A peine quelques heures après que le leader d'Ansarallah eut annoncé être prêt à libérer un pilote et quatre officiers saoudiens en échange d'une libération des combattants de la Résistance palestinienne, détenus par Riyad, la Tunisie de Qaïs Saïed a apporté son soutien ferme à Gaza, frappé de blocus en pleine épidémie de Covid-19. Pour les observateurs politiques, cet appel qui succède de peu l'entretien du président tunisien avec le président Rohani marque l'alignement de plus en plus perceptible de Tunis sur l'axe de la Résistance. Il y a quelques jours le président tunisien a condamné lors d'un appel téléphonique le maintien des sanctions anti-iraniennes des Etats-Unis alors que l'Iran fait face à l'épidémie de Covid-19, se disant prêt à mettre à profit sa présence au sein du Conseil de l'ONU à titre de membre non-permanent et à œuvrer à la levée des sanctions. L'entretien téléphonique du président tunisien avec le chef du bureau politique du Hamas, est un second défi lancé à l'axe US/Israël.
Lors d'une conversation téléphonique avec le chef du bureau politique du Hamas, le président tunisien a estimé que la cause palestinienne et la noble Qods étaient des priorités du monde musulman. Il a souligné la disposition de son pays à aider la bande de Gaza à lutter contre la pandémie de Covid-19.
Le président tunisien, Qaïs Saïed, s’est entretenu ce vendredi, 27 mars au téléphone avec le chef du bureau politique du mouvement de la Résistance islamique de la Palestine, le Hamas, Ismaïl Haniyeh.
Ils ont abordé "la situation sanitaire dans les territoires occupés de la Palestine", indique un communiqué de la Présidence de la République tunisienne. Kaïs Saïed a réaffirmé " l'appui permanent de la Tunisie au peuple palestinien et sa disposition à apporter le soutien nécessaire au peuple palestinien en cette conjoncture difficile que traverse l'humanité entière ".
Le président tunisien a mis l’accent sur la place privilégiée de la nation palestinienne et la noble Qods en Tunisie avant de souligner que toutes les capacités et potentiels de la Tunisie sont à la disposition des frères palestiniens.
« La Palestine et la noble Qods resteront à jamais de l'ordre des priorités du monde de l’islam jusqu’à ce qu’elles soient libérées du joug des usurpateurs », a-t-il réitéré.
Pour sa part, le chef du bureau politique du Hamas a rendu hommage à l’approche adoptée par la Tunisie envers la cause palestinienne. « Cette position de la présidence et le peuple tunisiens n’est pas surprenante car cette démarche relève de leurs consciences », s’est-il félicité.
Haniyeh a ensuite passé en revue la situation dans la bande de Gaza, surpeuplée et sous blocus. Il a également lancé un avertissement contre des répercussions de la propagation de l'épidémie parmi la population palestinienne et dans les camps des réfugiés palestiniens, en particulier ceux qui ont été dressés au Liban. Il a appelé la Tunisie à fournir une aide humanitaire et médicale urgente aux Gazaouis et aux réfugiés palestiniens.
Haniyeh a en outre évoqué la situation des prisonniers palestiniens. Il n’a pas manqué d’insister sur la nécessité de la libération des prisonniers palestiniens incarcérés dans les geôles israéliennes dans cette conjoncture où la pandémie fait rage. Haniyeh a appelé la partie tunisienne à adresser un message urgent au secrétaire général des Nations unies et aux autres institutions internationales compétentes pour la libération des prisonniers palestiniens.
Qaïs Saïed a promis de donner suite à cette revendication par le biais des institutions tunisiennes et les instances internationales compétentes.
Eu égard aux récentes évolutions qui traversent les territoires occupés de la Palestine, les deux parties ont mis l'accent sur la promotion des relations de part et d’autre et la poursuite de coopération bilatérale sur divers plans.
Sous blocus israélien depuis plus d'une décennie, la bande de Gaza a enregistré 9 cas de nouveau coronavirus, qui balaie la planète.
Dimanche, 22 mars, le ministère de la Santé dans l'enclave palestinienne a confirmé que neuf Palestiniens avaient contracté le virus.
Deux millions de Palestiniens s'entassent en effet dans cette étroite bande de terre d’une largeur de 6 à 12 km et d'une superficie de 360 km².
En effet, la densité de l’enclave palestinienne fait craindre une rapide propagation.