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En barrant la route à l'Algérie dans le dossier libyen, les USA lui ont déclaré la guerre

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Base aérienne d'al-Khadim (est de la Libye). Les Émiratis renforcent leur soutien aux forces du général Khalifa Haftar. ©Al-Manar

Les Etats-Unis d'Amérique ont fini par laisser tomber les masques : Alors que Washington et ses alliés turcs et émiratis continuent à fournir chacune des parties en guerre en Libye de missiles, de pièces de la DCA, d'avions de combat et de chasseurs, soit de tout ce qu'il faut pour étendre la guerre à l'ensemble de l'Afrique du nord, les USA barrent la route à l'Algérie et l'empêche toute honte bue d'user de ses infinies moyens pour mettre le plus rapidement possible un terme à la guerre. Cette manœuvre intervient alors que la France, déçue par l'échec de la méga manœuvre de déstabilisation que fut le Hirak, vient de lancer une nouvelle campagne contre l'armée algérienne qu'elle accuse "d'incompétence" puis de "favoritisme" dans la lutte contre la Covid -19. Avouons que la guerre "hybride" contre l'Algérie bat son plein.

Washington vient ainsi de s’opposer à la nomination de l’Algérien Ramtane Lamamra en tant qu’envoyé spéciale du secrétaire général de l’ONU en Libye, quitte à ce que la guerre entre Sarraj et Haftar s'éternise. Au fait, l’Algérien Lamamra avait été désigné par Antonio Guterres pour remplacer le Libanais Ghassan Salamé, qui a démissionné le 3 mars de son poste d’envoyé spéciale du secrétaire général de l’ONU en Libye mais l'Amérique n'en veut pas de lui. C'est le quotidien américain The Hill, qui rapporte que sa nomination, suspendue à la décision d’un seul des quinze membres du Conseil de sécurité, les États-Unis, n'a pas abouti. 

Dans son article The Hill, organe du Congrès Us, défie d'ailleurs ouvertement Alger : "La question que se posent les observateurs est de savoir pourquoi le président Donald Trump qui a clairement affirmé prendre ses distances du dossier libyen, n’a pas jugé bon de soutenir la candidature de l’Algérien à ce poste. Bien que la Libye ne soit pas la première préoccupation de la Maison-Blanche, elle est toutefois d’une importance capitale dans la stratégie régionale de l’administration Trump...Mais c’est également le cas pour les Emirats arabes unis et l’Egypte du général Sissi, des alliés inconditionnels de Donald Trump en Afrique du Nord et en Asie de l’Ouest. Les Etats-Unis et leurs alliés craignent que par la nomination de Ramtane Lamamra, Alger s’active dans un sens contraire aux intérêts de Washington et de ses alliés régionaux."

Et quels sont les intérêts US en Libye? Evidemment la poursuite de la guerre et ce, au contraire de ce que croient certaines parties, non pas à l'aide des Emirats ou de la Turquie mais à l'aide de tous les deux. Il y a une semaine on apprenait le déploiement des avions AEW&C par l'armée turque dans l'ouest de la Libye, sorte d'appareil capable de surveiller étroitement le ciel algérien. Presque simultanément et, pour la première fois, une frégate turque au large de Tripoli a lancé un missile visant un drone de l’Armée nationale libyenne de Haftar. Jusqu’ici l’intervention turque se limitait à l’envoi de mercenaires, de drones et de matériels militaires aux alliés libyens de Tripoli. Et ce développement a marqué un revirement  avec en toile de fond la perspective d'une guerre navale propre à étendre en Méditerranée.

Ce jeudi, l’Armée nationale libyenne a annoncé qu’elle a abattu dans la nuit de mercredi à jeudi, un autre drone appartenant à la Turquie à l'aide de sa "DCA" que les Emirats viennent de lui fournir, évidemment avec le feu vert US. "Notre DCA a abattu un drone armé turc avant qu’il n'attaque l’aéroport militaire d’al-Watiyeh à l’ouest de Tripolié", a rapporté l’Armée nationale libyenne sur son compte Twitter, prouvant que le pont aérien émirati qui fournit Haftar en équipements militaires et en mercenaires avancés a doublé d'activité. 

Une source parlementaire de Tobrouk, proche du général Haftar, a révélé que les deux bases aériennes d’al-Jufra sont toutes les deux liées par un pont aérien à la base aérienne d’al-Khadim (est) et qu’elles ont reçu de nouveaux combattants mercenaires, du matériel de défense aérienne et d’autres équipements militaires qui seront transportés vers les positions occupées par l’Armée nationale libyenne du général Haftar près de Tripoli (ouest).

C'est dans ce contexte que l'obstructionnisme US à l'ONU contre Alger retrouve tout son sens. Mi janvier, l'ANP a procédé à des manœuvres à munitions réelles «Borkane 2020, [Volcan 2020, ndlr]» en 4e région militaire à Ouargla, dans le sud-est de l’Algérie, à la frontière avec la Libye, sous la supervision du général-major Saïd Chengriha, chef d’état-major de l’ANP par intérim et commandant des Forces terrestres. Début mars, l'Algérie a même laissé entendre qu'elle pourrait se rapproche de la Syrie, militairement et l'appuyer dans sa guerre contre la Turquie à Idlib. Vu la tournure que prennent les événements, les Américains ne tarderaient pas à mettre à l'épreuve les capacités de l'armée algérienne à défendre le pays et ses frontières. Des guerres "hybrides" que mènent les USA contre les pays souverains sont loin de pouvoir être gagnées seule; il est peut être temps que l'Algérie anticipe sur la guerre à venir, et rallie pleinement la Résistance contre l'Empire. 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV