
« Cette décision est utile pour réduire les attaques contre la Turquie », a-t-il précisé.
La Turquie a deux plans pour restructurer les groupes terroristes. D’abord, former les groupes terroristes et déployer 300 milices sur chacune de ses bases ce qui constitue un prélude à la prochaine étape qui est la fusion de Hayat Tahrir al-Cham (Front al-Nosra) avec un nouveau groupe.
Pendant ce temps, des sources au sein du Front al-Nosra disent qu’un courant très radical de ce groupe terroriste s’oppose fermement à l’accord de cessez-le-feu de la Turquie avec la Russie. Cependant, les principales autorités insistent sur la coordination avec la Turquie.
Le 20 mars, l’armée turque a prétendu que deux soldats turcs avaient été tués lors d’une attaque par des « éléments extrémistes » contre des patrouilles militaires. Pour certaines sources ces éléments extrémistes sont des éléments insatisfaits du Front al-Nosra et de petits groupes terroristes.
Par ailleurs, les divergences au sein des dirigeants de Hayat Tahrir al-Cham (Front al-Nosra), la désertion de certains d’entre eux et le mécontentement d’autres groupes en raison de récents échecs de ce groupe terroriste ont donné à la Turquie une excuse pour le dissoudre ou fusionner.