Ça va mal, trop mal en Irak : depuis que Ausbat al-Thaayirin, a revendiqué la double frappe au missile contre la base aérienne US de Tajji et a promis que son action ne serait pas la dernière, le Pentagone a très bien compris que la Résistance irakienne ne plaisante pas et que ce qu'il qualifie de "guerilla" irait croissant dans les jours et les semaines à venir : les images des bunkers sous-terrains creusés tout autour de la base Tajji à Salahaddine d'où les roquettes de 107 millimètres ont été tirées contre les troupes US, roquettes qui pourraient être suppléés, pourquoi pas par de missiles de courte portée plus puissants (Deep Strick) devraient bien donner à réfléchir aux généraux américains qui savent mieux que quiconque ni les F-15 ni même les F-35 ne sauront rien contre cette forme parfaitement inouïe de guerre que se disent prêtes à mener les Hachd al-Chaabi contre le "géant US au pied d'argile".
Mais la mutation que vit l'Irak, le Résistant, va au delà de cette seule dimension militaire dont les impacts pèseront trop lourd sur l'administration US quand les cercueils des soldats US feront la queue pour rentre au bercail: depuis 2003, et le fameux protectorat de Bremer, l'Amérique avait pris l'habitude de ne voir à travers l'Irakien lambda un homme à "corrompre" à coup de dollars, de commissions et de chèques pour en faire " une antenne locale". Et bien c'est à ses dépens qu'elle apprend aujourd'hui que cette "belle " époque est aussi terminée. D'où cet incroyable rapport de la communauté du renseignement US daté du 15 mars qui accuse la Royal Air Force britannique d’avoir tué des centaines de civils innocents en Irak ces cinq dernières années ! À l'appui des preuves imagées, le "Big Brother" accuse le "Small Brother" d'avoir tué entre janvier 2015 au février 2010 des "centaines d'Irakiens"-à comprendre les combattants des Hachd- à coup des bombes et des missiles. La situation devrait être particulièrement précaire pour que l'Amérique sacrifie de la sorte Sa Majesté sur l'autel de ses intérêts sinon qui croirait que la Royal Air force, tout comme l'armée de l'air française, hollandaise belge danoise, elles aussi impliquées dans les crimes contre les Irakiens auraient agi seul, sans avoir reçu l'ordre et le soutien logistique préalable de Washington.
Mais ce genre de stratagème à deux sous, saura-t-il sauver des eaux l'Amérique du couple Trump-Pomepo? Difficile de répondre par affirmative. Dans son édition de lundi, News Week croit savoir que la coalition dirigée par les États-Unis aurait décidé de "quitter certaines de ses bases en Irak" à la suite de "la récente série d'attaques aux roquettes" contre ses forces". Citant l'armée américaine, la publication dit que "les troupes US seront redéployées vers de plus grandes installations", mais que "cela n'affectera pas la '''mission militaire"" dans le pays". C'est ce qu'il faut attendre et voir? Pour l'heure les troupes US se retirent de leurs positions les plus proches des bases des Hachd. Ainsi, elles vont se retirer des bases à Qaëm près de la frontière syrienne (usine de phosphate) ensuite de l'aérodrome de Qayyarah près de Mossoul, mais aussi de la fameuse base aérienne K-1 à Kirkouk où elles ont travaillé des mois durant pour se faire rallier par les Peshmarghas et expulser de Mossoul les Hachd!
Le communiqué du porte-parole de l’opération Inherent Resolve (OIR) prête à sourire quand il tente d'expliquer la raison de cette humiliante reculade : "la raison en est le «succès» de la lutte contre Daech". Or on sait que ce sont les pertes subies dans deux attaques successives contre le camp Tajji qui ont poussé les Américains à organiser cette première vague de retrait.
Et le communiqué d'ajouter :« Ces bases restent sous contrôle irakien et nous continuerons notre partenariat de conseil pour la défaite permanente de Daech contre d'autres bases militaires irakiennes ». Ce n'est pas une sortie par le haut quand on sait que le commandement militaire conjoint irakien a décidé dans la foulée de la frappe criminelle du 13 mars des positions des forces militaires irakiennes par l'armée de l'air américaine de couper tout lien avec l'US Army. La suite du texte est encore plus édifiante : le porte-parole dit que "l'armée US n'annoncerait pas de calendrier précis pour les mouvements de troupes". Décidément les GI's se sentent partout traqués et surveillés et c'est cela même le principe de guerre asymétrique qui finira par mettre à la porte les troupes d'occupation.
Les Patriot à Aïn al-Asad pourront-ils contre les pluies quotidiennes des roquettes ou des missiles de courtes portées? Les États-Unis ont déjà déployé à Tajji, à K1 des C-RAM, systèmes définis comme étant capables de contrer les roquettes Katioucha de 107 mm. Mais vu les récentes frappes, le succès est loin d'être au rendez-vous. Or le Patriot ne réussira pas là où l'arme propre à l'endigue des roquettes ou de "petits missiles" a échoué. En ce sens, la menace téléphonique de Pompeo brandie lundi soir à l'encontre du PM Adel Abdel Mahdi relève plus d'un coup de bluff que d'une réelle puissance de nuisance. Le secrétaire Mike Pompeo a menacé, lundi 16 mars, sur son compte Twitter, que les États-Unis ne toléreraient aucune attaque contre leurs militaires se trouvant en Irak. « Nous avons parlé au téléphone avec le Premier ministre Adel Abdel Mahdi de l’attaque meurtrière contre la base Tajji. De tels actes ne peuvent pas être tolérés et les groupes responsables doivent être punis par le gouvernement irakien ». Par "le gouvernement irakien" avez-vous dit? Le géant au pied d'argile se dégonfle déjà ....